Tout pour le look !
Et à l’examiner, on ne met pas longtemps avant de deviner que ce Juke Nismo est orienté vers le sport ! Tout y est : depuis les jantes de 18 pouces jusqu’aux jupes latérales en passant par les pare-chocs remodelés, le Juke s’affirme, voire se virilise ! Et on ne compte plus les innombrables logos « Nismo », ornant la calandre, la poupe ainsi que les seuils de porte !
Ambiance racing !
Dans l’habitacle, l’ambiance est clairement connotée : surpiqûres de sièges, compte-tours tout rouge, logos Nismo à gogo (encore !), sièges enveloppants, ciel de toit noir ; on n’est pas là pour rigoler ! L’ambiance sportive se veut chaleureuse, avec une finition honnête, qui fait certes l’impasse sur les matériaux moussés, mais qui ne déçoit pas pour autant. D’autant que l’équipement est pléthorique !
Côté mécanique…
Bon, il n’y en a pas que pour le look, car qui dit Nismo, dit aussi prestations sportives ! Le moteur, identique à celui de la Clio RS, délivre 200 chevaux depuis ses quatre cylindres turbo d’une cylindrée de 1,6 litre. Nissan laisse le choix entre une boîte manuelle à 6 rapports et une transmission aux roues avant, ou une boîte CVT à variation continue et les quatre roues motrices. Freins et trains roulants ont naturellement été revus, avec un tarage raffermi à la clé.
Séduit ?
Le Juke Nismo, c’est un petit original qui inaugure son segment ! Vous aimez le sport, mais préférez le vivre au premier étage qu’au rez-de-chaussée ? Il apporte une réponse décalée ! Et sur la route, qu’est-ce que cela donne ? Séduit par l’ambiance, on presse avec gourmandise le bouton de démarrage. Le moteur s’ébroue docilement, dans une sonorité qui n’a rien d’évocatrice. De l’extérieur, en revanche, l’échappement fait ce qu’il peut pour apporter une certaine profondeur…
Docile et facile
Les premiers tours de roues révèlent un engin qui n’a finalement, rien de caractériel. Facile à manier, la boîte présente un étagement idéal qui correspond bien à la personnalité du moteur : présent à tous les régimes ! Dommage que sa sonorité ne soit pas plus entrainante dans l’habitacle… Le confort, certes plus ferme que dans un Juke diesel, ne peut cependant être qualifié d’intolérable. Bref, tout va pour le mieux?
GTI, vraiment ?
Augmentons le rythme : en enroulant souplement les virages, le Juke Nismo donne le meilleur de lui-même. Motricité, stabilité et ressenti correct de la direction, tout va pour le mieux. Mais si l’envie vous prend de planter le pied à la planche et de suivre l’une de ces petites GTI, alors, rien ne va plus : l’amortissement trop souple peine à endiguer les mouvements de caisse, alors que l’efficacité des freins fondera comme neige au soleil… Non, vous ne parviendrez pas à suivre l’une de ces bombinettes et serez même frustrés d’essayer : le Juke implorera votre pitié !
Un surcoût excessif ?
Le seul concurrent du Juke Nismo, il faut le chercher dans la gamme du… Juke ! Et bien oui, il existe une version 1.6 turbo de 190 chevaux, à peine moins performante, mais de près de 3.600 € moins chère ! Certes, il faudra dès lors faire l’impasse sur le kit carrosserie et la présentation spécifique de l’habitacle. On regrette également que Nissan ne propose pas son Juke Nismo en boîte manuelle et transmission intégrale. La boîte CVT imposée avec cette dernière lisse le caractère enjoué de la mécanique.
A 26.905 €, le Juke Nismo est également nettement plus cher que les Ford Fiesta ST, Peugeot 208 GTI et Renault Clio RS, pourtant plus performantes et efficaces. Mais c’est se tromper de cible, le Juke Nismo a l’esprit sportif, et non l’âme… En revanche, côté équipement, c’est Byzance : climatisation automatique, régulateur/limiteur de vitesse, capteurs de lumière et de pluie, clé mains libres, Nissan Connect (système multimédia radio-GPS-téléphone bluetooth), sellerie cuir/alcantara…
Consommation
En dépit d’une cavalerie importante, le Juke Nismo ne peut être qualifié de gros soiffard… Notre moyenne se sera stabilisée aux alentours de 8,2 l/100 km, sur un parcours principalement autoroutier il est vrai. Ceci dit, sur itinéraire sinueux, vous chatouillerez rapidement 9,5 l/100 km de moyenne. Ce qui reste acceptable… Ce qui l’est moins, en revanche, c’est l’autonomie : handicapé par son petit réservoir, le Juke Nismo impose de fréquents passages à la pompe !
Conclusion
S’il affiche ostensiblement son tempérament sportif, le Juke Nismo ne peut toutefois être comparé aux vraies bombinettes du segment B : ses performances sont honorables, mais son châssis jette rapidement l’éponge. Faut-il le blâmer pour autant ? Non, car le Juke a bien d’autres atouts à faire valoir, à commencer par son équipement complet, son ambiance sportive et son look décalé. C’est sûr, il n’y en a pas deux comme lui, sur le marché ! Pour le moment ? Toujours est-il que l’on regrette surtout son tarif copieux…