C’est en 1925 que la « Costruzioni Elettro Meccaniche di Saronno », soit la Cemsa, fut créée par un certain Nicola Romeo, déjà propriétaire d’une marque automobile, à savoir… Alfa Romeo. D’abord spécialisée dans les locomotives, cette société subit de plein fouet la crise de 1929, soit 4 ans seulement après sa création ! En 1936, au bord du précipice, la Cemsa est rachetée par Caproni, un groupe aéronautique. Cemsa reprend des couleurs mais en 1945, l’heure n’est plus à l’aviation militaire : la reconversion civile est un passage obligatoire pour la survie. La compagnie décide alors de se lancer dans l’automobile…

Une technologie à la pointe !

Pour ce faire, elle débauche l’ingénieur Antonio Fessia, prodige humaniste de chez Fiat. Fessia, comme toujours très inspiré, jette les bases d’une automobile révolutionnaire pour l’époque, la F.11 : roues avant motrices, moteur 4 cylindres boxer et suspensions entièrement indépendantes sont des caractéristiques de pointe à l’époque ! Quelques prototypes sont développés, tous animés par un moteur 1,1 l de 40 ch. Pour la production, Fessia prévoit de réaléser ce dernier à 1,25 l et 46 ch.

L’épisode américain

Une telle débauche technologique ne peut qu’attirer l’intérêt des ingénieurs, à commencer par l’américain Preston Tucker qui prévoit d’en importer 1.000 sur la marché américain. Hélas, l’ambitieux américain sera ruiné en 1949 et la commande n’eut aucune suite… Du côté de la Cemsa, le constat est tout aussi catastrophique : en dépit d’investissements massifs dans des usines, les finances ne suivent tout simplement plus… La faillite est donc prononcée la même année.

Prologue belge…

L’histoire ne s’arrête toutefois pas là. Quelque 4 années plus tard, le constructeur belge Minerva s’intéresse au projet et rachète la licence et les outils de production. La voiture est exposée au salon de Bruxelles de 1953, Minerva espérant ainsi avoir un solide plan de relance. Hélas, les finances de Minerva sont trop fragiles que pour assurer une suite : la Cemsa ne verra jamais le jour…

Une héritière spirituelle

Antonio Fessia connaîtra une suite plus heureuse que sa protégée : embauché par Lancia, il y développera un projet techniquement assez proche de sa F.11. Ce sera la Lancia Flavia et celle-ci connaîtra un beau succès…


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