C'est ainsi que nous voilà partis en direction de Coquelles, pour prendre le Shuttle et découvrir les rues du "swinging" London! Pas de chance, la pluie nous accompagne. Décidément, le printemps a vraiment du mal à s'installer cette année, mais nous apprécions l'excellente protection offerte par le tablier: nos bottillons flambant neufs et pas du tout imperméables ne prennent pas une goutte, et c'est les pieds au sec que nous rentrons dans le tunnel, après avoir parcouru un bon 160 km sur l'autoroute. L'Integra, malgré sa charge en mode "full", avec top-case, valises et passagère, fait mieux que de la figuration. Son moteur, modérément puissant avec ses 52 ch, se rattrape par un couple particulièrement généreux et surtout disponible sur quasiment toute la plage de régime.
Un nouveau mode d'emploi
Au guidon de l'Integra, on oublie de faire rugir le moteur dans les tours pour chercher le dernier carat d'une puissance nichée en haut du compte-tours. Simplement, on ouvre les gaz et la puissance est là, bien présente dès les plus basses rotations. Et en usage "normal", ça fait toute la différence! La plupart des motos actuelles ne délivrent des sensations que dans des montées en régimes qui, même sur le premier rapport, ne vous mettent pas à l'abri des radars. Ici, ça tracte dès les plus basses rotations, et on "cruise" à 130 km/h à 4000 trs/min. La boîte DCT se charge d'exploiter la plage de régime, somme toute assez réduite puisque le rupteur "claque" à 6400 trs/min, en passant les rapports au bon moment sans que le pilote ne s'en préoccupe. Les sensations de cet ensemble moteur-transmission, commun aux trois NC700, tellement différentes de celles distillées habituellement, s'apprécient à l'usage et offrent en pratique un agrément constant.
Aptitude au voyage: OK!
L'Integra supporte parfaitement la charge: confortable et rigoureuse, elle semble pouvoir tailler la route indéfiniment, hormis un petit bémol émis par notre passagère, habituée à voyager sur des motos plus ambitieuses. Partante pour des randonnées de 4 ou 500 km, elle hésiterait à signer pour un Paris-Nice dans la journée, la faute à ses longues jambes et une selle passager assez courte. Le défaut de l'Integra, un espace sous la selle minuscule est heureusement compensé par l'ensemble de bagagerie proposé par le constructeur. Joliment dessiné, il ne dépare pas la ligne, et une fois déposé, les systèmes de fixation restent plutôt discrets. Cerise sur le gâteau, la seule clé de contact suffit à tout ouvrir. A ce propos, il est assez ennuyeux de devoir couper le contact, prendre la clé et l'introduire dans une autre serrure pour ouvrir la selle et faire le plein. Heureusement, le réservoir se remplit très facilement, ce qui n'est hélas pas toujours le cas.
London tour
On parle, on parle, et nous voici déjà à Londres, après avoir alterné autoroute et route, en abandonnant la M20 peu avant Maidstone pour rejoindre la A20 et profiter du "countryside" attachant du Kent. Un crochet par Brands Hatch, une petite halte pour déposer nos affaires, et nous repartons vers le centre ville, délestés de nos valises. Nous en profitons pour effectuer un premier "pit stop". Verdict: 253 km avec 10.31 litres, soit 4,07 L/100km. Pas mal pour du duo, chargé, dont une bonne part sur autoroute à 120-130 km/h! Le soleil brille maintenant, et la température est délicieusement printanière, une opportunité pour les londoniens (et les londoniennes!) d'envahir les rues et les terrasses, un sandwich ou une pinte à la main. Vous le savez sans doute, la circulation dans le centre est réglementée par un péage coûteux auquel nous échappons puisqu'il ne concerne pas les deux-roues. Résultat pratique, les beaux quartiers du centre ne sont guère encombrés, et on y croise d'étonnantes voitures, comme cette Lamborghini Aventador ou ces délicieuses petites Nissan Figaro que nous avons vues à une demi-douzaine de reprises!
Coup de foudre pour Notting Hill
Nous ne vous ferons pas l'injure de vous détailler tous les "highlights" de la City, tant ils sont nombreux et attractifs! Nous nous sommes particulièrement régalés cette fois-ci de flâner dans Notting Hill, et d'y découvrir toutes ces maisons fraîchement ripolinées de tons pastels. Un petit arrêt de-ci de-là pour immortaliser l'Integra devant Big Ben, le London Eye, Trafalgar square ou Liberty's, et il nous faudra déjà penser au retour, à nouveau sous un ciel menaçant. Les éléments sont contre nous: pas de pluie, heureusement, mais un vent trois-quarts face particulièrement violent. Vers 250 km, la dernière barrette de la jauge clignote. Nous ferons le plein à l'arrivée, 12,8 litres, après 305 km. Pas de témoin lumineux, pas de décompte de kilomètres, décidément nous n'aimons pas les jauges de chez Honda! Dans le même registre, l'absence de température extérieure ou d'infos complémentaires comme la consommation moyenne ou instantanée reste incompréhensible sur une telle machine. Il n'empêche, l'Integra confirme la justesse de son propos: la facilité d'un scooter en semaine, et les prestations d'une petite GT les week-ends, le plaisir d'une consommation dérisoire en prime. Well done, Honda!