Et pourquoi pas le V6 ?

Alors que tous s’attendaient à voir le tout nouveau V6 diesel de l’Alliance Nissan-Renault occuper le compartiment avant (un moteur qui équipe les Laguna Coupé, Latitude ainsi que quelques Infiniti), Nissan a finalement porté son dévolu sur… Roulement de tambours… Un bon vieux 4 cylindres 2.5 l dCi, issu du Navara et du Pathfinder ! En clair, plutôt que l’onéreux vin millésimé, Nissan a préféré le gros rouge qui tache du pays. Pourtant, ce dernier n’est pas dénué de saveur…

Travail de fond !

Pas question d’animer le Murano, qui se veut luxueux et raffiné, par une mécanique aux relents agricoles. Nissan révise donc sérieusement son moteur pour lui donner l’éducation qui sied à son rang ! Au passage, on note un turbo à géométrie variable, une injection directe à la pression relevée à 2.000 bars ainsi qu’une nouvelle culasse. Les résultats ? 190 chevaux pour un couple de 450 Nm, soit 19 chevaux et 47 Nm supplémentaires. Question transmission, c’est quatre roues motrices et boîte automatique imposées !

Pour les performances, cela donne 10,5 secondes pour le 0 à 100 km/h, 196 km/h en pointe et une consommation moyenne de 8 l/100 km. Honorable, mais on ne peut s’empêcher de penser que les résultats se seraient montrés plus éloquents encore avec le V6 dCi, sans compter la dose de raffinement supplémentaire !

Un gros pouf !

Le Murano, c’est un peu comme un gros pouf : non seulement il en a le confort, mais de plus, on ne peut nier un petit air de ressemblance, surtout avec cette nouvelle face avant ! La chose fait high-tech, sous-entend un certain statut (4,86 m de long, 1,72 m de haut, tout de même), mais n’inspire aucunement le dynamisme exacerbé !

Et dedans ?

Aaah, ces fauteuils ! Comment vous les décrire ? On s’y enfonce paresseusement, mais de maintien, mieux vaut oublier ! Quant à l’habitabilité, elle est taillée pour les Yankees sevrés aux Big Burgers et au coca : y a de la place ! Si l’ambiance beige claire de notre exemplaire garantit une certaine luminosité, la visibilité de trois/quart arrière reste problématique… Et le coffre n’est pas si majestueux que cela, la faute à la transmission intégrale qui rehausse copieusement le seuil de coffre.

En route !

D’accord, ce rustre 4 cylindres n’a certes pas la noblesse d’un V6. Non, ça ne chante pas de la même manière. Mais dans le cas qui nous occupe, ça ne chante même pas du tout, car ce bon dCi est parfaitement encapsulé ! Son grognement est remarquablement feutré ! Toutefois, à aucun moment, il ne donne l’impression d’être sous-motorisé ! Près de deux tonnes à vide, ça compte, mais le 2.5 dCi s’acquitte de son boulot en silence et sans sourciller. Mais de panache, il n’en est point question : les envolées lyriques d’un V6 cherchant ses trémolos au plus près de la zone rouge, voire de poussées franches et velues, ce 4 cylindres n’en est évidemment pas capable.

Silencieux, souple, suffisamment performant, il n’abat aucun record, mais correspond, contre attente, finalement bien à la personnalité de ce charismatique véhicule. La boîte abonde en ce sens, affichant une certaine paresse, mais une remarquable douceur qui incite à la conduite posée. Un argument de masse au jour d’aujourd’hui ! Son seul défaut est d’être un brin trop porté sur la boisson : 9,2 l/100 km, c’est nettement moins bien qu’un VW Touareg V6 TDI, qui m’a gratifié d’un petit 8 l/100 km et de performances autrement plus convaincantes !

Tout va bien à bord, commandant !

Sur longues distances, le Murano est divin ! Tel un paquebot insensible aux remous marins, il resurface l’asphalte et se complaît en un doux mouvement des suspensions. Ça ne chaloupe pas, mais question efficacité, on est tout de même loin des ténors de la catégorie ! Evitez donc toute velléité de conduite sportive !

Les prix !

Deux finitions sont proposées : Pack, à 46.900 € et Executive, à 50.100 € ! La première nommée offre déjà une jolie liste : régulateur de vitesse, intérieur en cuir, sièges électriques et chauffants, jantes de 18 pouces, climatisation bizone automatique, phares au Xénon, caméra de recul, phares et essuie-glace automatiques…

Conclusion

Contrairement à la majorité des SUV actuels qui entendent démontrer, eux aussi, leur potentiel à la conduite dynamique (ce qui est quelque part un non-sens pour ces engins hauts et lourds), le Murano joue plutôt la carte du confort. Et force est de reconnaître que ce moteur diesel lui va plutôt bien, la conduite souple lui allant comme un gant ! Souple ne rime pas avec lymphatique et les performances affichées restent malgré tout suffisantes. Dommage que sa consommation ne soit pas encore inférieure…