Pierre-Benoit Sepulchre

27 OCT 2020

L’ONU veut mieux réglementer l’exportation des vieilles voitures

Ces véhicules “polluants” et “dangereux” sont une menace pour les pays en développement

Pour l’Organisation des Nations unies (ONU), les voitures d’occasion qui sont exportées par millions représentent une vraie menace pour les pays en développement. Cela est notamment dû à l’absence de normes suffisantes qui permet du coup l’exportation de véhicules à la fois polluants et dangereux. C’est ce qui ressort d’un rapport inédit qui a été publié ce lundi par le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).

L’Europe en tête des exportations

Les pays européens représentent plus de 50 % des exportations mondiales de véhicules d’occasion ! Entre 2015 et 2018, cela a représenté quelque trois millions de voitures particulières qui ont été éjectées du Vieux-Continent tous les ans. Des véhicules déclassés qui sont envoyés vers l’Est, mais également vers la Lybie ou encore le Nigeria. Les Etats-Unis en font de même vers le Mexique et les Emirats arabes unis, tandis que le Japon privilégie le Moyen-Orient et l’Afrique australe.

La majorité des véhicules qui quittent l’Europe ont près de 20 ans et répondent donc, au mieux, aux normes Euro 3. Parmi ceux-ci, il n’est pas rare d’en voir dépourvus de leur pot catalytique ou de certains équipements qui permettent de réduire la pollution. Alors que les exportations vers les pays en développement devraient doubler d’ici à 2050, l’ONU tire la sonnette d’alarme et plaide pour une meilleure réglementation de ces exportations. Et ce alors que la Chine, qui interdisait l’export de véhicules d’occasion jusqu’en 2019, pourrait devenir le principal acteur de ce marché.

Tout est permis ou presque

En matière de réglementations, les pays importateurs sont loin de former un front appliquant les mêmes règles. Deux tiers des 146 États qui ont fait l’objet de l’étude du PNUE présentent des règles “faibles” voire “très faibles” concernant l’importation des véhicules. En effet, si le Sri Lanka par exemple impose une limite d’âge de trois ans, tout en soutenant l’importation de véhicules électriques, la République démocratique du Congo, elle, impose une limite d’âge de 20 ans et n'applique aucune règle en matière d’émissions. La République de Géorgie pour sa part, n'organise aucun contrôle et se contente juste d’une taxe sur la cylindrée du véhicule. L’ancienne république soviétique compte du coup une des flottes automobiles les plus âgées et les plus polluantes du monde !

Pour le PNUE, “les pays développés doivent arrêter d’exporter des véhicules qui échouent aux tests de sécurité et de pollution, les pays importateurs devraient de leur côté adapter des normes de qualité plus sévères”.
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