Lors de notre premier essai de la Twingo GT, nous avons pu constater que la petite Française se jouait aisément des dédales urbains. Mais qu’en est-il du terrain de chasse favori de la précédente Twingo RS, à savoir les petites routes sinueuses ? Y fait-elle preuve de la même efficacité que sa devancière ? C’est ce que nous allons vérifier avec vous.

Petit rappel !

C’est une révolution ou un retour aux sources : la Twingo troisième du nom revient à une architecture de propulsion à moteur arrière. Un format qui rappelle ses ancêtres (4 CV en tête) et qui garantit une très belle agilité. En revanche, le faible espace disponible dans le compartiment moteur interdit toute idée de 4 cylindres. Renault a donc dû opérer avec les moyens du bord en poussant l’actuel 3 cylindres de 0,9 litre dans ses retranchements. Voilà pourquoi il n’y aura pas de Twingo RS.

Cure de vitamines

Oubliez donc le 4 cylindres atmosphérique de 1,6 litre qui vrillait les tympans à l’approche des 7.000 tr/min, ce nouveau moteur opère dans une autre catégorie. Ses trois cylindres et sa faible cylindrée semblent risibles sur papier, mais Renault le dope par turbo et par petites touches pour lui extirper 110 chevaux et un couple de 170 Nm dès 2.000 tr/min. Une cavalerie qui transite sur les roues arrière via une boîte mécanique à 5 rapports. Face au chrono, Renault avance un suggestif 9,6 secondes au 0 à 100 km/h.

Sauvage ? Non, funky !

Vue de l’extérieure, la Twingo GT égaye sa robe d’attributs sportifs qui évoquent plus un esprit ludique que les victoires aux 24 heures du Mans : quelques stickers latéraux et sur le toit (de série), une double sortie d’échappement, une unique (et toute petite) entrée d’air latérale sur l’aile arrière…

Dans l’habitacle, le pommeau de levier de vitesses et le pédalier en aluminium, ainsi que les teintes spécifiques font ce qu’ils peuvent pour teinter l’atmosphère de sportivité. On y voit même des seuils de porte en aluminium siglés « Renault Sport » ! Mais ne soyez pas dupe : vous êtes toujours assis sur un tabouret et le compte-tours figure aux abonnés absents… Et les couleurs vives peinent à dissimuler les lacunes d’une finition privilégiant les plastiques durs.

Au démarrage

Tournons la clé de contact : le petit 3 cylindres ronfle gentiment. Une sonorité guère évocatrice de puissance débridée, mais sympathique malgré tout car mêlant crépitements de 3 cylindres et sifflements de turbo. En action, le moteur réussit à se faire plus ou moins discret à l’oreille, ce qui n’est pas la moindre de ses qualités.

Une Twingo pleine de vie !

En ville, la Twingo GT se joue de la circulation : son rayon de braquage ridicule et son moteur plein de vie en font une arme parfaite pour se faufiler dans le dédale urbain. On s’amuse beaucoup à faible allure et c’est bien là le principal ! Pour le reste, c’est une Twingo troisième du nom : cela signifie que la modularité est assez bien pensée mais son habitabilité et son volume de coffre déçoivent par rapport aux précédents modèles.

Quoique…

Une fois lâchée dans la nature, la Twingo GT perd des plumes : quand la précédente Twingo RS nous régalait par la précision de ses trains roulants et par sa vivacité, le modèle actuel préfère tirer tout droit ! N’y allons pas par quatre chemins : nous avons été déçus par son équilibre désespérément sous-vireur imposant une conduite très appliquée et très propre en entrée de virage. Et n’allez pas croire que la chose se destine aux lignes droites : sa sensibilité au vent latéral rappelle son architecture à moteur arrière.

Pire : l’ESP non déconnectable ligote le train arrière. La signature « Renault Sport » et l’architecture à moteur arrière nous semblaient pourtant des plus prometteuses. Mais c’est à un pétard mouillé que nous avons affaire : inutile d’en espérer un caractère joueur et des sorties de virage en légère glisse du train arrière. La Twingo GT joue surtout la carte de la sécurité.

Budget

Techniquement extrêmement proche de la Smart Forfour Brabus, la Twingo GT est néanmoins nettement moins chère : 15.750 € contre… 21.417 € ! Et l’équipement de série parfaitement décent complète cet excellent tableau : la climatisation automatique, les antibrouillards, les jantes alliage de 17 pouces et les vitres surteintées à l’arrière sont de série.

Notre modèle d’essai comptait pour environ 1.700 € d’options : peinture métallisée orange (550 €), navigation R-Link (très perfectible et nettement inférieure au système R ‘n Go sur smartphone, ce dernier proposant en outre un compte-tours digital), motifs de toit (300 €)et un pack « Techno » comprenant entre autres une stéréo évoluée et une caméra de recul (700 €).

Consommation

Parlons consommation : nous avons relevé une moyenne de 8,5 l/100 km. Ce qui constitue un résultat « normal » pour ce genre de petite bombe. En revanche, sachez qu’avec une contenance de 35 litres, vous passerez très régulièrement à la pompe. Ce qui ne sera pas forcément une partie de plaisir, car le réservoir a du mal à ingurgiter les 5 derniers litres… Soyez tout doux avec le pistolet ! Enfin, sachez que Renault annonce des émissions de CO2 de 115 g/km.

Conclusion

Non, Renault ne développera pas de Twingo RS et cette Twingo GT n’est pas l’héritière de cette dernière. Son comportement routier trop sage, sa position de conduite et quelques détails rendent cette voiture trop aseptisée que pour être cataloguée de sportive. Qu’il n’y ait donc pas d’erreur de casting : cette Twingo GT se profile plutôt comme une petite citadine pleine de vie et très bien équipée, capable d’affronter avec bonheur les rubans autoroutiers et d’en remontrer à quelques plus grosses pointures. Une voiture au fort capital de sympathie mais dont, secrètement, nous espérions un peu plus…