La nouvelle 911 Carrera Cabriolet a un atout : dès le début, le développement du coupé et celui du cabriolet de la nouvelle Porsche 911 ont été menés en commun. Bien que les deux modèles reposent sur la même base, ils affichent cependant chacun une structure et une personnalité propres. Pour gagner le défi, les ingénieurs ont dû faire la chasse aux kilos en utilisant des matériaux à la fois rigides et légers pour compenser le manque de tôle au-dessus de la tête et intégrer le système anti-retournement et de pliage de la capote. Garder le caractère Grâce au génie des concepteurs de la Porsche 911 Cabriolet, celle-ci ne pèse que 85 kg de plus que sa cousine, soit un poids à vide de 1480 kg. Les moteurs sont les mêmes que ceux du coupé. La version Carrera de 325 chevaux (239 kW) essayée possède donc un flat 6 de 3,6 litres. On a très vite compris que le cabriolet n’a rien perdu en caractère. L’accélération de 0 à 100 km/h s’exécute en 5,2 secondes. Elle ne perd donc que 0,2 secondes. Une bagatelle ! La vitesse de pointe est, comme la coupé, de 285 km/h. Évidemment, à ce rythme-là ça picole sec. En conduite sereine, on arrive à une moyenne de 11,2 litres tous les 100 km (270 g de C02 par km). Une belle toile La découverte à bord n’est pas dépaysante. On reconnaît la 997, et Porsche en général, dans une superbe finition en cuir. La position de conduite est basse mais l’entrée à bord est aisée. La visibilité est bonne. Une fois la clé de contact à gauche tournée, on prend plaisir à écouter la mélodie du moteur. Vu la météo clémente, on retire de suite le toit. L’opération s’effectue simplement, en 20 secondes. La capote est articulée en Z et peut s’ouvrir et se fermer jusqu’à 50 km/h. Cette configuration permet à la face extérieure de toujours rester au-dessus, protégeant la face intérieure de la toile. Le saute-vent, disponible de série (d’autres devraient en prendre de la graine) réduit efficacement les turbulences tout en nous laissant la mélodie mécanique. D’ailleurs, on a éteint l’autoradio tellement c’était beau ! Cx Le point fort incontestable de la cette Porsche, c’est son aérodynamisme. Souvent, les plaisirs de la conduite cheveux au vent se paient au prix d’une moins bonne aérodynamique. Avec le nouveau cabriolet Carrera, les ingénieurs d’étude Porsche ont cependant réussi à offrir, capote pliante fermée, un Cx atteignant 0,29 ! La rigidité de l’ensemble est assurée de bonne part grâce au soudocollage : le jumelage de la soudure et du collage. Toutefois, la configuration cabriolet a modifié le flux d’air. Afin d’obtenir un appui optimal, l’aileron arrière sort de 20 mm de plus que sur la Carrera à toit rigide fermé. Cette opération est déclenchée automatiquement à une vitesse de 120 km/h ou moins si la température extérieure nuit au refroidissement du moteur en libérant davantage la grille d’aération. Antipluie De nouvelles gouttières au-dessus des portes empêchent la pluie de dégoutter en drainant l’eau par le montant avant, via une canalisation spéciale au niveau du joint de porte. Le nouveau cabriolet se distingue également par une autre particularité invisible mais utile par mauvais temps : comme sur le coupé, les vitres latérales portent un revêtement hydrophobe particulier. Cette couche invisible repousse l’eau et les saletés. Surtout à deux Officiellement, la Porsche 911 peut accueillir 4 personnes. Dans le coupé c’est déjà limite. Avec le cabriolet, c’est carrément énigmatique : « ce sont des places là à l’arrière, vous êtes sûrs ? ». Autant le dire tout de suite, vous ne ramènerez qu’une starlette à la fois au bercail. Mais, on peut continuer à utiliser sa Porsche malgré la progéniture qui trouvera un peu de place derrière vous. Mais alors, fini le coupe-vent et donc la conduite décapotée en hiver. Question coffre, en enlevant la roue de secours, on a gagné pas mal de place à l’avant. Par contre, niveau rangements dans l’habitacle, c’est encore limité. Plaisir Pour nous c’était le printemps, donc on roule cheveux au vent et sourire aux lèvres. Quel plaisir ! La suspension donne parfois de petits coups, mais pour le reste, on profite. La rigidité est vraiment étonnante. La boîte manuelle à 6 vitesses ne donne aucun fil à retordre. À pleine charge, le passage 3-4 donne énormément de frissons agréables. On pilote à l’aise et on atteint facilement des vitesses qu’on ne répètera pas à la maréchaussée. Sur routes ouvertes, et pour conserver son permis, on doit réfréner ses ardeurs, mais on sent que le 6 cylindres en a dans le ventre. En prime, le freinage est à la hauteur de la réputation Porsche : rudement efficace. © Eric Spitzer & Olivier Duquesne Photos : Eric Spitzer | Vroom.be - Excepté clichés techniques (c) Porsche