Un Range, c’est assez monumental : frôlant les 5 mètres de long en version courte, il culmine à plus de 1,83 mètre de haut ! Alors, imaginer une mécanique développant la bagatelle de 340 chevaux sous le capot de ce modèle n’inspire pas vraiment à une grande confiance lorsqu’il s’agit de passer à la pompe. Pourtant, en le convertissant à l’hybride, Range Rover a réussi à limiter la casse : le constructeur annonce en effet 164 g CO2/km et une consommation moyenne de 6,2 l/100 km.
La recharge, c’est pour plus tard
Land Rover accuse un petit retard sur les concurrents germaniques en matière d’hybridation. Quand ces derniers se penchent de plus en plus vers des solutions « hybrides rechargeables », le Britannique s’en tient, pour l’instant, à une formule plus classique. Comprenez que les batteries de ce Range Hybride ne se rechargent que via l’énergie cinétique du véhicule, à savoir quand vous ralentissez. Il n’est donc pas question de le brancher sur une prise quelconque. Voilà qui est évidement tout bénéfice pour le coût, mais cela restreint également l’autonomie sur le mode tout électrique et donc, le gain en consommation.
Sous le capot
Histoire de ne compromettre en rien l’habitabilité, Land Rover a installé la batterie au Lithium-Ion sous le siège passager. Le moteur électrique, pour sa part, est logé dans la boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Le moteur thermique est le bien connu V6 diesel dans sa version la plus puissante, à savoir la SDV6. La combinaison des deux moteurs donnent des résultats assez flatteurs : 340 chevaux et 700 Nm ! Les caractéristiques du V8 diesel ne sont pas très éloignées !
Majestueux, comme à son habitude
Hybride ou pas, un Range reste une référence en terme de bien-être à bord. Bien entendu, l’espace dispensé pour les passagers est généreux, quoique l’on pourrait s’attendre à mieux pour un modèle de ces dimensions, mais c’est surtout l’ambiance qui séduit. La richesse du catalogue permet de transformer cet habitacle en cocon particulièrement chaleureux. Bref, on s’y sent comme à la maison. Et cette version hybride ne change pas grand-chose à l’affaire : elle rajoute simplement un petit bouton « EV » pour engager le mode tout électrique et l’instrumentation propose un mode « éco » pour mesurer la lourdeur de son pied droit !
Tout électrique
Engager ce mode et, majestueux, le Range s’ébranle dans un silence parfait. Grandiose ! En revanche, il s’agira d’avoir le pied très léger… En effet, l’autonomie sur le mode électrique est très réduite et il convient de rouler « sur des œufs » pour ne pas démarrer le moteur diesel. Bref, ne considérez pas le Range comme un véhicule capable de se déplacer longuement dans un centre-ville à zéro émission.
Mais ce moteur électrique ajoute en effet un supplément de souffle à une mécanique déjà très en forme. Les relances font donc rapidement oublier les 120 kg supplémentaires. Pourtant, au quotidien, il faut bien avouer que la différence en terme de muscle n’apparaît pas flagrante par rapport à une SDV6 classique.
Sa grande force…
La grande force du Range, c’est d’être à l’aise dans toutes les circonstances. Que ce soit sur les avenues chics des villes branchées, ou sur les grands axes routiers voire… dans la brousse ! En effet, l’hybridation ne le rend pas moins compétant hors des sentiers battus et il compte toujours parmi les SUV les plus performants en tout terrain. En conduite dynamique sur route sinueuse, sa prise de roulis en virage peut surprendre, de même que la démultiplication de sa direction, mais il est nettement moins ridicule qu’on ne pourrait le croire, avec un comportement sain et homogène, en dépit de la masse et de la hauteur.
Confort au sommet
A son bord, calme et volupté s’imposent. Le Range efface les distances et enferment les passagers dans un cocon semblant insensible aux irrégularités de terrain et aux déchainements météorologiques. Quel vaisseau ! Il ne nous reste plus qu’à se caler dans son siège et à profiter de l’excellente stéréo.
Tarif/Equipement
Non, le Range Hybrid, vous ne l’achetez pas vraiment pour des raisons économiques. Ses émissions de CO2 de 164 g/km et son tarif de 126.200 € (bien plus cher qu’un SDV8) n’en font pas un engin particulièrement démocratique. A cela, il convient d’ajouter quelques options que l’on regrette de ne pas trouver de série : le système de parking automatique, la surveillance anti-angle mort, la reconnaissance des panneaux routiers avec alerte de franchissement de ligne blanche, le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction assistance dans les embouteillages…
A la pompe, nous avons mesuré une consommation moyenne de 7,8 l/100 km, ce qui représente un réel gain en consommation face à la SDV6. Au final, c’est tout de même assez flatteur pour un engin de ce gabarit et de cette puissance.
Le système multimédia de série n’est pas non plus, le plus complet du marché et ne dispose pas des dernières fonctionnalités vues chez les constructeurs allemands. Nous supposons que Land rectifiera rapidement le tir, un nouveau dispositif existant déjà au sein de la marque (sur les Land Rover Discovery Sport et Jaguar XE). Toutefois, il est possible, sur demande, de commander quelques fonctionnalités du bolide à distance via son smartphone.
Conclusion
Non, on ne l’achètera pas pour faire des économies… Son module électrique classique ne permet pas d’exploiter correctement le moteur électrique, faute d’une autonomie suffisante. Ce qui limite autant l’utilisation dans les centres à zéro émission que le gain en consommation. Mais en passant à l’hybridation, le Range se tourne vers l’avenir tout ne faisant aucun compromis en termes de performances ou d’habitabilité. Et il faut bien avouer qu’un Range qui avance sans un bruit, c’est diablement majestueux ! Et pour ceux qui ont des fins de mois un brin plus difficiles (tout est très relatif), sachez que le Range Sport se décline lui aussi en version hybride.