La nouvelle Fiesta se démarque immédiatement de la génération précédente par sa nouvelle calandre trapézoïdale, au discret parfum d'Aston Martin, à ses optiques étirées presque d'un bout à l'autre des ailes avant et l'inévitable éclairage diurne à LEDs, à son capot redessiné aux arêtes marquées, mais aussi à ses nouveaux feux arrières, un nouveau choix de jantes et quelques coloris éclatants. L'intérieur ne change guère au niveau des formes, mais évolue dans le choix des matériaux, avec à la clé une qualité perçue en nette progression.

Certaines commandes changent de place pour une meilleure ergonomie: poignées de portes, lèves vitres, sièges chauffants… Le volant se couvre de cuir, les cadrans de cerclages chromés, la console d'éléments brillants, hélas très sensibles aux taches de doigts, l'éclairage des instruments vire au "Ice Blue" les garnitures des sièges redessinés héritent de nouvelles matières, les tissus de nouveaux motifs, avec des surpiqûres contrastées du meilleur effet.

Apparaît dans la foulée un écran couleur cinq pouces, qui pourra afficher en 2013 les informations du GPS, la console se termine par un nouvel accoudoir central, tandis que le coffre gagne en modularité avec un double plancher réglable en hauteur.

Sécurité avant tout

Mais c'est surtout au niveau des équipements que la Fiesta évolue, avec l'Active City Stop, le MyKey, le Ford SYNC ou l'Emergency assist. L'Active City Stop  surveille en permanence la distance qui sépare la Fiesta du véhicule qui la précède. En cas de problème, le système met la pression dans le circuit de freinage et, si le conducteur ne réagit pas, intervient en freinant automatiquement, en coupant les gaz et en enclenchant les feux de détresse.

Le système MyKey, déjà disponible aux USA, apparaît pour la première fois en Europe avec la Fiesta, et devrait ravir tous les parents! Il permet de programmer une clé qui intégrera un profil conducteur spécifique: limitation de la vitesse maximale et du volume de l'autoradio, coupure de l'autoradio si les ceintures de sécurité ne sont pas bouclées, impossibilité de débrancher les aides à la conduite (ESP, Active City Stop).

Une marge de progression

Ceci dit, on sent bien qu'il y a moyen d'améliorer le modèle: limiter la vitesse à 140 ou 160 km/h alors que la vitesse est limitée à 120 nous surprend un peu. Et pourquoi ne pas jouer sur la gestion moteur pour en calmer le tempérament et limiter la puissance?

Pourquoi ne pas lier cette gestion avec la reconnaissance des panneaux routiers et des infos GPS sur l'environnement? Une voiture limitée à 120 km/h pourra toujours rouler trop vite en ville. Et il faudra un jour penser à l'éthylotest: la fièvre du samedi soir continue à faire pas mal de ravage chez les jeunes conducteurs. Une bonne idée, appelée à se développer, Ford a le mérite de déjà proposer quelque chose!

Elle boit pas, elle fume pas, mais elle cause!

Avec le Ford SYNC, le constructeur s'investit avec ardeur dans la reconnaissance vocale, en collaboration avec Microsoft. L'idée de base tient dans la volonté de permettre au conducteur d'accéder à différentes commandes sans quitter la route des yeux ou les mains du volant.

SYNC permet donc de donner et recevoir des appels téléphoniques, de choisir et d'écouter de la musique, mais aussi de lire les sms, voire même d'en envoyer en choisissant dans une liste de messages prédéfinis! Une technologie visiblement dans l'air du temps, puisque Siri, le système de reconnaissance vocale élaboré par Apple, devrait intégrer les véhicules produits par General Motors!

Help!

L'Emergency Assist, lié au système SYNC, envoie automatiquement en cas d'accident un message aux services d'urgence, dans la langue du pays où l'événement se produit. Ils ont dû rigoler, chez Ford, pour mettre au point le système pour la Belgique! Le système exploite les données du module GPS embarqué et du réseau de téléphonie mobile pour localiser les lieux avec précision (et sélectionner une des 26 langues différentes parlées dans 40 pays européens!), avant d'appeler le 112 avec le téléphone connecté au Bluetooth.

La procédure ne s'active qu'en cas de déclenchement d'un airbag ou de coupure de l'alimentation en carburant, révélateurs d'un choc important. Avant que l'appel, soit lancé, le conducteur peut interrompre le dispositif s'il estime que ce n'est pas nécessaire. Après la diffusion du message enregistré, la communication est établie entre les occupants et le service de secours via le mains-libres. Nous voici rassurés!

Moins de 100g par km

Mécaniquement, la Fiesta propose cinq moteurs sous les 100 g/km de CO2, dont le fameux trois cylindres essence EcoBoost, ou le 1.6 TDCi. Aérodynamique en progrès, Auto-Start-Stop sur certains modèles, récupération de l'énergie au freinage, EcoMode incitant le conducteur à l'éco-conduite expliquent ces bons résultats.

Nous n'avons pu prendre le volant que de la Fiesta 1.6 TDCi de 95 ch, qui annonce une consommation combinée de 3,6 l/100km et 95 g de rejets. Il existe une version ECOnetic Technology de ce modèle, avec des chiffres respectifs de 3,3 l et 87 g, grâce à des rapports plus longs, des pneus à faible résistance au roulement et une aérodynamique encore optimisée.

Nous retrouvons avec plaisir l'excellent comportement routier de la Fiesta, avec une direction informative et un excellent confort, tant des suspensions que des sièges. Une insonorisation sans reproche et l'absence de tout bruit mobilier participent à l'agrément retiré de la conduite de cette nouvelle Fiesta. En pinaillant, on apprécierait aussi un peu plus de mordant à l'attaque des freins, par ailleurs sans reproches. Le moteur de 95 ch ne manque pas de volonté, mais est hélas desservi par une boîte cinq beaucoup trop longue sur les intermédiaires, alors qu'on cherche en vain une sixième pour faire chuter le régime à vitesse constante sur autoroute. On touche ici aux limites des homologations, qui privilégient ces transmissions longues. Déconnectées de la réalité, elles plombent plus souvent qu'à leur tour l'agrément de conduite, avec des relances laborieuses, gloutonnes en carburant, qui plus est!