Pierre-Benoit Sepulchre

1 SEP 2021

L’essence au plomb, c’est fini pour de bon !

Une “étape majeure” qui permettra de sauver plus d’un million de vies chaque année.

L’essence au plomb n’est plus ! Celle-ci a officiellement été éradiquée de la planète annonce le Programme des Nations unies pour l’environnement (le PNUE). Selon l’organisation, cela devrait permettre de sauver chaque année plus d’1,2 million de vies mais aussi d’économiser plus de 2.400 milliards $ !

Pourquoi du plomb dans l’essence ?

Historiquement, le plomb a commencé à être ajouté à l’essence au début des années 1920 dans l’industrie aéronautique. L’industrie automobile a rapidement suivi, dès les années 1930, à commencer par les États-Unis sous l’influence de General Motors. Le plomb permet d’augmenter l’indice d’octane de l’essence tout en ayant un rôle antidétonant. Il évite que le mélange air-essence n’explose trop tôt. En outre, avant-guerre, les sièges de soupape étaient usinés dans la matière première de la culasse, une pièce coulée en fonte. Or, la solidité des pièces coulées est relative et nécessite un niveau élevé de protection là où le métal est le plus sollicité. Le plomb, sous sa forme oxydée, avait aussi pour mission de jouer le rôle d’amortisseur entre la soupape et son siège et permettait ainsi de protéger les têtes de soupapes ainsi que leurs sièges dans la culasse.

Un additif hautement toxique

Si le plomb était apprécié par les mécaniques d’antan, il en va tout autrement de l’environnement et du système respiratoire humain. Il y a encore une vingtaine d’années, plus d’une centaine de pays utilisaient l’essence au plomb, malgré des études scientifiques la pointant comme cause de morts prématurées, d’effets néfastes sur la santé et de pollution de l’air et des sols. Malgré cela, jusqu’aux années 1970, presque toute l’essence vendue dans le monde contenait du plomb. Lorsque le PNUE a lancé sa campagne en 2002, plusieurs grandes puissances, comme les États-Unis, la Chine et l’Inde, avaient déjà cessé d’utiliser ce carburant. Mais il est resté largement utilisé dans les pays en voie de développement.

En 2016, après que la Corée du Nord, la Birmanie et l’Afghanistan aient cessé de vendre de l’essence au plomb, seule une poignée de pays exploitaient encore des stations-service fournissant ce carburant. Cet été, l’Algérie a suivi le Yémen et l’Irak parmi les tous derniers pays à s’en affranchir.

Greenpeace applaudit

L’éradication de ce carburant marque “la fin d’une ère toxique”, a souligné dans un communiqué Thandile Chinyavanhu, en charge des campagnes sur le climat et l’énergie pour l’Afrique chez Greenpeace. “Cela montre clairement que si nous pouvons éliminer progressivement l’un des combustibles polluants les plus dangereux du XXe siècle, nous pouvons éliminer absolument tous les combustibles fossiles !”, a-t-elle ajouté.

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