A vrai dire, ce n’est pas la première expérience de Toyota sur le marché des voitures hybrides rechargeables. La précédente Prius était en effet, également disponible en version « Plug-In ». Mais qu’est-ce que cela signifie ? Face aux hybrides classiques qui profitent de la seule énergie cinétique de la voiture (acquise lors des freinages et des ralentissements) pour recharger la batterie, les modèles « Plug-In » proposent une batterie nettement plus conséquente, qui plus est rechargeable par secteur. L’avantage de la formule ? Une autonomie en mode électrique bien plus grande et donc, pour qui s’astreint à une recharge régulière, une économie en matière de consommation de carburant.
Des chiffres impressionnants
Mais quand les concurrents partent d’une base classique (VW Golf, BMW Série 2, Audi A3…), Toyota effectue la transformation sur base d’une Prius, voiture étudiée pour être la plus économique possible dès le départ. Résultat : les valeurs de consommation sont époustouflantes et la Prius Plug-In grille toutes ses concurrentes. En effet, Toyota annonce 1 l/100 km et des émissions de CO2 de 22 g/km ! Ne cherchez pas, personne ne dit mieux !
Mutation
Et justement, quelles sont les modifications ? Plongeons directement sous le capot pour vous en dire plus. On y trouve le moteur essence qui suit le cycle Atkinson, repris tel quel de la Prius, deux moteurs électriques (dont un peut servir de générateur) et une grosse batterie de 8,8 kWh, soit deux fois plus importante que la batterie de la précédente Prius Plug-In. Conséquence parfaitement logique : l’autonomie en mode électrique est doublée et passe de 25 km à 50 km ! Quant à la puissance, elle est annoncée à 122 chevaux.
Un panneau solaire sur le toit !
La batterie réclame un temps de recharge de 3h10 sur une prise classique et de 2h sur une prise murale spécifique. Bonne nouvelle : le chauffage et la climatisation peuvent être actionnés à distance. Enfin, pour ceux qui doivent régulièrement circuler dans des zones extrêmement froides, sachez que le chauffage de l’habitacle (électrique, par pompe à chaleur) est fonctionnel jusqu’à – 10 degrés Celsius et que les batteries peuvent assurer le déplacement du véhicule jusqu’à – 20 degrés Celsius. Cela laisse déjà une certaine marge…
Quant aux distraits qui doivent se rendre dans une zone à zéro émission, il existe un mode « charge » qui fait mouliner le moteur essence pour redonner du « jus » à la batterie. Enfin, la voiture est disponible avec un panneau solaire sur son toit qui peut étendre votre autonomie de 5 km par jour. C’est toujours ça de pris… Et puis, vous trouverez là un imparable sujet de frime.
Look très différent !
Contrairement à la précédente mouture qui réclamait un œil d’expert pour être différenciée de la « Prius du tout-venant », cette Prius Plug-In-ci est nettement différente : nouveau capot, phares LED adaptatifs, feux arrière horizontaux, pare-chocs remodelés… Tout cela crée (presque) une voiture différente et, à tout le moins, une personnalité plus (ou moins, c’est selon) affirmée. Pointons également le hayon arrière en plastique renforcé à la fibre de carbone et le système multimédia présenté sur un écran de 8 pouces, contre 7 à la Prius « classique ».
Tour du proprio
On vous fait le tour de l’habitacle ? On y retrouve de beaux plastiques, une planche de bord zen à l’affichage digital et quatre places assises (pas cinq, hélas). L’habitabilité est généreuse à l’avant, mais un peu plus restreinte en ce qui concerne la garde au toit à l’arrière. On relève toutefois quelques griefs : un volume de coffre largement empiété par la batterie (360 litres contre 502 litres sur la Prius classique), une modularité basique qui ne forme pas de plancher plat une fois la banquette rabattue et une ergonomie de l’ordinateur de bord et de l’affichage multimédia pas facile à apprivoiser.
Comment ça roule ?
Fort bien, ma fois ! Le mode électrique est aussi exploitable que sur une voiture… électrique et promet de belles reprises jusqu’à 135 km/h. Lorsque le moteur essence se met en branle, il le fait doucement, mais en distillant sa sonorité de lessiveuse lors des accélérations soutenues. Le comportement routier, s’il souffre de la présence des batteries supplémentaires et donc, d’une certaine inertie, n’est pourtant pas ridicule et la voiture sait maintenir un certain rythme.
Sachez toutefois que les pneus montés sur des jantes de 15 pouces (sans autre choix possible) n’aiment pas trop être bousculés, sous peine de se tordre dans tous les sens et de crier une certaine réprobation. Le filtrage de suspensions est parfaitement correct, ce qui rend la voiture d’autant plus agréable sur longues distances. Enfin, l’insonorisation ne supporte pas la critique.
Quid de la consommation ?
Non, nous n’avons pas joué l’éco-conduite, car nous désirions avoir une base de comparaison valable avec les autres concurrentes. En roulant normalement et en jouant même du mode « Power » dans les cols de cette région catalane, nous avons obtenu une consommation de 4,2 l/100 km. Sachant que le parcours de 170 km incluait beaucoup d’autoroutes, mais que les batteries étaient chargées au départ, ce résultat est parfaitement concluant.
En usage un peu plus urbain et en faisant un brin plus attention, une moyenne de 3,5 l/100 km nous semble réaliste. Evidemment, si vos déplacements n’excèdent pas 50 km entre vos points de recharge, vous ne consommerez pas une goutte de carburant !
Tarifs et équipement
C’est ici que les choses se corsent. Au niveau de l’équipement, tout est livré de série, hormis la peinture métallisée et honnêtement, face aux concurrentes, il ne manque pas grand-chose : régulateur de vitesse adaptatif, système de navigation, climatisation automatique, caméra de recul… Tout y est ? Presque ! On aurait aimé un assistant de conduite dans les embouteillages (parfaitement adapté à une telle voiture) et la connectivité Android Auto et Apple CarPlay pour le système multimédia.
En revanche, côté tarif, la Prius Plug-In fait très mal. Deux versions sont proposées : Solar à 41.980 € et Business à 42.970 €, avec des équipements différenciés. Cela fait un surcoût de plus ou moins 8.000 € face à une Prius « classique » à l’équipement équivalent. Une somme difficile à amortir à la pompe ! Et face à ses concurrentes VW Golf GTE, BMW 225xe, Audi A3 e-tron, etc, cette Prius Plug-In réclame en moyenne 4.000 € supplémentaires. Certes, l’équipement est plus fourni, mais cela reste difficile à digérer.
Conclusion
La performances réalisée est impressionnante. La sobriété de ce modèle est stupéfiante et, au sein du segment des voitures compactes hybrides rechargeables, cette Prius Plug-In est clairement la plus efficiente. Si c’est ce critère-ci qui est déterminant pour vous, foncez. La voiture est intelligemment conçue et ne vous décevra pas. Dans le cas contraire, sachez que le surcoût exigé par ce modèle face à une Prius classique semble très difficile à amortir à la pompe et que la concurrence affiche également, des tarifs plus doux. Enfin, la voiture doit composer avec quelques concessions qui peuvent se révéler gênantes au quotidien, comme l’absence d’une 5ème place, le coffre réduit et l’impossibilité de remorquer. C’est le prix à payer pour rouler dans la voiture hybride la plus frugale au monde. Tout est question de priorité… et de conscience écologique !