« Extraordinaire ! Fabuleux ! ». Jean-Denis Deletraz ne mâchait pas ses mots vendredi matin, sur le coup de 11 heures 25’. Alors que la bataille pour la pole position semblait jouée depuis la veille suite à la superbe performance de l’Autrichien Karl Wendlinger et de son Aston Martin Jetalliance Racing, Mike Hezemans a bousculé les habitudes en taquinant le chrono lors de l’ultime séance qualificative.
Traditionnellement réservée aux dernières mises au point avant la course, la session du vendredi matin ne paraissait pas susceptible de réserver des modifications de la hiérarchie. Le pilote de la Corvette Carsport Holland (associé à Deletraz, Fässler et Gollin) en a cependant décidé autrement en toute fin d’exercice. Après un premier tour au rythme soutenu, la C6R jaune volait littéralement de virage en virage pour améliorer de près de quatre dixièmes la meilleure performance. « Magnifique ! », s’exclamait Hezemans – déjà auteur de la pole à Spa en 2001 - à sa descente de machine. « J’ai essayé à deux ou trois reprises hier, mais sans succès. Et puis, on a modifié un réglage et, lorsque j’ai essayé l’auto ce matin, j’ai constaté qu’elle était parfaite, particulièrement à Blanchimont. J’ai donc décidé de tenter ma chance. Dans mon premier tour lancé, j’ai été gêné par Biagi. Mais le second fut parfait. Le premier et seul tour clair depuis le début des qualifications… ».
Un peu marri du mauvais tour joué par Hezemans, Karl Wendlinger faisait contre mauvaise fortune bon coeur. Héros du jeudi soir, le pilote de la DBR9 bleue avait démontré aux pronostiqueurs dubitatifs que l’Aston Martin qu’il partage avec Sharp, Lechner et Lichner-Hoyer avait la pointe de vitesse pour jouer avec les Maserati et Corvette clairement désignées comme favorites. Derrière cette première ligne aux teintes jaune et bleue, la Corvette blanche de Gavin-Beretta-Vosse-Franchi, première à signer un chrono de référence jeudi soir aux mains d’Oliver Gavin, se faufilait en 3e place devant la Maserati de la Scuderia Playteam de Bertolini-Piccini-De Simone-Pier Guidi et celle aux couleurs Vitaphone de van de Poele-Bartels-Biagi-Lamy.
Première au-delà du « Top 5 », la Lamborghini Murcielago de Menten-Kox-Bleekemolen apportait de la variété dans les premières lignes et devançait d’un souffle (un centième !) la Maserati de Lémeret-Montanari-Ramos-Bobbi et la Corvette C5R « United 4 Belgium » de Kumpen-Longin-Mollekens-Bouvy. Treizième, l’autre C5R de Duez-Soulet-Coens-Van Bellingen émergeait pour sa part en fin du peloton des GT1, devançant toutefois l’Aston Martin BMS de Monfardini-Babini-Davies-Alessi, véritable miraculée de ces essais. Sévèrement touchée lors de la seconde séance libre suite à une sortie de route de Monfardini au virage du raccordement, la DBR9 verte n’a pu reprendre la piste que vendredi matin pour signer un chrono lui autorisant la présence sur la grille de départ.
Quinzième, Gianmaria Bruni plaçait la Ferrari 430 qu’il partage avec Ortelli, Melo et Aguas au sommet de la hiérarchie GT2 juste devant la Porsche 997 de Collard-Malucelli-Lieb. Le duo de tête de la catégorie était suivi de deux autres Ferrari et de deux autres Porsche, ce qui laissait présager un somptueux duel entre les deux marques. En G2, la Mosler de Radermercker dictait sa loi à l’autre MT900 de Kenis et à la Gillet Vertigo, retardée par des soucis électriques. Enfin, en G3, c’est la Ferrari de Vannelet qui décrochait la timbale devant deux Dodge Viper Compétition.