C’est un véritable western spaghetti : né de la collaboration entre Jeep et Fiat, le Grand Cherokee se présente comme un plantureux SUV, au physique typique des productions d’outre-Atlantique, mais à la technologie européenne. Retour sur un engin pas comme les autres et qui se permet de côtoyer du beau monde.
Pas si grand que cela, en fait…
Comparé au mastodonte Audi Q7, cet Américain fait pourtant petit joueur : à peine plus de 4,82 mètres en longueur et une hauteur de 1,76 m. Pas de quoi toiser la concurrence, donc… Mais la carapace rappelle les origines, avec un regard particulièrement perçant et des angles nets sur la carrosserie.
V6 diesel
Sous le capot, le Grand Cherokee calque ses concurrents en offrant un V6 diesel de 3 litres, disponible en deux variantes de puissance : 190 ou 250 chevaux. Nous avons essayé la première des deux, disposant d’un couple de 440 Nm. Dans les deux cas, la transmission intégrale et la boîte automatique à 8 rapports est imposée, ce qui, en soit, est une bonne nouvelle.
Du luxe, on veut du luxe !
Doté de la finition haut de gamme « Summit », notre exemplaire recouvrait son habitacle de cuir. Depuis la planche de bord jusqu’aux sièges, le noble matériau s’impose, sans toutefois inspirer la même sensation de qualité qu’à bord d’un concurrent germanique… La finition, si elle n’égale pas ces derniers, reste malgré tout honorable, avec une présentation assez flatteuse si vous optez pour les inserts en bois.
Au volant
Au démarrage, le V6 n’a pas le timbre soyeux de ses concurrents. Plus rugueux, il manque également de coffre dans cette version 190 ch. N’allez pas me faire dire que ce Grand Cherokee est un « poumon », mais il doit régulièrement puiser dans ses réserves pour assurer un niveau correct de prestations… Ce qui signifie une sonorité plus présente et, en dépit des 6 cylindres, pas forcément agréable. Rappelez-vous : la fiche technique n’accuse que 440 Nm quand la concurrence dépasse largement les 550 Nm !
Evitez le sport…
Si les concurrents européens tentent encore de faire illusion sur un rythme sportif, le Grand Cherokee, pour sa part, hisse rapidement le drapeau blanc. En dépit d’une excellente boîte automatique à la gestion soignée, le V6 est trop court en souffle et le comportement n’est pas du tout adapté à ce style de conduite. La direction trop démultipliée et les mouvements de caisse mal contrôlés vous rappellent en effet que vous feriez mieux d’adopter une attitude « cool» !
Confortable ?
Et sur un rythme plus détendu, le Grand Cherokee révèle enfin sa vraie nature. Certes, question insonorisation et amortissement, il avoue une petite guerre de retard face aux SUV teutons, mais on se plait à savourer la qualité de sa stéréo et de sa climatisation. En cela, pas de doute, c’est un vrai ‘ricain, même si l’ergonomie de son système multimédia est hélas, plutôt italienne. Pensez également à limiter vos bagages, le coffre n’étant pas aussi volumineux qu’espéré… et son seuil élevé représentant un petit obstacle.
C’est une Jeep !
Mais surtout, une fois hors des sentiers battus, il relève la tête et affiche une certaine souveraineté. Une molette permet en effet de sélectionner la situation dans laquelle l’engin se trouve (neige, boue, roches…) et adapte les trains roulants et la gestion électronique en conséquence. Et là, plus personne ne rigole, même si on aurait aimé ici aussi, plus de coffre à bas régimes pour éviter au V6 de gigoter à hauts régimes. Une broutille qui ne retire pas grand-chose à l’efficacité du Grand Cherokee en tout terrain.
Budget
Face à ses concurrents, le Grand Cherokee offre un rapport prix/équipement plutôt intéressant. Disponible à partir de 51.100 €, il est disponible en quatre exécutions différentes. La finition « Summit » représente, comme son nom l’indique, le haut de gamme et est affichée à 68.000 € avec le moteur 190 ch et à 71.600 € avec le moteur 250 ch. Ce qui reste tout de même un sacré budget, nous sommes d’accord…
Avec une consommation moyenne d’environ 10 l/100 km, le V6 diesel n’est pas non plus, d’une très grande sobriété. A titre d’exemple, l’Audi Q7 3.0 TDI de 272 chevaux fait 20 % de mieux.
Equipement
Sans offrir l’arsenal technologie des concurrents germaniques (encore eux !), le Grand Cherokee offre déjà de quoi se divertir avec la stéréo de 825 watts, le cuir intégral, le hayon électrique, le toit ouvrant panoramique, le régulateur de vitesse adaptatif, le système de freinage automatique, l’alerte anti-dévoiement…
Conclusion
Face à une concurrence récemment renouvelée, le Grand Cherokee (lancé en 2011) accuse forcément le poids des années. Nous connaissons actuellement plus sportif, plus confortable et plus technologique. Il ne manque pourtant pas d’intérêt, ne serait-ce que par ses compétences en tout terrain et son style propre à lui. En dépit d’une technologie en partie italienne, à son volant, on a plus envie d’enfiler les Santiags que les mocassins ! Et c’est ce qui fait tout son charme…