Finesse de style
Avec un cœfficient de pénétration dans l’air (Cx) de 0,24, le coupé Classe E se positionne tout simplement comme la voiture de série la plus aérodynamique de tous les temps. Lui tronçonner le toit et le remplacer par une capote souple va forcément détériorer le résultat mais les ingénieurs ont réussi à maintenir un 0,28 tout à fait remarquable. Contrairement à une certaine concurrence bavaroise, la Mercedes E cabriolet file à contrevent et s’équipe d’une capote souple en toile plutôt que d’un toit en dur. Voilà qui profite autant à la vitesse de décapotage qu’au volume de coffre, voiture décapotée. D’autant que cette capote peut être manœuvrée jusqu’à 50 km/h ! Mais le véritable tour de force avec ce modèle, c’est l’Aircap. Il s’agit d’un système entièrement inédit qui permet de se passer de l’encombrant et souvent peu pratique filet pare-vent. Une technologie finement étudiée qui, contrairement à ce dernier, conserve les deux places arrière ! Composé d’un petit filet rétractable situé au-dessus du pare-brise ainsi que d’un pare-vent entre les appuie-tête arrière, ce système supprime les remous désagréables aux places arrière. Ce dispositif est commandé manuellement par le conducteur et augmente la consommation de l’ordre de quelques décilitres. On ne peut tout avoir ! D’autant que déployé, le système Aircap n’affiche pas une esthétique franchement racoleuse : une vulgaire casquette sur un visage raffiné !
Moteur
Sous le capot, on retrouve avec plaisir une vieille connaissance : le V6 diesel de 3 litres. Le nouveau 4 cylindres diesel de la 250 CDI (2.2 l, 204 ch et 500 Nm) lui mène pourtant la vie dure, avec un prix d’achat nettement inférieur, tout comme sa masse et son encombrement. Mais surtout, il offre des performances quasiment similaires pour une consommation franchement moindre ! Alors, que lui reste-t-il à ce bon vieux V6 ? Tout d’abord sa rondeur, sa disponibilité dès les plus bas régimes et sa capacité à expédier l’aiguille dans la zone rouge en un clin d’œil. Pas forcément plus vif, il donne en revanche l’impression d’évoluer sur de la soie. Sa sonorité est également plus agréable et plus chaleureuse que le grésillement mazouteux du vulgaire 4 cylindres…
Mais surtout, il donne accès à la fabuleuse boîte automatique 7 G-Tronic : douce, intelligente et suffisamment rapide, elle convient à merveille au caractère doux mais musclé de la mécanique. L’ensemble moteur/boîte joue donc la carte de la force tranquille, du gros matou discret, poli, mais capable de faire le ménage autour de lui si le besoin s’en fait sentir !
Comportement
Chez Mercedes, on ne badine pas avec la sécurité. Le constructeur déploie donc la grosse artillerie, question airbags et arceaux, mais ne lésine pas non plus sur les renforts pour assurer une rigidité sans faille. Tout bénéfice pour le comportement routier, qui reste très proche de celui du coupé. Certes, cette E cabriolet n’est pas une ballerine, loin s’en faut (1845 kg), mais son comportement équilibré et sa bonne motricité la rendent efficace sur parcours sinueux. Bien sûr, il convient de ne pas oublier sur terrain humide qu’il s’agit d’une propulsion, même si l’électronique veille au grain. Sereine et efficace, elle incite pourtant plus à la balade qu’à la grosse attaque !
Confort
Cet Aircap, qu’en penser ? Vos charmantes têtes blondes seront-elles vraiment à l’abri du vent ? Tout dépend de vos chérubins ! Si ces derniers jouent encore aux petites voitures ou aux poupées, pas de soucis. Les remous ne sont pas complètement supprimés, mais face à un cabriolet 4 places traditionnel, la différence est toutefois très sensible. En revanche, s’ils sont adeptes du basket-ball et qu’ils vous aident à descendre les caisses poussiéreuses du haut de votre étagère, alors peut-être va-t-il falloir envisager un parcours capoté sur autoroutes ! Quoiqu’il en soit, ce cabriolet est l’un des plus agréables à vivre en famille et décapoté. D’autant que l’habitabilité est correcte et que les sièges affichent d’incomparables qualités ! Surtout si vous retenez l’option « Multicontours » qui propose des sièges gonflants pouvant s’adapter à la perfection à votre morphologie ! Insonorisation, confort d’amortissement, ergonomie,… la Classe E cabriolet est vraiment l’un des meilleures élèves de sa classe. On peut savourer ou détester l’étoile en bout de calandre, mais il faut reconnaître le savoir-faire des ingénieurs. Et la capote souple ne sacrifie nullement l’insonorisation : on se croirait dans un coupé !
Budget et équipement
C’est ici que ça se gâte… Véritable vaisseau toute saison, la Classe E cabriolet fait malheureusement payer au prix fort ses très belles prestations. La E350 CDI est affichée à 58.443 €… A cela, notre exemplaire rajoutait près de 20.000 € d’options ! Glups ! Et on y arrive vite, car la dotation de série aurait pu se montrer plus généreuse : cuir, sièges chauffants, boiserie, système d’accès mains libres, peinture métallisée et… porte-gobelets sont autant d’options que l’on aurait bien aimé voir de série.
En dépit de sa grosse cylindrée, de sa masse imposante et de sa boîte automatique, la Classe E cabriolet s’est contentée d’un très frugal 8,5 l/100 km ! Il est vrai que la conduite découverte incite plus à la balade qu’à la grosse attaque !
Conclusion
A l’instar de son prix, les prestations de cette E cabriolet la situent un cran au-dessus de la concurrence. Sa capote souple ne sacrifie en rien au confort qui se montre, par ailleurs, somptueux. Quant au V6 diesel, il subit la concurrence interne de la 250 CDI et ne se justifie plus que par son velouté de fonctionnement et sa boîte automatique à 7 rapports.