La main de fer dans un gant de velours
L'image est stéréotypée il est vrai, mais s'applique à merveille à la Lexus. Parce qu'hybride, cette GS 450h associe la noblesse d'un V6 essence de 3,5 l et 296 chevaux à un moteur électrique de 200 ch. Lorsque le conducteur enfonce la pédale de droite, les deux moteurs se mettent à travailler de concert. La réponse est alors immédiate et ce sont quelque 345 chevaux qui propulsent la voiture en avant. Une force incroyable, soutenue, musclée qui plaque les passagers contre leurs sièges et qui ne s'interrompt pour ainsi dire jamais. C'est que la boîte à variation continue contrôlée électroniquement, appelée E-CVT, lisse les accélérations, laissant tourner le moteur au même régime. A 90 km/h, un réducteur change le rapport de démultiplication du moteur électrique de 3,9 à 1,9:1. Une sorte d'overdrive, en somme… Le levier de vitesses peut être basculé en mode séquentiel, ce qui a pour effet d'alors jouir de 6 rapports.
En pratique, en pleine accélération, le résultat est réellement surprenant : le moteur ne monte pas en régime, seul son feulement raffiné se fait un peu plus entendre dans l'habitacle. Une sensation exquise de puissance sans limite confinée à l'utilisation d'une berline de haut vol. Quant à la commande séquentielle, elle ne sert quasiment à rien, si ce n'est pour user du frein moteur et recharger de ce fait les batteries plus promptement. Enfin, le compte-tours a fait place à un kilowattmètre qui indique la puissance utilisée en temps réel.
En ville, la batterie permettent de se déplacer sur 2 kilomètres à 40 km/h en n'utilisant que le moteur électrique. Le silence est alors absolument total, au point de surprendre les piétons peu attentifs ! Celle-ci se recharge assez vite, lors d'un freinage ou d'un simple ralentissement, voir grâce au moteur thermique. L'interface à écran tactile permet de visualiser la chaîne cinématique ainsi que l'état de la batterie. Intéressante mais fort distrayante, elle peut être rappelée dans le compteur kilométrique grâce à l'ordinateur de bord.
Equilibrée
Un V6 tout alliage à l'avant et une batterie à l'arrière peaufinent la répartition des masses avec un excellent 50/50 à la clé. Et de fait, la Lexus se montre très équilibrée en courbe, virant bien à plat. Attention, ce n'est pas une Lotus Exige, mais on trouvera tout de même du plaisir à manier cette grosse berline sur routes sinueuses. Une position "sport" permet de raffermir les suspensions pour accroître encore l'efficacité. L'antipatinage est déconnectable jusque 60 km/h, ce qui permet déjà de faire des figures en virage serré, surtout sur sol humide ! Ce qui reste, convenons-en, absolument hors de propos au volant d'une telle voiture ! La direction est précise et présente une bonne consistance. A noter que le rayon de braquage est loin d'être ridicule, avec 10,4 m entre trottoirs. Le freinage est excellent, avec une belle progressivité à la pédale et une puissance largement suffisante.
Silence de cathédrale
Spectaculaire ! Au démarrage et à faible allure, pas un son ne vient pénétrer dans l'habitacle. A tel point que l'on en vient à oublier la présence d'une radio pour profiter encore un peu plus de ce mutisme absolu. Une impression qui, la nuit, fait un peu penser aux vaisseaux fantômes… Lorsque le V6 s'ébranle, là aussi, il faut une oreille parfaitement aiguisée pour deviner quoique ce soit ! Heureusement que l'interface multimédia (qui se commande grâce à un très pratique écran tactile) vient en aide ! Lors des accélérations plus musclées, le V6 vient se rappeler à l'oreille des passagers en produisant un doux feulement. La Lexus est très bien amortie, même si elle ne peut être comparée à la suspension "tapis-volant" des Citroën C6. L'habitabilité est royale et conviendra parfaitement pour 4 adultes. Toutefois, il faudra penser à voyager léger, le coffre étant amputé de 150 litres par la présence des batteries. Les 280 restant paraissent du coup bien maigre pour transporter les armes et bagages d'une famille au complet ! A titre de comparaison, une Ford Fiesta propose un coffre de 284 litres… L'habitacle présente bien et est éclairé par 11 diodes qui donnent un aspect très "classe" à l'habitacle de nuit. Seuls quelques pastiques bon marché et un tiroir peu ergonomique – surtout de nuit - à gauche du conducteur présentant diverses commandes (rétroviseurs, rideau arrière, rhéostat d'éclairage,…) viennent ternir quelque peu ce tableau presque parfait ! Les grands gabarits seront aussi gênés par la position de conduite, un trop haute.
Equipement royal
De série, la GS 450h est livrée avec la sellerie cuir, les réglages électriques, la carte mains libres, une pléthore d'airbags,… En option, on retrouve l'onéreux (3.315 €) mais fort pratique "Adaptive cruise control". Celui-ci régule automatiquement la vitesse du véhicule en fonction de la voiture précédente. Génial en conditions idéales, il devient assez gênant lorsque la circulation se fait plus dense. En effet, les changements de files des autres voitures ont pour effet de freiner la voiture de manière intempestive. Le Pack "Navigation et multimédia" affiché à 3.940 € comprend la très efficace stéréo Mark Levinson de 350 W (avec lecteur MP3 et WMA), le chargeur 6 CD, le GPS avec DVD, la reconnaissance vocale et la caméra de recul. Affichée à 63.960 €, cette Lexus se situe donc la même tranche de prix q'une BMW 550i, équipée d'un V8 de 367 chevaux. De performances comparables, l'Allemande consomme 2 litres de plus et émet 267 grammes de CO2 au kilomètre, contre 186 pour la Lexus. Car c'est bien évidemment dans le domaine de la consommation que cette Lexus était attendue au tournant. Et avec une moyenne de 10,5 litres, elle n'a absolument pas déçu ! Compte tenu des performances et de la masse (1.900 kilos tout de même), c'est un véritable exploit ! De plus, cette consommation ne grimpe pas en flèche dans les embouteillages, grâce au moteur électrique qui peut alors reprendre le relais (cela dépend du niveau de charge de la batterie).
En conclusion…
Une tour de force que cette Lexus qui ne peut que susciter l'admiration. Le rapport performances/consommation est simplement hors norme. Le raffinement qui s'en dégage est tel qu'il en vient à faire oublier que l'on se trouve aux commandes d'une voiture équipée d'un moteur thermique. Avoir développé une telle limousine démontre un savoir-faire peu courant. Extrêmement silencieuse, rigoureuse, douce mais performante en diable et écologique, cette Lexus devrait inciter les autres constructeurs à développer des modèles hybrides. Avec cette fois un diesel sous le capot ?