Critiqués pour leur poids, leur taille, leur impact environnemental et le risque accru d’accidents qu’ils ont tendance à provoquer, les SUV sont dans le collimateur de la ministre bruxelloise de la Mobilité sortante, Elke Van den Brandt. Dans le cadre des négociations pour la formation du futur gouvernement régional, elle a proposé des mesures pour dissuader leur achat ainsi que leur utilisation à Bruxelles.

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Inadaptés à la ville

Les critiques formulées à l’encontre des SUV se concentrent sur plusieurs aspects. D’un point de vue sécuritaire, ces véhicules, souvent plus lourds et plus hauts que les voitures traditionnelles, augmentent les risques de blessures graves lors d’accidents, notamment pour les piétons et les cyclistes. Selon une étude de l’Institut Vias, le risque de lésions mortelles pour un usager vulnérable heurté par un véhicule de 1.800 kg est 50 % plus élevé que par un véhicule accusant 1.200 kg sur la balance. Leur volume pose également problème : Bruxelles, avec ses rues étroites et ses infrastructures peu adaptées, n’est pas un terrain de jeu idéal pour les SUV, qui doivent du coup faire face à des soucis en matière de circulation et de stationnement.

 

Mais ce n’est pas tout. Sur le plan environnemental, leur consommation de carburant et leurs émissions de CO2, supérieures de 20 % en moyenne à celles de véhicules plus légers, sont pointées du doigt. Même les SUV hybrides ou électriques ne suffisent pas à dissiper les inquiétudes.

Différentes mesures dissuasives en réflexion

À Bruxelles, plusieurs pistes sont envisagées pour limiter l’usage des SUV. Parmi elles, on peut citer des taxes dédiées en fonction du poids ou du volume, des frais de stationnement plus élevés ou encore des interdictions localisées, comme aux abords des écoles. Paris, en pionnière, a instauré une politique de stationnement différencié avec des tarifs dissuasifs pour les SUV, atteignant jusqu’à 18 €/heure dans certains arrondissements ! De telles mesures pourraient inspirer la Région bruxelloise, bien que leur mise en œuvre reste floue pour l’instant.

Un succès croissant, une polémique grandissante

Malgré les critiques, les SUV continuent de séduire les Belges. En 2023, ils représentaient 53 % des immatriculations de voitures neuves, principalement des modèles compacts ou de taille moyenne, comme la Dacia Duster ou la Peugeot 2008. Les adeptes de ces véhicules vantent leur polyvalence, leur confort et leur accessibilité, en particulier pour les personnes âgées ou les familles nombreuses.

 

Leurs détracteurs, eux, rappellent que leur popularité est un obstacle de taille aux objectifs climatiques et de mobilité durable. Les opposants appellent aussi à des actions fortes, certains allant jusqu’à demander leur bannissement des centres urbains. Ce que semble entendre la ministre sortante écologiste.

Un débat politique houleux en perspective

La proposition d’Elke Van den Brandt divise la classe politique. Le MR et Les Engagés s’opposent à des mesures coercitives, privilégiant des incitations pour orienter les choix des automobilistes. Tous deux insistent sur le respect de la liberté de chacun de choisir son mode de transport et craignent que des restrictions n’isolent Bruxelles du reste du pays. Le débat reste donc ouvert, reflétant les tensions actuelles entre les impératifs environnementaux, les défis en termes de sécurité et les besoins pratiques des usagers. Alors que les grandes villes sont de plus en plus nombreuses à chercher des solutions adaptées, les SUV, eux, continuent de rouler, alimentant une controverse qui semble loin d’être résolue !