Style
Dessiner une ligne fluide et élégante pour un paquebot de plus de 5 mètres de long n’est certes pas si évident. Pourtant, les stylistes de la maison s’en sont tirés avec un certain brio : en témoignent, les courbes lisses de la carrosserie, la calandre plus agressive et l’arrière simple mais de bon goût. La curiosité stylistique résidera dans la lunette arrière, de dimensions assez importantes.
Motorisations
Nous l’avons dit, le modèle essayé est le plus petit de la gamme. Comme d’habitude avec le constructeur, l’appellation est trompeuse : sous le sigle « CL 500 » se cache, non pas un moteur de 5 litres, mais bien de 5,5 litres. Pour un moteur de base, on a connu pire ! Avec une telle cylindrée, inutile de faire dans la suralimentation ou dans les régimes himalayens pour en tirer une puissance confortable. Atmosphérique, ce moteur développe ses 388 chevaux au régime de 6.000 tr/min et, surtout, un couple de 530 Nm constamment disponibles entre 2.800 et 4.800 tr/min ! Des valeurs impressionnantes mais qui, rapportées à la cylindrée, ne sont finalement pas aussi exceptionnelles : un rendement de 71 chevaux/litre est aujourd’hui assez moyen.
La sonorité est plus audible qu’à bord de Classe S, mais reste extrêmement ténue. On percevra juste le ronflement précipité du V8 en charge ou dans les tours.
Bon, cessons de geindre, Mercedes a clairement favorisé la disponibilité et le couple à la puissance pure, ce qui va tout à fait dans le sens d’un coupé tel que celui-ci. Incroyablement souple, ce moteur reprend dès les régimes les plus bas. Parfaitement à l’aise à bas et moyen régimes, il ne rechigne pas à monter à l’occasion plus haut dans les tours, même si là n’est clairement pas son registre favori. Autant donc laisser les 7 rapports de la boîte automatique 7G-Tronic s’égrener rapidement et profiter du couple.
Parlons-en justement, de cette boîte. Trois modes sont proposés : confort, sport ou manuel. Ce dernier peut être commandé via des interrupteurs situés derrière le volant. Mais on en fera quasiment pas usage, la boîte se débrouillant très bien en mode automatique. Le mode confort porte vraiment bien son nom, les vitesses s’enchaînant de manière quasi-imperceptible ! Le mode sport apporte une once de vitalité, avec des changements plus incisifs et une réponse plus immédiate. À ne toutefois pas confondre avec une boîte séquentielle de chez Ferrari : La douceur reste de mise !
Tenue de route
On achète pas une Mercedes CL pour les mêmes raisons qu’une Corvette ! Une raison pour laquelle le compromis de suspension est naturellement orienté vers le confort à bord. Et pourtant, ce gros et lourd coupé ne se débrouille pas mal du tout lorsqu’il s’agit d’enfiler les virages d’une route sinueuse. Stable comme un roc (on s’en doutait un peu), il sait même se montrer relativement agile dans les coins plus serrés. La suspension ABC (Active Body Control) permet de limiter les mouvements de caisse, pour un maintien accrus.
Tradition Mercedes, l’ESP ne se met jamais réellement OFF et veille d’un œil à ce que le conducteur n’en fasse pas trop ! La direction donne un bon rendu et est agréablement directe. Toutefois, on aurait aimé une plus grande consistance.
Confort
Le problème qui se pose avec les superlatifs, c’est leur emploi exagéré dans la presse spécialisée. On a coutume de dire confort « souverain », « extraordinaire », « superbe », « remarquable », et j’en passe. Cela a dès lors tendance à les banaliser, de sorte que lorsqu’ils deviennent indispensables, comme dans ce cas-ci, on se retrouve à cours de qualificatifs suffisamment percutants. Ce coupé est donc d’un confort « prodigieux », laissant les occupants frais et dispos même après un voyage de plusieurs centaines de kilomètres. Pour obtenir ce résultat, Mercedes a mis le paquet : la suspension ABC mentionnée plus haut se révèle remarquable de confort et de souplesse d’amortissement, les sièges peuvent se régler pour s’adapter au mieux à votre morphologie (et, au passage, la masser ou la soutenir en virage), le silence est d’or, la climatisation est efficace et ne génère pas de courant d’air, l’ergonomie est très étudiée,… Même le système Comand démontre une convivialité à l’usage… Avis aux possesseurs du complexe i-Drive du rival de Münich !
Un petit reproche ? Vu les dimensions de l’engin, on s’attend naturellement à une habitabilité « royale »… A l’avant, c’est effectivement le cas. En revanche, à l’arrière, l’espace aux jambes est finalement assez compté. Vu l’empattement, cela a de quoi étonner ! Dans l’absolu, il y a évidemment suffisamment de place que pour caser deux adultes et ceux-ci ne gémiront certainement pas, même sur longs trajets. Mais n’abriter que des grands gabarits ne se fait pas aussi facilement que prévu.
Tarifs et équipement
Inutile de vous faire un dessin, pareil engin ne peut être bon marché. Et de fait, ce sont quelques 117.007 € qu’il vous faudra débourser pour acquérir la CL 500, la CL de base en somme. Une sacrée somme qui peut s’amplifier encore au rythme des options. Un tarif d’autant plus élevé que la cote de ces Mercedes a tendance à fondre comme neige au soleil, une fois le véhicule sorti de la concession.
Même si cela n’a qu’une importance très relative pour la clientèle de ce type de véhicule, on notera la consommation finalement assez raisonnable : notre moyenne (route, autoroute, ville) se sera stabilisée autour de 13 litres, ce qui est pas loin d’être un exploit pour un tel paquebot ! Bien évidemment, celui-ci invite à conduire souplement, mais là n’est pas la seule raison ! Voilà qui prouve l’excellent rendement du moteur. Sur autoroute, il est même possible de descendre cette valeur à 11 litres environ. En ville ou avec un pied droit plus lourd, cette valeur grimpe évidemment en flèche pour atteindre les 17 litres. Les émissions de CO2 sont données pour 288 grammes au kilomètre, ce qui est vraiment énorme dans l’absolu, mais raisonnable rapporté à la cylindrée.
Heureusement, l’équipement de base est particulièrement fourni : GPS avec système Comand et disque dur, climatisation automatique, sièges électriques avec mémoire, volant multifonction, adaptive brake avec fonction « hold » qui maintient la voiture à l’arrêt, alarme VV2, phares bi-xénon actifs, toit ouvrant électrique en verre, vitres athermiques, sellerie en cuir… La liste est sans fin…
Sont proposés en option : la caméra de recul (1.018,82 €), le régulateur de vitesse avec réglage de distance (2.012,23 €), l’assistance de conduite night vision avec caméra infra-rouge (1.851,30 €), les sièges Multicontours avec fonction massage (1.937,21 €), le système keyless-Go (1.258,40 €), le changeur 6 DVD (814,33 €),… Bref, la liste est ici aussi, pléthorique…
Un petit mot pour finir, sur la sécurité. Cette Mercedes est doté de tout ce que l’on connaît comme airbags : frontaux, latéraux, de tête avant et arrière ! Quant à ce qui touche à la sécurité active, l’énumération est longue : ESP, antipatinage, assistance au freinage d’urgence, adaptive brake, feux stop adaptatifs,…
Conclusion
Vitrine du savoir faire de la marque, ce coupé est à considérer comme un must pour ce qui touche à la technologie embarquée. Tout cela a bien évidemment un prix, élevé en l’occurrence, d’autant plus qu’à ce tarif, on trouvera bien plus amusant à conduire. Mais très peu se montreront aussi confortables et soignés…