Les nombreuses chutes qui ont émaillé les récents MotoGP démontrent à suffisance les progrès réalisés par les équipements des pilotes, et la visite effectuée chez Spidi à l'occasion de la présentation de la gamme 2010 le confirme de bien belle manière! Arrivés à Vicenza, nous avons commencé par découvrir les anciens bâtiments et, dès l'entrée, le ton est donné avec une Honda NR 750 et une MV F4 superposées! Nous sommes chez des passionnés, qui ne vivent que par et pour la moto! C'est ici que se niche le département R&D, avec une volonté bien établie et une ligne de conduite toute tracée: la sécurité du pilote passe avant tout par son confort! Pour Pietro Zanetti, "chief R&D", le confort du pilote est primordial. L'enjeu est posé: tendre vers un maximum de sécurité, en fonction de l'acceptation du public. À chaque usage, une solution, la gamme s'étend donc du jeans "Trendy" à la combinaison de MotoGP.

Salle de torture

Notre visite commence par le laboratoire, où sont testés les différents matériaux susceptibles de servir à la confection. Ceux-ci sont soumis à la torture sur différentes machines, pour mesurer leur résistance et opérer leur sélection. C'est ici que sont aussi testées les protections qui équipent les vêtements. Celles-ci doivent répondre à des normes européennes, tant pour leur capacité d'absorption que pour leurs dimensions. Une démonstration sur des protections, vendues en grandes surfaces et de provenance douteuse, nous prouve à suffisance qu'une protection n'est pas l'autre… Le travail de Spidi sur les protections est conséquent, avec une volonté d'arriver aux meilleurs résultats avec une épaisseur minimale et un poids réduit, conditions essentielles pour le confort du pilote. C'est de cette même volonté que sont nées les protections biomécaniques qui accompagnent le mouvement des pilotes grâce à diverses articulations. La légèreté, l'épaisseur et la souplesse des protections prennent en réalité autant d'importance dans la conception que leur capacité à absorber les chocs.

Liquid cooled

Dans le laboratoire, nous découvrons aussi un équipement destiné exclusivement à la compétition. Les pilotes de MotoGP peuvent, lors de certaines courses, énormément souffrir de la chaleur. Une température extérieure élevée, la chaleur des échappements d'un adversaire suivi de trop près, les calories dégagées par la mécanique, font parfois perdre deux kilos en 45 minutes. Une collaboration étroite avec les pilotes a permis à Spidi de mettre au point un système de réfrigération qui fait chuter la température de 7 ou 8° pendant une quarantaine de minutes. Ce système, alimenté par de petites batteries, tient dans la "bosse" de la combinaison. L'ensemble avec le gilet pèse moins de deux kilos.

Airbag

Autre domaine où Spidi s'investit énormément depuis une dizaine d'années: l'airbag.
Rappelez-vous: en 1999, Spidi commercialisait un "gilet", à enfiler au-dessus de l'équipement motard, intégrant un système d'airbag. Poids: 1,5 kg, temps de réaction: 800 ms. Suivent des vestes incorporant le système DPS (Dispositivo Pneumatico de Sicurezza). Le surpoids du procédé se réduit à 1 kg, le temps de réaction à 400 ms. La DPS3, présentée en 2003, figure encore toujours au catalogue. Quatre ans de développement complémentaire ont permis à Spidi d'élaborer une nouvelle génération de protection, le "Neck DPS". Une étude attentive des accidents de motos a établi que la partie du corps la plus sujette à lésions dramatiques se situait au niveau du cou, et c'est là que Spidi a concentré toute son attention, en élaborant une protection gonflable qui bloque la tête dans la bonne position par rapport au corps, pour éviter au maximum des dommages irréversibles. Ce procédé se miniaturise au maximum pour ne plus peser que 480 gr, tout en réagissant en 200 ms! Le Neck DPS sera disponible intégré à la nouvelle veste "Venture", à la combinaison cuir "T-2", ainsi qu'avec un gilet à enfiler sur un autre équipement. Pour l'avoir "testé" en statique, nous pouvons vous confirmer que la tête est parfaitement maintenue. L'airbag entoure le cou, une excroissance empêche la tête de basculer vers l'arrière. Le matériau du coussin, un tissu balistique, offre une belle résistance à l'abrasion, et après la chute, il suffit de rouler le Neck DPS, une fois dégonflé, dans son logement et de remplacer la cartouche.

À l'origine de Spidi, les gants

Mais Spidi ce sont aussi des gants, c'est même par ça que l'entreprise a commencé! Les premiers modèles se distinguent déjà de la production de l'époque par leur forme cintrée, suivant en cela la cassure du poignet les mains posées sur le guidon!
Les gants haut de gamme actuels ont étonnamment évolué. La compétition et l'échange avec les pilotes de MotoGP autorisent des évolutions de plus en plus pointues. Apparaissent ainsi des protections sur la tranche de la main et du petit doigt, le plus exposé en cas de chute. Les protections sont cousues avec des fils en Kevlar. Le Kevlar résiste très bien à l'abrasion et ne transmet pas la chaleur. Une couche de Kevlar recouverte d'une colle spéciale est intégrée dans le gant. En cas de chute, la chaleur provoquée par le frottement réchauffe l'adhésif et la couche de Kevlar se colle à la surface du gant pour la rendre plus solide. Un pré encollage serait impensable, car il rendrait le gant beaucoup trop raide pour le confort de conduite! C'est pour cette raison que l'épaisseur du cuir utilisé ne dépasse pas 0,6 mm, alors qu'elle peut atteindre 1,2 mm pour une veste. La paume de la main possède des sliders. En facilitant la "glisse", ils évitent que le gant s'arrache de la main. Il est surprenant de comparer les éléments qui composent un gant des débuts de la marque avec ceux du dernier-né de la gamme…

La distribution des produits Spidi est dorénavant confiée à Motana qui en a repris l'importation pour notre marché.