C’est en 1971 que la Bora est présentée. Elle vient remplacer la très gracieuse Ghibli. Cette dernière était un peu en bout de souffle en ce début des années 1970 : son architecture à moteur avant, son essieu arrière rigide et son style la datait face à certaines concurrentes bien plus radicales, comme notamment la… Lamborghini Miura !
La première Maserati à moteur central
Maserati prend donc le train en marche et présente pour la première fois, avec sa Bora, un modèle à moteur central. A propos de ce moteur : s’il n’est pas neuf car repris de la Ghibli, il n’en est pas moins intéressant car directement dérivé de la compétition. Ce V8 tout en alliage à 4 arbres à cames en tête développait la bagatelle de 310 chevaux pour une cylindrée de 4,7 litres. Dès 1974, Maserati proposait une évolution portée à 4,9 litres, ce qui portait la puissance à 330 chevaux. La boîte de vitesses était fournie par ZF et comportait 5 rapports.
Un style surprenant
Dessinée par Giugiaro, la Bora affiche un style très typé de son époque. Gracieuse, elle étonne avec ses enjoliveurs chromés et son immense surface arrière vitrée. Moins agressive que certaines de ses concurrentes, la Bora affiche une incontestable élégance, quel que soit l’angle sous lequel on la regarde.
Des éléments Citroën
La fusion avec Citroën ne passe pas inaperçue pour qui se penche sur la fiche technique : l’hydraulique s’immisce un peu partout, depuis la commande des phares à l’assistance au freinage en passant les réglages du… pédalier et de la direction.
Et cette histoire de moteur pour la future Citroën SM ? Finalement, le V8 étant trop copieux, Maserati en dérivera un plus compact V6. Un moteur moins réussi que l’unité de base mais qui servira également à un modèle frappé du trident : la Merak.
Cible manquée
La Bora était incontestablement une excellente voiture. Certes, son freinage demandait un peu de concentration, la réponse à la pédale étant très vive mais pour le reste, cette voiture se profilait comme l’une des meilleures GT de son époque : comportement sûr et efficace, confort honorable, moteur puissant, sonorité rageuse… Toutes les bonnes cases étaient cochées ! Hélas, entre 1971 et 1978, moins de 600 exemplaires furent produits.
En cause ? La crise pétrolière n’a certes pas aidé les ventes de ces monstres sacrés mais en outre, le « tout-hydraulique » signé Citroën n’était pas infaillible et le réseau Maserati n’était pas habitué à traiter ce genre de problèmes…
Aujourd’hui
Comparée à ses rivales, Ferrari Daytona et Lamborghini Miura en tête, la Bora est sans conteste LA bonne affaire du moment. En effet, une somme de 200.000 € devrait vous assurer un très bel exemplaire. Aujourd’hui comme à l’époque, l’hydraulique peut faire peur mais les spécialistes actuels la maitrisent mieux. Enfin, le V8 frappé du trident est solide mais très coûteux à refaire. Enfin, évitez les exemplaires américains flanqués d’horribles extensions de pare-chocs.