François Piette

21 JUL 2008

Radicale

Contrairement à sa devancière, la nouvelle Mini JCW n’est pas livrable en kit, mais bien sous forme de modèle à part entière. Au programme : 211 chevaux pour seulement 1,6 litre de cylindrée !

Non non, il n’y a pas de faute dans l’introduction. Le petit quatre cylindres 1.6 de la Mini développe bien 211 chevaux, ce qui donne une puissance spécifique de 132 chevaux au litre. Il s’agit en réalité du même moteur que celui utilisé par les voitures de course du Mini Challenge, lui-même étroitement dérivé de celui de la Cooper S. L’augmentation de la puissance est due essentiellement à l’optimisation des systèmes d’admission et d’échappement ainsi qu’à l’utilisation d’un gros turbo twin scroll. Le résultat est plutôt ébouriffant puisque, outre sa puissance spécifique, ce moteur développe un couple maxi de 260 Nm (280 Nm temporairement grâce à la fonction overboost) dès 1.850 tr/min. Comme un diesel ! Inutile de préciser que les performances sont à la hauteur, avec 238 km/h en pointe et le 0 à 100 km/h effectué en 6,5 secondes.

Motricité en défaut

Oui mais… sortir des chevaux, c’est bien beau, mais encore faut-il être capable de les faire passer sur l’asphalte. Et la Mini ne transmet sa puissance que par les roues avant. Dans ce cas de figure, la solution existe : les Ford Focus RS, Mazda 3 MPS et Alfa 147 Q2 ont intégré un différentiel autobloquant mécanique sur le train avant avec, à la clé, une excellente motricité. Bizarrement, les ingénieurs de Mini ont préféré utiliser un « blocage électronique » du différentiel dont l’efficacité est nettement moins probante. Sur le circuit de Palma de Majorque, où nous avons malmené cette Mini JCW, les sorties des virages serrés et les fortes accélérations en virage se soldaient systématiquement par un gros cirage des roues avant. Et en laissant l’ESP branché, c’est encore pire car la voiture est « clouée » sur place. Bref, y’a des chevaux, mais ils ne passent pas tous au sol…

Sonorité « racing »

Mais même si une partie de la cavalerie part en fumée, la Mini JCW se montre amusante à conduire rapidement, grâce notamment à son train avant très incisif qui donne un peu l’impression de conduire un karting. Sur la console centrale, une touche « sport » permet de modifier la gestion électronique du papillon d’accélérateur et la réponse de la direction. La sonorité aussi a été soignée, que ce soit à l’accélération ou au lever de pied qui engendre des gargarismes très « racing ». Par contre, n’espérez pas trouver une ambiance course à bord, ou alors en option. Car de série, il n’y a quasiment pas de différence avec une Cooper S et les sièges, pas suffisamment profonds, manquent de maintien latéral. Heureusement, le programme de personnalisation est étoffé, que ce soit en matière d’esthétisme ou d’efficacité. On est d’ailleurs étonné que sur une telle voiture, le châssis sport (assiette surbaissée de 10 mm, amortisseurs plus fermes, barre antiroulis plus grosse) ne soit pas livré de série. Car à 30.000 euros en prix de base, cette petite Mini fait payer cher les sensations qu’elle procure.

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