Coronavirus ou non, il faut aller de l’avant. Cela vaut aussi pour le Salon de l’Auto. C’est la raison pour laquelle nous lançons une série d'interviews pour les amateurs d’automobile qui veulent rester informés des actualités du secteur, des conseils, des tendances et des lancements prévus en 2021.
Je m’appelle Hans et je travaille chez VROOM.be. Je suis moi-même passionné de voitures et de mobilité de manière générale. Dans cette interview, je m’entretiens avec Karl Schuybroek, Communications Director Renault Benelux. Lisez l’intégralité de l’interview avec Karl ci-dessous. Nous y parlons notamment du coronavirus, de l’électrification chez Renault, des nouveautés pour l’année 2021, d’Alpine et de Formule 1.
Bienvenue Karl ! Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Y a-t-il des différences notables en raison de l’absence de Salon de l'Auto à Bruxelles cette année ?
Karl Schuybroek: Je pense que je ne vais pas faire preuve d’originalité si je vous dis que nous avons misé sur le numérique. Nous cherchons à atteindre nos clients particuliers en priorité, mais aussi nos clients B2B. Pour nos clients particuliers, nous avons ouvert un showroom virtuel au moment où le Salon de l'Auto devrait normalement avoir lieu. Maintenant donc. C’est un salon virtuel où les clients peuvent découvrir encore plus de nouveautés qu’auparavant. Tout le monde connaît les sites d’automobile classiques avec des outils pour configurer les voitures. Nous allons encore plus loin. Vous pouvez monter dans la voiture, choisir les éléments que vous souhaitez étudier plus en détail, contacter un conseiller de vente et demander des devis.
Nous nous sommes principalement concentrés sur nos nouveautés, à savoir la gamme électrifiée avec nos hybrides, plug-in hybrides et voitures électriques. Nous y présentons également une concept car que nous allions normalement dévoiler au Salon de l'Auto à Bruxelles : notre Renault MEGANE eVISION, précurseur d’une voiture 100 % électrique que nous présenterons à la fin de l'année. Nous avons fait la même chose pour Dacia.
« Le B2B est très important pour une marque telle que Renault. Près de la moitié de nos ventes s’adressent à des clients professionnels. »
Pour nos clients B2B, nous lançons une émission en ligne deux fois par jour : « E-TECH studio ». Nous y mettons en avant ces mêmes nouveaux modèles, que ce soit pour Dacia ou pour Renault. Nous nous penchons sur tout ce qui touche aux domaines de l’électrique et de l’hybride. Nous terminons cet atelier par quelques conseils sur la manière d’électrifier plus rapidement et plus facilement le parc automobile d’une entreprise. Le B2B est très important pour une marque telle que Renault. Près de la moitié de nos ventes s’adressent à des clients professionnels. Ils vivent aussi une évolution. Nous constatons que le diesel perd progressivement des parts de marché et que les clients optent pour l’électrification : hybride, plug-in ou électrique. Là aussi, nous voulons guider au maximum nos clients.
Vous faites un peu figure de pionniers dans le domaine des modèles purement électriques. Nous voyons l’arrivée des hybrides. Comment envisagez-vous cet essor à l’avenir ? Pensez-vous que les deux vont se côtoyer pendant encore longtemps ou que nous allons vers un monde entièrement électrique ?
Karl Schuybroek: L’avenir sera une sorte de mosaïque de solutions. Ça ne deviendra pas purement électrique. C’est la raison pour laquelle nous lançons de nombreuses plug-in hybrides à partir de cette année. Comme vous l’avez dit, Renault est pionnière en matière de voiture électrique. 350 000 voitures électriques ont déjà été vendues dans le monde. Renault était numéro un en Europe, même si peu de gens le savent. La Renault ZOE a été la voiture électrique la plus vendue en Europe. Nous allons donc continuer à développer ce rôle de pionniers et ajouter des voitures électriques supplémentaires dans notre gamme. Nous avons désormais une version électrique de la TWINGO.
« Renault est pionnière en matière de voiture électrique. 350 000 voitures électriques ont déjà été vendues dans le monde. Renault était numéro un en Europe, même si peu de gens le savent. La Renault ZOE a été la voiture électrique la plus vendue en Europe. »
Comme je l’ai dit un peu plus tôt, cette MEGANE eVISION est un modèle annonciateur d’un modèle de série que nous allons présenter cette année. Il s’agira d’une voiture de segment C, 100 % électrique et disposant d'une autonomie d’environ 400 km. Cela s’annonce déjà intéressant. Nous allons ensuite développer notre gamme hybride et plug-in hybride. Pour le moment, nous avons la Clio CAPTUR et la MEGANE. Nous lancerons 3 versions supplémentaires, dont un nouveau modèle que nous avions prévu de présenter en avant-première mondiale au Salon de l’Auto de Bruxelles, à savoir le Renault ARKANA. Il s’agit d’un SUV coupé qui sera lancé sur le marché dès le mois de juin. Il y a aura une version avec moteur thermique et une version hybride.
Beaux projets ! Peut-on déjà découvrir ces voitures alors que le Salon de l'Auto n’a pas lieu ?
Karl Schuybroek: C’est possible, mais uniquement en ligne malheureusement. Nous essayons de compenser avec ce showroom virtuel. Même si elles ne sont pas encore dans les showrooms, nous avons placé ces nouveautés sur notre plateforme en ligne. On peut déjà les découvrir en images, surtout pour l’ARKANA. Rien que ça, c’est déjà intéressant.
C’est la même chose pour Dacia, pour qui nous avons la Dacia Spring. La Dacia Spring sera la voiture électrique la moins chère lancée sur le marché cette année. C’est une petite citadine qui offre quand même une autonomie de 225 km sur le nouveau cycle WLTP. Pour ce type de voiture, c’est une sacrée performance, car nous visons surtout un public citadin. Quand on connaît le nombre de kilomètres parcourus par jour par le Belge moyen, c’est amplement suffisant.
« La Dacia Spring sera la voiture électrique la moins chère lancée sur le marché cette année. C’est une petite citadine qui offre quand même une autonomie de 225 km sur le nouveau cycle WLTP. »
La ZOE ne perd pas en popularité. Vous avez choisi un autre angle d’attaque par rapport à la plupart des autres marques. La majorité a en effet d’abord lancé une voiture électrique assez chère – l’e-tron ou Tesla, par exemple – avant de baisser les prix. Vous adoptez plutôt une stratégie ascendante, non ?
Karl Schuybroek: En effet. Renault et Dacia restent évidemment des marques grand public. Nous voulons donc miser sur un public aussi large que possible. Pour y parvenir, vous devez proposer des produits abordables en termes de prix. C’est pour cela que nous avons commencé, lors du lancement de la voiture électrique sur le marché, avec une offre spéciale permettant aux clients de louer la batterie plutôt que de l’acheter.
D’une part, cela permettait de réduire le prix. D’autre part, cela procurait sécurité et confiance aux clients qui choisissaient de rouler à l’électrique, car il s’agissait quand même d'une nouvelle technologie. La location de la batterie permettait aussi d’offrir une garantie à vie sur celle-ci. Le risque était alors la responsabilité du constructeur et non pas du client. Nous allons arrêter ce système progressivement puisque cette technologie est de plus en plus fiable et qu’il y a moins de demande. La confiance augmente, tout comme l’autonomie. Désormais, la voiture est vendue avec la batterie comprise.
« Avec la Renault TWINGO et la Dacia Spring, nous voulons démocratiser la voiture électrique. »
La TWINGO électrique est une petite voiture très abordable en termes de prix. La Dacia Spring également. Vous suivez volontairement la même philosophie ?
Karl Schuybroek: Tout à fait. Avec la TWINGO et la Spring, nous visons un public citadin. La TWINGO est la super city car. Pas seulement en raison de sa puissance électrique, mais aussi à cause de sa flexibilité notamment. Niveau prix, elles sont également très bien positionnées. Je ne peux encore rien dévoiler sur la Spring puisqu’elle n’arrivera sur le marché qu’en septembre. Nous allons communiquer sur la Dacia Spring à partir du mois d’avril. Il sera possible de la réserver. Question prix, la TWINGO est aussi très avantageuse et se trouve sous les 20 000 €, soit la voiture électrique la moins chère du marché actuellement, batterie comprise. La Spring sera encore moins chère que la TWINGO. Avec la Renault TWINGO et la Dacia Spring, nous voulons démocratiser la voiture électrique.
Je suis moi-même un grand fan de sport automobile... En ce qui concerne la MEGANE eVISION, peut-on s’attendre à une version RS ?
Karl Schuybroek: J’aimerais pouvoir vous dire que oui, mais je n’en sais rien. Le sport continue à occuper une place importante chez Renault. La semaine dernière, nous avons annoncé une nouvelle stratégie qui permettra à nos marques de renforcer encore plus leur identité et de les aligner. Nous avons également notre troisième marque, Alpine. Alpine est la marque de sport suprême au sein du groupe. Nous allons entrer en Formule 1 avec cette marque. La « Renault Formule 1 Team » s’appelle désormais « Alpine Formule 1 Team ».
Nous voulons vraiment développer la marque Alpine. Dans les années à venir, nous aurons trois nouveaux modèles. Et c’est là peut-être bien une surprise : elles seront 100 % électriques. En plus de l’A110 – bien connue sous le nom de berlinette – que nous avons aujourd'hui et qui est l’icône de la marque, nous allons mettre 3 modèles sur le marché : Une petite voiture électrique compacte de segment B, mais avec une connotation sportive, un crossover de segment C et, pour finir, une voiture électrique ultra sportive que nous allons développer avec Lotus.
Elles seront toutes présentées cette année ?
Karl Schuybroek: Non. C’est un peu trop tôt. Le planning précis n’est pas encore connu. Cela dit, d’ici deux ans, Alpine nous réservera son lot de surprises.
Vous l’avez déjà dit : Alpine prend le relais de Renault Sport en Formule 1. Ce changement de nom permettra aux trois différentes marques à construire sa propre identité. Pourquoi est-il si important pour vous d’être actifs en Formule 1 ?
Karl Schuybroek: Vous ne le savez peut-être pas, mais la Formule 1 est l’un des sports les plus populaires après le football. C’est même le deuxième sport le plus populaire si l’on regarde les chiffres des audiences télévisées. En fait, c’est un championnat du monde qui dure un an et qui revient année après année. Le football, c’est tous les 4 ans, tout comme les Jeux olympiques... En Formule 1, le Championnat du monde revient tous les ans. Quand on parle de championnat du monde, on parle aussi de visibilité maximale. La Formule 1 est partout, de l’Australie à l’Amérique. Le cirque de la Formule 1 se déplace partout dans le monde. Pour promouvoir notre notoriété, c’est évidemment un outil marketing important et efficace à grande échelle.
Nous voulons utiliser la Formule 1 pour faire connaître Alpine. Avec la première génération des Alpine, la marque était surtout une marque française, peut-être même un peu européenne. En Belgique, Alpine est assez connue et populaire. Ce n’est pas le cas partout. C’est toujours une petite marque discrète en termes de volumes. Elle était une marque dite de niche dans les voitures de sport. Grâce à la Formule 1, nous voulons accroître sa notoriété dans le monde entier. Nous allons évidemment commencer en Europe. C’est là que se trouvent les origines de la marque. Nous avons encore beaucoup à faire.
Ça vaut forcément la peine pour la marque. Je pense qu’elle est toujours restée, à tort, dans l’ombre des marques plus importantes.
Karl Schuybroek: Elle a aussi disparu du devant de la scène pendant une dizaine d’années. Nous lui avons donné un second souffle en 2010. Depuis, nous nous occupons à lui faire gagner en notoriété.
Je regarde rapidement l’heure. Il est temps de terminer cette interview. Avant cela, je vais encore vous poser quelques questions rapides. Vous avez à chaque fois le choix entre deux options. Si vous êtes prêt, nous pouvons commencer.
Vélo ou trottinette ?
Karl Schuybroek: Trottinette.
Sortie au resto ou à emporter ?
Karl Schuybroek: Resto.
Cabriolet ou SUV ?
Karl Schuybroek: SUV.
Formule 1 ou Formule E ?
Karl Schuybroek: Formule 1, évidemment.
Manuelle ou automatique ?
Karl Schuybroek: Automatique.
Francorchamps ou Nürburgring ?
Karl Schuybroek: Francorchamps.
Ring d’Anvers ou Ring de Bruxelles ?
Karl Schuybroek: Je les emprunte tous les deux, mais je choisis le Ring de Bruxelles.
En voiture en centre-ville ou centre-ville sans voiture ?
Karl Schuybroek: Centre-ville partiellement sans voiture.
Une dernière question spécifique à Renault : la R5 Turbo ou la Clio V6 ?
Karl Schuybroek: La R5 Turbo, surtout parce que la R5, ou du moins l’une de ses interprétations, reviendra sur le marché dans les années à venir.
Voilà qui nous donne envie d’en savoir plus ! Merci Karl d’avoir participé. À bientôt, j’espère !
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