Pierre-Benoit Sepulchre

25 NOV 2024

Essai : Volvo XC90 (2024), toujours dans le coup ?

Pour la deuxième fois, Volvo met à jour son grand SUV alors que celui-ci foule les routes depuis dix ans. À cette occasion, le modèle voit son design extérieur légèrement évoluer tandis que l’habitacle hérite d’un nouveau système d’infodivertissement. Sous le capot, le chaland pourra opter pour deux mécaniques à essence connues (B5 et T8). De quoi lui permettre de rester dans le coup face à la concurrence ?

"Ce nouveau remaniement du vaisseau amiral thermique suédois lui permet de rester crédible face à la concurrence. Grâce à ses nombreuses qualités, il reste dans le coup !"

C’est en 2002 que la Volvo XC90 a vu le jour, avec pour ambition de titiller les BMW X5, Volkswagen Touareg et Mercedes-Benz ML de l’époque. Dès ses débuts, la Suédoise se distingue par un très haut niveau de sécurité (Volvo oblige…), tant vis-à-vis des passagers que des autres usagers de la route. Le succès est au rendez-vous et, rapidement, Volvo est contraint d’augmenter la production du modèle. Lancée en 2015, la génération actuelle vient de subir un second facelift (après celui de 2019), avec pour intention de “rendre le meilleur encore meilleur”. Afin de nous en assurer, nous avons passé 48 heures aux côtés du modèle sur les routes du Danemark et de la Suède.

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Design

Avec l’arrivée du rutilant EX90, un SUV 100% électrique à même de parcourir jusqu’à 600 km en une seule charge, la XC90 se devait d’évoluer. C’est que le modèle demeure crucial pour le constructeur suédois, avec des volumes de vente dont il ne peut se passer, d’autant que l’engouement pour des voitures à batterie s’est nettement essoufflé ces derniers mois… La carrière de ce grand SUV thermique à sept places s’est donc vue prolongée.

 

Sans surprise, à l’occasion de ce second facelift, la “nouvelle” XC90 en profite pour s’inspirer visuellement de son frangin 100% électrique avec une face avant sensiblement modernisée, grâce à l’arrivée de nouveaux éléments dont les phares, le pare-chocs, le capot et la calandre. Un look un poil plus contemporain mais aussi (encore) plus sobre, à mille lieues de certaines concurrentes très bling-bling, ce qui permet à ce grand SUV de rester dans l’ère du temps malgré son âge.

Expérience

Volvo XC90 7 places

Le moins que l’on puisse dire lorsqu’on contemple la XC90 et qu’on pénètre dans son habitacle, c’est que la montée en gamme voulue par Volvo se poursuit bel et bien. Le conducteur et ses passagers ont en effet droit à un intérieur où luxe et simplicité se combinent subtilement, fidèle aux grands principes de la décoration d’intérieur scandinave. Revêtements texturés aux tons naturels, matériaux recyclés premium ou issus de sources durables, tout contribue à ce que l’on se sente bien au cœur de ce chaleureux salon suédois. Un salon qui peut toujours accueillir 7 personnes.

 

S’ajoute à cela une sellerie au confort d’assise exceptionnel, tendue de cuir nappa, de Nordico biosourcé (un textile qui a l’apparence du cuir, créé à partir de matériaux recyclés) ou encore de tissus à chevrons, en fonction du niveau d’équipement retenu. L’amortissement piloté est offert de série sur le modèle tandis qu’en option, il est possible d’opter pour une suspension pneumatique qui peut s’abaisser de 20 mm (ou se relever de 40 mm) pour faciliter l’accès à bord, améliorer l’aérodynamique à grande vitesse ou encore circuler sur des terrains accidentés. Si le confort est d’ores et déjà de bon aloi avec l’amortissement piloté qui équipait notre XC90 B5 d’essai, nous avons pu constater que celui-ci gagne encore en agrément lorsque le modèle embarque la suspension pneumatique. Présente sur notre XC90 T8 d’essai, cette option a également tendance à réduire quelque peu les bruits de roulement générés par les immenses roues de 22" qui équipaient le modèle.

 

Plus sûre que jamais

En bonne Volvo, la XC90 jouit d’un niveau de sécurité qui la place parmi les références du marché. Elle est notamment équipée d’une cage de sécurité avancée ainsi que d’une suite complète de systèmes de sécurité active qui contribuent à assurer la sécurité des occupants ainsi que celle des autres usagers de la route. Parmi ces nombreuses fonctionnalités, on peut citer le tandem radar et caméra avant, qui est capable de détecter si le véhicule dévie de sa trajectoire et empiète sur la voie opposée et de ramener en toute sécurité celui-ci afin d’éviter tout risque de collision. Ce même système peut solliciter la direction et les freins pour éviter d’entrer en collision avec d’autres véhicules, piétons ou animaux.

 

Le modèle hérite également d’un système d’infodivertissement à la page, identique à celui qu’on retrouve au sein de l’EX90 et de l’EX30. Sur la XC90, cette nouvelle interface profite d’un écran central “flottant” de 11,2", logé entre deux ouïes de ventilation qui, elles, n’ont pas été déplacées ou modifiées. Le nouvel écran empiète du coup légèrement sur celles-ci… Loin des énormes écrans horizontaux que l’on retrouve au sein de l’habitacle de bon nombre de concurrentes, celui retenu par Volvo, nettement plus menu, permet tout de même de naviguer facilement parmi les applications proposées avec, bonne nouvelle, moins de clics qu’auparavant. La version hybride plug-in (T8) reçoit en outre un système proposant différents modes de conduite via l’écran, permettant de tirer le meilleur parti de la motorisation électrique embarquée.

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Conduite

Quelles motorisations dans une XC90  ?

D’ores et déjà disponible à la commande, la dernière cuvée de la XC90 hérite de deux motorisations connues : dans sa version hybride plug-in T8, on retrouve le même groupe propulseur que sur le millésime sortant, dont une batterie lithium-ion de 18,8 kWh. De quoi revendiquer une autonomie de 71 km (WLTP) qui ne fait pas le poids face aux plus de 100 km revendiqués par de nombreux modèles hybrides rechargeables lancés dernièrement par la concurrence. Volvo justifie ce choix en expliquant que ce rayon d’action électrique suffit dans la grande majorité des déplacements quotidiens. Aux côtés de la T8, on retrouve la motorisation mild-hybrid 48 V essence qui répond au nom de B5. Les deux disposent d’une transmission intégrale (moteurs thermique sur le train avant et électrique sur l’arrière pour la T8 et, plus traditionnelle à savoir arbre de transmission accouplé au moteur thermique dans le cas de la B5).

 

Au quotidien, les deux versions se déplacent sans effort, grâce à des mécaniques qui collent bien à la personnalité sereine et zen de la XC90. Si la B5 abat le 0 à 100 km/h en 7,7 secondes, il n’en faut que 5,4 à la T8 pour réaliser le même exercice. Forcément plus vigoureuse, cette dernière se démarque aussi par un silence de fonctionnement plus abouti. Moins discret sous le capot de la B5, le bloc moteur émet néanmoins un chant qui est tout sauf désagréable. Enfin, à vive allure, la T8 fait aussi preuve d’un comportement plus dynamique que la B5, grâce à une suspension pneumatique parfaitement calibrée. Pour ce qui est de l’appétit de l’engin, nous avons relevé une moyenne de 8,5 l/100 km pour la B5 et de 7,4 l/100 km pour la T8.

Prix

Prix Volvo XC90 2024

La montée en gamme de Volvo va de pair avec des tarifs premium, d’autant que la XC90 se place au sommet du catalogue de la marque scandinave. L’entrée de gamme se fait avec la version B5 dans sa finition Core Bright, affichée à 81.990 €. Pour accéder à la version hybride plug-in (T8), il faudra débourser 93.990 € pour la finition similaire, et jusqu’à 101.790 € pour la Dark ou Ultra Bright. À titre de comparaison, la GLE de Mercedes-Benz, en hybride plug-in (400e 4 MATIC) est affichée à 98.736 €, et la BMW X5 xDrive50e, elle aussi hybride plug-in, l’est à 98.430 €. Les nombreuses qualités du SUV suédois, à commencer par son confort et son haut niveau de sécurité, devraient lui permettre de convaincre bon nombre de clients en quête d’un véhicule polyvalent et confortable.

Verdict

Certes, la Volvo XC90 affiche dix ans au compteur. Le modèle devait d’ailleurs laisser sa place au nouveau EX90. Mais les consommateurs en ont décidé autrement, le tout-électrique n’ayant pas encore convaincu la majorité d’entre eux. Ce nouveau remaniement du vaisseau amiral suédois devrait lui permettre de rester crédible face à la concurrence et de trouver de nouveaux adeptes. Certes, ses mécaniques ne sont ni les plus récentes, ni les plus performantes, et l’infodivertissement embarqué doit composer avec un “petit” écran de 11,2". Mais les nombreuses qualités du modèle n’ont aucune difficulté à prendre le dessus sur ces détails, tandis que l’excellente installation audio signée Bowers & Wilkins ravira les mélomanes les plus exigeants. La XC90 est donc toujours bel et bien dans le coup !

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