Fabriqué sur les mêmes bases que le Hyundai Tucson, le Kia Sportage se distingue par son équipement de série plus complet. On sent bien que le groupe coréen s’est mis à l’ouvrage pour proposer des produits « européanisés ». On le constate directement avec la suspension du Sportage. Fini les pompages, ce SUV nous offre un comportement sain. Cette douce fermeté est un plus indéniable pour le confort à bord.
Long trajet
Ce Sportage nous a emmené en Suisse avec une petite excursion en Italie. Le trajet autoroutier a été serein grâce à un moteur Diesel plutôt discret et une insonorisation efficace. Kia précise d'ailleurs dans son dossier que la structure d’acier a été renforcée et rigidifiée pour générer moins de bruits parasites et de vibrations. Les sources de bruit ont donc été étouffées grâce à des blocs d’atténuation. Les performances du 16 soupapes sont raisonnables compte tenu de la puissance limitée à 112 chevaux. Le SUV deux roues motrices effectue un 0 à 100 km/h en 13,1 secondes. Mais sur l’autoroute allemande, on n’a pas eu de mal à atteindre la vitesse maximale de 168 km/h. On doit aussi au régulateur de vitesse d’avoir évité les nombreux radars suisses. Si on n'avait pas de navigation à bord, on a pu s'aider du compas intégré dans le rétroviseur intérieur. D'après le tableau de performances, la consommation mixte est de 7 litres aux 100. Le plein luxembourgeois aurait donc dû être amplement rentabilisé, sauf que, dans la pratique, le plein n’autorise pas d’étape de plus de 800 km. Durant ce voyage de nuit hivernal, le confort à bord nous a permis de traverser les températures polaires en toute sérénité grâce à un conditionnement d’air efficace, à condition de mettre quelques degrés de plus, et aux sièges en cuir chauffants. Ceci dit, les ouïes latérales de dégivrage ont le souffle fort ce qui nécessite de bien les positionner. Les sièges avant maintiennent agréablement le corps et à gauche, la position de conduite est aisée, malgré une colonne de direction qui se contente uniquement d’un réglage en hauteur.
Route sinueuse
Au démarrage, le 2.0 CRDI joue du tambour… Mais il perd de la baguette au fur et à mesure que les kilomètres défilent. De bonne augure pour une expédition sur les petites nationales alpines. Le couple de 245 Nm est disponible de 1800 à 2500 tr/min. Une largesse d’esprit qui facilite la montée dans les lacets. La maniabilité du Sportage étonne également. D’autant que les mouvements de roulis sont bien contrôlés. Et voilà une épingle à cheveux négociée sans souci. Ce SUV est équipé de suspensions totalement indépendantes. À l’avant, on a droit au type McPherson, avec ressort coaxial et amortisseur à gaz. Le modèle deux roues motrices (4x2) a, à l’arrière, un support transversal avec une double attache transversale et un simple bras en position avant. La direction assistée hydraulique à crémaillère est simple et convaincante. Nous n’avions pas la version quatre roues motrices mais la motricité nous a poussé à avoir un doute sur la transmission du Sportage. Pourtant c’était bien une traction. Un bon coup de gaz sur une portion enneigée l’a vite confirmé, malgré le travail de l’ESP déconnectable. Les quatre freins à disque, ventilés à l’avant, avec ABS et EBD, font tout simplement leur travail pour arrêter le Sportage lancé à 100 km/h sur une quarantaine de mètres. La pédale manque un peu de mordant, légèreté qu’il convient d’apprivoiser avant de dévaler les cols. Le maniement de la boîte a aussi montré ses limites. C’est moins mauvais que celle de la Cerato, mais Kia a encore là des efforts à faire.
Modulable
Le coffre de 667 litres peut passer à 1900 litres en repliant les dossiers de la banquette arrière. L’opération est simple avec le « Drop & Fold ». Il suffit d’incliner le dossier vers l’avant pour que l’assise correspondante glisse automatiquement vers l’avant tout en s’enfonçant vers le plancher. La partie arrière du dossier peut alors se rabattre complètement à plat par dessus, au même niveau que le plancher du coffre. Cette configuration des sièges arrière est très facilement obtenue, sans même avoir à retirer les repose-têtes. On a aussi apprécié la lunette arrière qui s’ouvre indépendamment du hayon. Un petit tour sur la banquette arrière nous a permis de constater que les passagers ont de la place pour les jambes et la tête. Il n’y a que le cinquième larron qui sera un peu grugé, mais c’est presque une règle générale en automobile. Les 4,35 m de long et l’empattement de 2630 mm sont donc largement exploités. De même que les espaces disponibles pour le rangement. Il est facile de cacher du matériel dans les tiroirs sous les sièges, de déposer une bouteille, ses lunettes de soleil, les cartes routières, un magazine, le chargeur de GSM, la carte de péage, les tablettes de chocolat suisse, etc.
Pas de révolution
L’ergonomie à bord est on ne peut plus classique. On notera que la finition Active de notre véhicule d’essai disposait de l’allumage automatique des phares. Le décor de l’habitacle évite les fausses boiseries et préfère le plastique et le cuir en noir avec la console centrale argentée. Le Sportage fait aussi un petit clin d’œil au tout-terrain avec une grande poignée de soutien de passager sous l’airbag. Extérieurement, la double sortie d’échappement et la calandre ont un charme certain. Malheureusement, on regrettera ces passages de roues disgracieux qui gâchent un peu une ligne sympathique de face et de dos. Et puis son atout c’est son prix et son équipement. Le Sportage est vraiment très bien équipé, notamment du point de vue sécurité, et peut même recevoir une boîte automatique avec le moteur Diesel.
© Olivier Duquesne