Le marché automobile (en régression) opte de plus en plus pour les SUV et les crossovers, au détriment des berlines traditionnelles. Cela fait beaucoup de tort à Jaguar, car la marque a investi beaucoup d'énergie et d'argent dans la plate-forme spécifique des berlines XE (du format d’une BMW Série 3) et XF (format BMW Série 5, également disponible en break) et elles ne se vendent pas assez.

C'est pourquoi la marque réfléchit à la manière dont elle va gérer le renouvellement des deux modèles. Le magazine britannique Autocar s'est entretenu avec quelques internes et rapporte qu'en ce moment, plusieurs pistes sont étudiées. Une possibilité est que les deux modèles soient remplacés par une voiture à cinq portes, assez compacte et taillée pour consommer un minimum. Question style, cette voiture rappellerait un peu le concept RD-6 de 2003.

Une autre option serait de remplacer la XE par une berline à hayon (façon Audi A3, BMW 1 ou Mercedes A), tandis que la XF reposerait pour sa part sur la nouvelle plate-forme MLA de la future XJ. Cette plate-forme convient aussi bien aux groupes motopropulseurs classiques qu'aux moteurs électriques.

Moteur transversal

En outre, Jaguar et Land Rover doivent également trouver une nouvelle plate-forme pour les modèles à moteur transversal, car la base actuelle (Jaguar E-Pace, Land Rover Discovery Sport, Range Rover Evoque) arrive à maturité. Plutôt que de développer une nouvelle plate-forme, le groupe espère collaborer avec un constructeur plus important. Comme JLR partage déjà des moteurs avec BMW, la plate-forme de la Mini et des Série 1 et 2 de BMW serait un choix judicieux.

Covid-19 et Euro 7

Les temps sont durs pour les petits constructeurs comme JLR. La morosité de l'économie mondiale (Covid-19) a fait chuter les ventes de façon spectaculaire (-26 % pour Land Rover au premier trimestre 2020, -42,6 % pour Jaguar) alors que le groupe affichait déjà une année 2019 en retrait (-10 %). De plus, les nouvelles normes Euro 7 seront introduites en 2026 et pourraient avoir de lourdes conséquences, y compris pour les constructeurs automobiles les plus prospères. Pour un petit groupe comme JLR (161.000 ventes dans le monde en 2019), de mauvaises décisions stratégiques pourraient donc être fatales...