Un V6 convaincant mais une boîte à la traîne La mécanique équipant le Grand Cherokee n'est autre que le V6 3 litres de 211 chevaux (en Belgique, 218 ailleurs) se trouvant dans le Mercedes ML. La mécanique est très souple, disposant de beaucoup de couple sur une très large plage de régimes (510 Nm entre 1600 et 2800 tours/minute). A l'usage, le moteur impressionne, il est constamment disponible, et ce, quelque soit le régime. La réserve de puissance est toujours largement suffisante que pour effectuer un dépassement en toute sécurité. A ce V6 est accouplé une boîte automatique à 5 vitesses. Cette unité a beau provenir de chez Mercedes, il faut dire qu'elle nous aura moins enthousiasmer que le moteur. Celle-ci s'est montrée assez paresseuse, par exemple en cas de carrefour où il est recommandé d'évacuer prestement… Cette boîte est équipée d'un mode séquentiel qui vient bien à point sur parcours sinueux. En effet, avant d'aborder un virage, on ne se trouve jamais sur le bon rapport si on la laisse en mode automatique. De plus, rappelons que la concurrence propose généralement des unités à 6 rapports, le cousin germain Mercedes excepté, qui en propose 7 ! Une tenue de route honorable Le châssis a beau ne pas être disponible avec une suspension pneumatique comme les Range, Mercedes ML et autres Touareg, il se débrouille néanmoins plutôt bien sur la route. Son essieu arrière rigide archaïque se rappelle au bon souvenir du conducteur sur les bosses et autre ornières, sans que cela ne soit réellement gênant. La direction à crémaillère reste d'une précision acceptable, sans toutefois être chirurgicale sur parcours sinueux. Mais là n'est pas la vocation d'un SUV tel que celui-ci. Quant au comportement hors des sentiers battus, il est impressionnant, aidé sans doute en cela par un débattement des roues assez important. Le Grand Cherokee donne le sentiment que rien ne pourrait arrêter son évolution et ce, même s'il s'en remet à un contrôle du comportement entièrement électronique. Fini donc les autobloquants mécaniques, place donc à l'électronique. Cependant, la gamme de rapports courts est toujours maintenue. Autre gros avantage du Grand Cherokee : sa capacité à tracter (jusqu'à 3,5 tonnes en attelage freiné !) ! Au niveau du freinage, le Grand Cherokee est équipé de quatre disques, ventilés à l'avant et de diamètre assez généreux : 328 mm à l'avant et 320 à l'arrière… Et ça freine bien ! Même si la pédale reste assez spongieuse à l'attaque. Une finition à revoir La position de conduite sera forcément dominante, mais les multiples réglages vous permettront de vous installez confortablement. Petite originalité : le volant n'étant pas réglable en profondeur, un interrupteur au tableau de bord pallie ce problème en offrant un pédalier réglable ! Comme sur une Dodge Viper… Les sièges sont confortables mais manquent un peu de maintien. Reste l'ambiance à bord… La qualité des plastiques est plutôt médiocre même s'il faut avouer qu'aucun bruit de mobilier ne se fait entendre. De plus, l'habitabilité à l'arrière est loin d'être spectaculaire… En revanche, le coffre, lui, l'est ! D'un volume respectable (de 978 à 1.908 dm³), il est de plus pratique : le panneau de coffre est réversible, ce qui est bien utile pour les menus objets et, pour épater les voisins, la lucarne du haillon peut se déverrouiller depuis la télécommande. Enfin, il est vivement recommandé aux claustrophobes de prendre l'option "toit ouvrant". En effet, la faible surface vitrée engendre un sentiment de confinement à l'intérieur, que le toit ouvrant vient illuminer quelque peu. Même si le climat belge n'est pas ce qu'il y a de plus tropical, il faut reconnaître que la climatisation refroidit vite les esprits tout en se montrant assez bruyante… Toujours dans le domaine de l'insonorisation, le V6 Mercedes ne se fait entendre qu'en accélération. Bon marché Vendu à un tarif très compétitif, ce Jeep se montre en plus très correctement équipé : la version Limited de notre essai, vendue à 50.000 euros, possédait les sièges en cuir, la climatisation bi-zone, le régulateur de vitesse, les essuie-glace automatiques (manquant parfois de discernement), les sièges chauffants, les vitres arrières teintées, la radio avec 6 haut-parleurs et ampli 180 Watts,… Toutefois les phares au Xénon sont curieusement indisponibles. Une version de base, dénommée "Laredo", est déjà disponible à 42.900 euros. Dans sa version Limited, le Grand Cherokee se positionne donc aux mêmes tarifs que les Range Sport, Audi Q7 et VW Touareg (le Mercedes ML étant un poil – 2.000 euros - plus cher) tout en proposant un équipement plus complet. Quant à la consommation, elle est descendue jusqu'à 11 litres en parcours autoroutier en respectant scrupuleusement les limitations mais est vite montée à 15 litres en ville (avec la clim dans les 2 cas)… Il ne reste plus qu'à espérer que le prix du pétrole ne flambe pas encore une fois de plus… Conclusion La sauce a donc bien pris et le résultat semble convaincant. Même s'il est moins bien fini et paraît moins "high-tech" que ses rivaux, le Grand Cherokee n'en reste pas moins un excellent SUV, avec des performances convaincantes, grâce à son V6 Mercedes. Tout en respectant une tradition de tout terrain efficace, Jeep fournit là un engin également très capable sur route, proposé qui plus est, à un tarif vraiment compétitif. Reste à espérer qu'un petit effort sur la finition sera fourni…