D’emblée, ce qui frappe quand on la regarde de plus près, c’est la qualité générale de finition : on ne se lasse pas d'admirer les soudures du bras et sa conception, notamment l'ancrage hyper rigide qui traverse les deux longerons du cadre et le bloc-moteur. Honda reste donc fidèle à sa réputation, et nous propose un modèle qui, comme ses aînés, a su trouver un bon compromis entre qualité de finition et prix.
Quelle éducation !
La CBR 600 RR réserve un minimum de bonnes manières surprenant pour un produit aussi typé. Témoin, les rétros sont les premiers sur une hyper sport à faire plus que de la figuration : on y voit quelque chose et même mieux, sans devoir systématiquement ramener les coudes au centre. Le tableau de bord s'avère lui très complet, avec une montre, deux trips, une jauge à essence à cristaux liquides et un shift light pour aider au passage des vitesses. Vous trouverez des crochets pour les bagages, deux accroche-casques sous la selle mais pas de coffre, le joli pot occupant déjà la place. Il reste juste de quoi abriter un bloque-disque et les papiers de votre assurance, pas plus. En revanche, le pot reste très bien isolé des calories : pas de gêne à craindre sur ce point.
Gagné en bas, perdu en haut
Comme souvent chez Honda, les hypersport se distinguent par leur facilité de prise en main. La position sportive une fois adoptée, c’est à la sonorité envoûtante du moteur de se laisser découvrir, plus belle et plus présente dès les bas régimes que le modèle de 2003. Une vraie turbine qui ne vous donnera pas envie de changer de pot. Question moteur, nous avons pu noter une amélioration sensible de la puissance à bas régime (vers 4000 ou 5000 tr/min) par rapport à cette même version 2003. Ensuite, la courbe de puissance accuse un creux, les montées en régime deviennent plus progressives jusqu'à 10000 tr/min où le moteur se réveille enfin. La vitesse de croisière de la bête sera atteinte très rapidement : à mille tours de la zone rouge (soit 15000 tr/min) vous devriez flirter avec les « 260 » (sur circuit bien sûr…).
Stabilité à toute épreuve
En position couchée, les coudes se posent sur les jambes, à mi-cuisses. Très bien pour les petits gabarits, les autres se sentiront sans aucun doute moins à leur aise. La CBR jouit d'une stabilité remarquable: même les raccords ou autres bosses avalées sur l'angle n'influent guère son comportement ! Très peu, voire pas de guidonnage, une tenue de cap très saine, hyper rassurante, il vous faudra vraiment rouler très fort en courbes ou sur mauvais revêtement pour vous faire peur. En revanche, la CBR vous semblera parfois lourde à mettre sur l'angle.
Duo possible
Au niveau du freinage, nous avons jugé le double disque excellent et facile à doser. Les suspensions garantissent un bon confort pour une sportive de ce type. Côté protection, la petite bulle de la CBR se montre efficace jusqu'à 180 km/h. En duo, bonne surprise pour « Madame » qui, bien qu’exposée, ne ressentira pas de remous désagréables. Qui a dit que les motards étaient égoïstes ?
Et la sécurité ?
Avec la CBR, Honda applique une nouvelle fois la tradition de la marque, c’est-à-dire concevoir des motos efficaces mais sécurisantes pour toucher un large public. En ce sens, la CBR 600 est bien la descendante (éloignée…) de la fameuse RC211V de MotoGP championne du monde. Stable, dotée d'un moteur "facile", la CBR demeure malgré tout une hyper sportive à piloter avec toute la sagesse et le recul possible... Son prix public est affiché à 10.800 euros.
© Lionel van Dongen