L’histoire de cette Lagonda commence avec un certain… Walter-Owen Bentley, un solide gaillard, mais néanmoins très raffiné, fondateur de la marque éponyme. En 1931, la crise fait son œuvre, la marque est mise en liquidation et se voit rachetée par Rolls-Royce qui fait du « contenu dupliqué ». Désillusionné, il retrouve néanmoins le sourire en 1935 lorsque Alan Good, repreneur de la marque Lagonda qui était tout aussi mal au point, fait appel à ses services pour le développement d’un modèle de très haut de gamme.
180 chevaux !
Brillant ingénieur, Walter-Owen Bentley conçoit alors un splendide V12, doté de toutes les dernières technologies : un arbre à cames en tête par banc de cylindres entrainé par chaîne et un bloc moteur mélangeant la fonte et l’alliage. D’une cylindrée de 4,5 litres, cette mécanique développe la bagatelle de 180 ch au régime très élevé pour l’époque, de 5.000 tr/min. En association avec son collègue Frank Feeley, responsable design, il créera ainsi l’une des plus sensationnelles voitures d’avant-guerre.
Moyenne de plus de 100 miles à l’heure
Présentée en 1936, la Lagonda ne sera commercialisée que deux ans plus tard. Son potentiel était pour le moins impressionnant : un test à Brookland prouvait que la voiture était capable de couvrir largement plus de 160 km en une heure seulement ! Pour l’époque, c’était tout simplement prodigieux.
Séduit par le potentiel mécanique, Alan Good décide de s’embarquer dans les 24 heures du Mans 1939, avec deux voitures spécialement préparées. Les résultats ont dépassé toutes les attentes, en dépit d’une stratégie de course très conservatrice : les voitures terminèrent aux 3ème et 4ème places ! Hélas, les hostilités ne tardèrent pas à sonner le glas de la production automobile et cette Lagonda vit sa carrière brutalement arrêtée, après 185 exemplaires seulement.
Aujourd’hui
Pièce d’exception, à la fois d’un point de vue technique et stylistique, la Lagonda V12 ne compte cependant pas parmi les voitures les plus recherchées de son époque… Ce qui est d’autant plus curieux que son pedigree et son image de marque sont pour le moins respectables ! A la condition de courir à l’étranger, vous trouverez sans trop de difficulté un exemplaire à la vente, pour un prix plafonnant entre 400.000 et 500.000 euros (cabriolet)… Ce qui est presque cadeau ! Mais attention : le V12 est très complexe et demande des soins experts.