Les Dyna sont sans doute les plus « européennes » des belles de Milwaukee et les plus efficaces sur nos routes. Les modifications apportées cette année touchent toutes les parties de la moto. Le bras oscillant est renforcé, la fixation du moteur est modifiée, tout comme le déport des tés qui accueillent de plus gros tubes de fourche. Le disque de frein avant est désormais flottant, le pneu arrière passe à 160 de large au lieu de 150, pour un diamètre de 17 et non plus 16. La présence de ce généreux gommard est facilitée par le montage décalé de la courroie. Le reste de la transmission n’est pas oublié : la boîte est sérieusement revue et contient dorénavant six rapports, les cinq premiers étant raccourcis. Le mécanisme d’embrayage est adouci de 35%, personne ne s’en plaindra ! Les évolutions du bloc de 1449 cc sont plus discrètes mais nombreuses : pompe à huile renforcée pour plus de débit, rapport de transmission primaire augmenté, ailettes de refroidissement élargies, injection optimisée, admission d’air à clapet électrique…
Quoi, ma gueule…
Mais trêve de bavardages techniques, une Harley, c’est avant tout une gueule. Et de la gueule, la Street Bob en a à revendre ! Quel talent, ces designers de chez HD ! Et, une fois de plus, force est d’admettre que les plus belles Harley sont les plus minimalistes. Cette Street Bob uniformément noire est somptueuse. Le moteur vermiculé respire la force tranquille, l’habillage Black Denim subtilement satiné met parfaitement en valeur les galbes du célèbre réservoir et du garde-boue arrière dépouillé de sa selle passager.
Harley-Davidson fait partie de ces marques au riche passé dans lequel il est facile de puiser des sources d’inspiration. Dans les années 50, les mauvais garçons, amateurs de performances, avaient pris l’habitude de dépouiller leurs bécanes de tout accessoire superflu dans le but de gagner des kilos (et des perfs !!). Exit donc les accessoires encombrants et les chromes inutiles. Certains possesseurs actuels de Harley surchargées feraient bien de s’inspirer de ce sage adage : « less is more » !
Less is…
La majorité des possesseurs de Harley prônant plutôt le « less is shit », le constructeur a prévu des catalogues d’accessoires gros comme des bottins… Et la « com » du constructeur annonce fièrement que la très dépouillée Street Bob fait une excellente base de customisation. Pas étonnant : elle est la moins chère des grosses HD (13.595 € quand même, faut pas rigoler !), il faut bien que le constructeur se rattrape quelque part…
On the road again
Sympa, la position de conduite. Sans doute sans équivalent sur le marché, mais vraiment moins catastrophique que ce qu’on pourrait croire en voyant le guidon mini ape-hanger. Selle très basse, commandes aux pieds heureusement situées normalement, gabarit relativement mesuré, centre de gravité très bas lui aussi, la prise en mains à l’arrêt rassure, la magie H-D agit une fois de plus. Démarreur, coup de gaz, déception : autant nous ne prônons pas les échappements libres, autant le son étouffé du big twin laisse l’amateur sur sa faim. L’excès nuit en tout…
Heureusement les premiers tours de roue effacent cette frustration sonore et on jouit pleinement des qualités de la Dyna. Tenue de route saine et efficace, freinage correct, chez Harley ils ont compris qu’il n’était pas inutile de pouvoir s’arrêter relativement rapidement…, confort relativement préservé, malgré de faibles débattements, la Street Glide ne déçoit pas son conducteur qui se prend au jeu et accélère le rythme. Les vitesses passent plutôt bien, le moteur délivre son couple dès les plus bas régimes, remettant par la même occasion en cause l’utilité d’un sixième rapport.
Dans le catalogue…
On en vient à se dire qu’on fouillerait bien le catalogue des options pour y piocher un guidon un peu plus bas, celui des célèbres XR 750, par exemple. Bas, large, noir mat, il conviendrait parfaitement au look et aux capacités de la belle. Ils ont raison, chez Harley : c’est toujours plus sympa de se faire sa propre bécane en l’adaptant à ses envies. Pour nous, le choix est fait…
© Bruno Wouters