Ce concept-car très étrange est une étude pour examiner le potentiel du bionique dans le développement automobile. C’est un poisson tropical qui a inspiré la ligne : le poisson-coffre. Cette « voiture » sera dévoilée lors du prochain DaimlerChrysler Innovation Symposium à Washington. Cette Bionic Car est également une vision de la voiture peu polluante.
Naturaliste
Les ingénieurs du département de recherche du Technology Center de Mercedes-Benz ont d’abord joué aux naturalistes en prenant quelques espèces animales comme modèle. Ce fut finalement le poisson-coffre qui répondait le mieux en terme d’aérodynamisme et de design. En effet, la forme de ce poisson atteint un Cx de 0,06. Évidemment, pas question de rouler en poisson, alors il fallait bien le transformer en voiture. Un modèle automobile de 1:4 a réussi à obtenir un Cx de 0.095 (Cd 0.09). Une fois construit sur roues, le concept final obtient un Cd de 0.19. Ce qui est le résultat le plus aérodynamique jamais obtenu pour une voiture de 4 m acceptant quatre passagers et leurs bagages (4.24 m).
Pas polluante ?
Le constructeur allemand annonce en outre une baisse de 20 % de la consommation et de 80 % des émissions d’oxyde d’azote (NOx) par rapport à une voiture de même taille. Ce qui nous donne 4,3 L aux 100 km en cycle complet. Selon les normes américaines cette voiture ne consomme que 2,8 L aux 100 km à une vitesse constante de 90 km/h. Le secret de cette sobriété réside dans le bloc Diesel à injection directe de 140 chevaux (103 kW) et la gestion électronique SCR (Selective Catalytic Reduction). Le SCR est actuellement en phase de test à travers le monde pour les voitures particulières. Les ingénieurs peuvent toutefois déjà profiter des acquis de leurs collègues des gros utilitaires Mercedes utilisant déjà cette technologie. Toutefois, ce système emploie une solution aqueuse appelée « AdBlue » qui sert de réactif dans le catalyseur. Un produit peu distribué et relativement coûteux. Notez que ce concept-car est équipé d’un filtre à particules sans entretien. Dès lors cette auto est déjà prête pour obtenir la norme antipollution Euro V.
Colonne vertébrale
Mais les bonnes prestations à la pompe sont aussi liées à la pénétration dans l’air et au poids plume de l’ensemble. La légèreté s’inspire encore une fois du poisson-coffre qui a une peau constituée d’innombrables écailles hexagonales et une lame osseuse assurant la rigidité du corps. Ce squelette et cette peau lui donnent de la force tout en le protégeant des blessures. L’entièreté du châssis, dont le secret est encore gardé, s’en inspire et est calculé en fonction de ce principe bionique. Ce qui permet une diminution de poids d’un tiers tout en augmentant la solidité et la résistance aux impacts.
© Olivier Duquesne Source : Mercedes