Cette variante sportive a néanmoins le mérite de ne pas en faire des tonnes, question look. Le SQ7 se distingue par une calandre spécifique, des coques de rétroviseur en aluminium brossé et par une quadruple sortie d’échappement encerclant un diffuseur qui lui est propre. Mais c’est pour mieux embusquer le loup, car avec 435 chevaux sous le capot, ce modèle avale le 0 à 100 km/h en 4,8 secondes !

Diesel !

Si l’on vous dit gros SUV sportif, vous penserez sans doute à certains marchés typés, tels le Moyen-Orient, la Chine, la Russie ou bien encore les Etats-Unis. Pourtant, Audi devait avoir l’Europe en tête, car ce SQ7 carbure au mazout ! Oui, mais pas n’importe quel diesel. Un tout nouveau V8 de 4 litres de cylindrée, délivrant 435 chevaux de 3.750 à 5.000 tr/min et un couple de 900 Nm disponible dès… 1.000 tr/min ! Oui, vous avez bien lu, quasiment dès le ralenti !

2 turbos et un compresseur

Par quel miracle Audi est-il arrivé à ce résultat ? Prenez une aspirine, on est parti. Tout d’abord, Audi recourt à une double suralimentation à étages. Comprenez qu’un turbo est toujours entrainé, quel que soit le régime. Jusqu’à mi-régime, seule une soupape d’échappement par cylindre s’ouvre. Au-delà, la deuxième soupape entre en action et entraine le deuxième turbo. Vous suivez toujours ? On continue. Pour améliorer la réactivité et la réponse à l’accélérateur, notamment à bas régimes, Audi a également prévu un « booster » qui se présente sous la forme d’un compresseur mais qui se voit, grande première, animé par un moteur électrique !

Châssis de pointe

Faire tenir le pavé à un tel mastodonte n’est évidemment pas une opération de routine. Audi a donc mis les gros moyens, avec une direction intégrale (les roues arrière tournent également), une transmission intégrale avec un différentiel autobloquant qui répartit le couple entre les roues arrière, une suspension pneumatique adaptative et surtout, le fin du fin : des barres antiroulis actives actionnées par un système électrique ! Encore une première…

48 Volts

Un circuit classique de 12 Volts n’aurait jamais pu subvenir aux besoins exigés par le compresseur et les barres antiroulis. A l’instar de son lointain cousin britannique, le Bentley Bentayga, le SQ7 recourt donc à un circuit de 48 volts qui alimente toutes les aides destinées aux performances (compresseur, barres antiroulis…). Histoire de fournir le punch nécessaire, c’est une batterie Lithium-Ion qui est employée ! Pour les fonctions classiques (climatisation, multimédia…), le SQ7 s’en réfère à un deuxième circuit à 12 Volts.

En route ?

Après ce briefing technique assommant, voyons voir si la pratique se révèle aussi aguichante que la partie technique ! Première bonne nouvelle, surtout pour un moteur destiné à animer une Bentley à la fin de l’année (Bentayga), le V8 tourne en sourdine. Double vitrage et suspension pneumatique aidant, le SQ7 se déplace sur un nuage en mode « Confort ». De la soie ! On profite alors de l’environnement impeccablement fini et des équipements de confort particulièrement sophistiqués.

Un mode « Dynamique » étonnant

Et de sport, il en est question ! Avec 900 Nm, le V8 TDI fait naturellement parler la poudre. Sur le mode de conduite « dynamique », ses vocalises graves sont accentuées et il tonne alors comme un V8 essence… Un V8 qui a mangé du lion, tant les reprises dès les plus bas régimes sont stupéfiantes ! La poussée est intense, mais linéaire et non brutale et persiste jusqu’à plus de 5.000 tr/min. Il faut se pincer pour se rappeler que c’est bien un diesel ! Un véritable jumbo-jet, ce SQ7…

La tenue de route est à la hauteur des événements. Avec ses barres antiroulis électriques du troisième millénaire et ses 4 roues directrices et motrices, le SQ7 ne bouge pas d’un iota en courbe et y affiche une agilité de ballerine… Ou presque ! N’en faites toutefois pas trop et gardez à l’esprit que l’engin pèse plus qu’une petite RS3. Le freinage en carbone céramique manque de mordant à froid et finit par capituler en cas d’utilisation (très) intensive… Pour en tirer la quintessence, prière donc de rouler proprement, de soigner les entrées de courbe et de réaccélérer promptement en sortie, en profitant de l’excellente motricité.

Budget et commercialisation

Ça y est, il vous en faut un ! Sachez alors que les carnets de commandes seront ouverts à la fin mai et que le prix de base tournera aux alentours de 91.000 €. Un sacré tarif ? Attendez de connaître celui du Bentley Bentayga animé par le même moteur et qui sera dévoilé à la fin de cette année…

Conclusion

Embarquant un véritable festival technologique, le SQ7 est un tour de force. Un tour de force qui n’envoûte pas forcément, mais qui impose le respect : Audi a réussi à rendre ce mastodonte aussi agile que performant et efficace. Et si certains pourront se poser la question de l’intérêt de la chose, nous leur rétorquerons que ce modèle se profile comme une locomotive qui introduit de nombreuses innovations que les autres modèles de la marque ne tarderont pas à connaître.