C’est sous un ciel nuageux, mais affichant bien bravement ses 30° que les pilotes du Formula One Circus ont dégommés la toute nouvelle piste d’Istanbul. Aux dires des pilotes, le tracé du circuit les enchante malgré les quelques bosses qui émaillent le parcours. Si le cadre n’est pas des plus ydiliques, c’est par son côté technique qu’Istanbul recueille les suffrages !
Comme annoncé, c’est le virage 8 qui attire les regards. Il n’est pas le passage clé, mais avec sa pente à 8 % et sa succession de gauche en fait un passage spectaculaire ! À Francorchamps, on parle du double gauche, ici, on devra désormais parler du triple gauche ! Et dire que les propriétaires ont mis 2 ans pour trouver cet endroit valloné à souhait où s’enchaînent montées et descentes donnant sans concession aucune sur des virages aveugles. Le tableau est cependant terni par l’attitude des « nouveaux » commissaires de pistes et l’environnement de celle-ci. Encadrés par les « anciens » (Hongrois et Français), les commissaires locaux n’ont pas encore la vélocité de lever les drapeaux, surtout le bleu, afin de bien informer les joyeux drilles en piste. La direction de course en est bien consciente et a même sorti le drapeau rouge à 10’ du terme de la première séance afin de dégager en toute sécurité la McLaren de Pedro de la Rosa en panne de boîte. Soyons certains que cela ne peut qu’aller mieux et que d’ici dimanche, ils auront pris la cadence de la F1 !
La grande valse
Nouveau circuit… Nouvelles sensations ! Et certains s’en sont donnés à cœur joie ! Erigé en un laps de temps restreint, le tracé n’a pas encore un environnement digne d’une carte postale. Le sable y est présent en permanence et nous a gratifié de pas mal de figures libres. L’adéquation étant simple, les pilotes en cherchant progressivement la limite afin de tirer rapidement toutes les informations utiles à la performance, ont plus que titillé la frontière du logique ! Il n’a pas étonnant alors de voir les sans grades, mais aussi le top, partirent à la faute. Cela a été du large (Raïkkonen) au très large (Coulthard, Weber,…) et même au trop large ; tête-à-queue de Barrichelo, même « Schumy » y a été de sa contribution personnelle ! (comme c’est gentil). A cela se sont ajoutés deux autres problèmes : le premier concerne les bosses. Il faut aussi avouer que les ingénieurs, pensant trouver un véritable billard, ont misé sur une voiture à l’assiette très basse. Mal leur en a pris puisque les compressions engendrées par les cuvettes de ce circuit ont mis à mal les suspensions et le fond plat ! Le second pourrait engendrer quelques soucis quant au refroidissement des bolides puisque c’est la peinture des vibreurs, allègrement sautés par les F1, qui s’écaillent et pourrait venir boucher les ouies de refroidissement !
McLaren au rendez-vous !
Au terme de ses 4 séances d’essais libres, on constate que les McLaren sont bel et bien là ainsi que les Renault. L’écurie anglaise marque en tout cas de son empreinte ce premier GP dans le Bosphore. Si la 2e séance libre a donné l’avantage à la Toyota de Zonta, ce sont les McLaren boys qui ont tour à tour mené les débats. Pedro de la Rosa dans la 1, Montoya dans la 3 et Raïkkonen dans la 4. Ils sont les hommes forts et le font savoir. Alonso n’est sorti du bois que dans les 10 dernières minutes de la 4 et signe une probante 3e place provisoire. L’outsider de choc est à nouveau Button. En s’intercalant entre les deux premiers du Championnat, il redistribue la donne. Notons que les Ferrari sont l’ombre d’elle-même et ne se situent qu’en 14e et 15e position.
Grille provisoire après séances libres
1 Raikkonen McLaren Mercedes 1.26 :120
2 Button BAR Honda 1.26 :599
3 Alonso Renault 1.26 :627
4 Montoya McLaren Mercedes 1.26 :748
5 Fisichella Renault 1.27 :240
6 Sato BAR Honda 1.27 :308
© Patrick Hayot
Photo : © McLaren Mercedes