François Piette

29 OCT 2004

Mercedes 300 SL : oh ! papillon…

À votre avis, qu’est-ce qui a le plus frappé l’imaginaire automobile lorsque le public a découvert la Mercedes 300 SL, en février 1954, au Salon International de New York ? Ses portes papillon, aussi appelée en ailes de mouette. Cette solution originale a beaucoup compté pour la notoriété du modèle aux performances de véritable pur-sang. Son succès fut immédiat. Ce modèle est directement inspiré d’une voiture de compétition. En fait, à part des bourrelets au-dessus des passages de roue, des bossages de capot et quelques détails de finition chromés et de ligne, les modèles de série sont extérieurement très proches des 300 SL de compétition. Cette voiture de course avait attiré l'attention de Max Hoffman, un importateur américain, grâce à divers succès sur les pistes. Il fut tellement enthousiasmé par ce modèle qu'il demanda au Conseil d'Administration du constructeur de Stuttgart l'autorisation de développer une version routière de cette voiture de sport. C'est ainsi qu'a débuté la merveilleuse histoire de la 300 SL de série. Moteur à injection directe Les célèbres portes papillon constituaient l'une des nombreuses caractéristiques exclusives de ce modèle. En matière de nouveautés technologiques, la 300 SL disposait aussi d'un châssis tubulaire Spaceframe complexe et particulièrement rigide, ainsi que d'un moteur essence hautes performances à injection directe. Ce moteur à 6 cylindres en ligne développait 215 ch à 5800 tours minute, une puissance sensationnelle pour l'époque. Elle atteignant sans peine 200 km/h. En réalité, c’est la première voiture de série équipée d'un moteur à injection directe qui, comme les voitures de compétition de la même marque, adoptait celle de Bosch. Aérodynamisme Issue de la compétition, la ligne de la 300 SL est évidemment très aérodynamique. D’ailleurs, les ingénieurs ont réduit la hauteur du bloc avec l’utilisation d’une lubrification par carter sec. En outre, le moteur est incliné à 50° sur la gauche. Histoire de gagner quelques centimètres supplémentaires et d’abaisser la hauteur du capot. L’origine des portes papillon remonte à la structure du châssis. Le directeur course, Alfred Neubauer, a fait réaliser un treillis de tubes très fins afin de réduire le poids du châssis tubulaire. Grâce au savoir-faire de Rudolf Uhlenhauf, la 300 SL a droit à une structure rigide ne pesant que 50 kg ! Seulement voilà : impossible d’implanter une porte normale car le maillage du treillis remonte sur les côtés. Il a donc fallu trouver une solution : monter des portières articulées par le haut. Voiture magnifique, elle était réservée à une clientèle fortunée. La main-d’œuvre très spécialisée nécessaire à sa construction avait un fâcheux effet secondaire : un prix exorbitant de 7500 $ d’époque. Si bien que la version 1954 ne fut construite qu’à 1400 exemplaires jusqu’en 1957. Année de l’apparition d’une version cabriolet à portes classiques. © Olivier Duquesne

Source : Mercedes
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