La victoire : tel est l’objectif de l’équipage belge qui prendra part en octobre au World Solar Challenge. Lors de cette compétition internationale, les voitures électriques devront parcourir une distance de 3.000 kilomètres avec des batteries chargées uniquement au moyen d’énergie solaire.

C’est déjà la 5e fois que les futurs ingénieurs de l’université de Louvain construisent une voiture solaire pour le World Solar Challenge, un événement qui a lieu tous les deux ans. La course débutera le 6 octobre prochain à Darwin et prendra fin une semaine plus tard et 3.000 kilomètres plus loin, à Adelaïde. Cette année, les Belges visent la victoire et misent pour cela à la fois sur la performance et la fiabilité. Les innovations avaient en effet posé pas mal de problèmes lors de la dernière édition.

Pas moins de 17 étudiants du Groupe T ont travaillé pendant plus d’un an pour développer Indupol One, la nouvelle voiture qui a été présentée à la presse sur l’Esplanade du Cinquantenaire, à Bruxelles. Comme les règles ont changé, les étudiants ont dû repartir d’une feuille blanche, sans pouvoir profiter de l’expérience de leurs aînés. Toutes les voitures doivent par exemple maintenant disposer de 4 roues au lieu de 3 et le conducteur doit siéger en position plus droite qu’avant.  

Les pilotes

Comme la voiture est fatigante à conduire, plusieurs pilotes vont se relayer à son volant : Pieter-Jan Pattyn, Donaat Dieryck, Aurélie Smeekens et... Vanina Ickx, la marraine du projet. Ce n’est pas tant la conduite qui pose problème (la voiture roule sous cruise-control et le conducteur peut ralentir ou accélérer par paliers), mais plutôt la chaleur infernale australienne (de 40 jusqu’à même 50°C). Et, bien sûr, il n’y a pas d’airco dans la voiture. Le conducteur ne peut donc compter que sur le vent pour se rafraîchir. Voilà pourquoi les pilotes se relaient toutes les 4 heures.

On a demandé à Aurélie pourquoi elle a décidé de prendre le volant : « c’est surtout parce que je suis la plus petite de l’équipe… », avoue-t-elle. Les conducteurs doivent peser  80 kilos, mais plusieurs équipages choisissent des pilotes plus légers. On leur impose un supplément de poids, mais ils peuvent alors répartir au mieux ce supplément dans la voiture.

1,5 million d’euros

La voiture mesure 4,5 mètres de long, mais ne pèse que 170 kilos, grâce à l’utilisation de carbone. Et sa silhouette profilée lui permet d’atteindre jusqu’à 130 km/h. « Nous avons entièrement développé l’auto, du début à la fin du projet. Par contre, on a acheté les panneaux solaires », détaille Donaat Dieryck, un des pilotes. « C’est difficile de donner le prix total de la voiture, mais l’ensemble du projet, y compris le voyage en Australie, revient à 1,5 million d’euros ». Une grande partie de ce montant a été donnée directement par des sponsors, comme par exemple Indupol et Punch Powertrain. La Région flamande a aussi participé, mais apparemment pas assez pour que la ministre régionale de la mobilité puisse faire un tour au volant de cette voiture solaire. Elle l’a demandé lors de la présentation de presse, mais en vain…