En 1985, Alfa Romeo célèbre son 75ème anniversaire et présente dans la foulée, une berline qui rappelle cet anniversaire. Si le côté festif est mis en avant, la situation financière du constructeur n’est pas brillante. Alfa se voit donc obliger de faire du neuf avec du vieux et réutilise donc la partie mécanique et une partie de l’architecture de sa précédente berline, la Giulietta.

Réactions mitigées

A sa sortie, la voiture ne fît pas l’unanimité. En effet, son style fût souvent jugé comme pataud et la bande noire courant sur les flancs de la carrosserie n’était de fait, pas au goût de tous. Pourtant, le succès fût quasi immédiat ! Il faut dire que la partie technique, si elle était relativement datée, n’en était pas moins évoluée avec un pont arrière de type « De Dion » et une boîte de vitesses collée à celui-ci, de sorte que l’équilibre des masses soit idéal.

Mécaniques

Lors de son lancement, la 75 était animée par l’ultra célèbre 4 cylindres double arbre, un moteur qui accusait déjà une petite trentaine d’années dans ses bielles. Mais il n’en était pas moins parfaitement à la page, avec sa conception sophistiquée en alliage léger et ses puissances spécifiques élevées. Ce 4 cylindres était disponible en trois cylindrées : 1.6 (110 ch), 1.8 (120 ch) et 2.0 (128 ch). Tous ces moteurs étaient alimentés par une rampe à deux carburateurs Weber double corps. Pour les mélomanes, Alfa réserve un V6 de 2,5 litres (156 ch) et pour les gros rouleurs, un 2.0 Turbo diesel de 95 ch.

En 1988, Alfa, alors dans le giron de Fiat, donne un coup de pouce à son modèle en le faisant subir un petit facelift : si la partie extérieure évolue peu, les moteurs profitent d’une injection électronique et d’un double allumage. Les puissances sont en hausse et la facilité d’usage également. En revanche, le tempérament de la mécanique y perd quelques plumes… Le V6, pour sa part, grimpe à 3 litres de cylindrée, ce qui lui fait délivrer de 188 à 192 chevaux, selon les versions.

Aujourd’hui

Les versions les plus plébiscitées aujourd’hui sont bien entendu les V6 (pour le son !) et les 1.8 Turbo (dont les 155 ch sont assez sauvages !). Lorsqu’ils présentent un état parfait, ces modèles s’échangent entre 10.000 et 12.000 €. Si votre portefeuille ne peut subir pareil traitement, la version 2.0 Twin Spark se présente comme une excellente alternative. Moins lourde du nez que la V6 et plus prévisible que la Turbo, elle distille un agrément de conduite et une fiabilité de très bon aloi. Comptez environ 7.000 € pour un modèle en excellent état.

De fiabilité, parlons-en : contrairement à ce que certaines mauvaises langues répandent un peu partout, les 75 ne sont pas trop sujettes à la corrosion. En revanche, les ennuis électriques/électroniques sont multiples ! Vérifiez donc le bon fonctionnement de tous les accessoires avant l’achat. De plus, la finition n’est pas au niveau de la concurrence allemande et la sellerie peut avoir souffert. Enfin, sachez que les modèles à carburateurs demandent un entretien plus pointu, que les versions 1.6 manquent d’un peu de souffle et que les versions diesel sont à oublier, bruits et vibrations obligent. Quant aux V6, leur distribution est confiée à des courroies qu’il convient de changer régulièrement, contrairement aux 4 cylindres qui s’en remettent à une chaîne.