Bruno Wouters

13 DÉC 2009

Öhlins: Au sommet!

 

La société Öhlins , fondée en 1976 n'a guère mis longtemps à se hisser au sommet de la hiérarchie en matière de suspension, puisque deux ans seulement suffirent pour rapporter à la marque suédoise son premier titre mondial avec KTM en motocross 250. Trente ans plus tard, nous en sommes à plus de deux cents titres mondiaux, tous sports mécaniques confondus…

Un peu d'histoire

D'abord fortement impliquée en motocross, la firme s'est très vite diversifiée puisqu'en 84 déjà elle obtenait un titre mondial sur piste avec Eddie Lawson en 500cc sur Yamaha. La collaboration avec le constructeur japonais fut très étroite puisque ce dernier devint actionnaire majoritaire d'Öhlins en 1987. Ce n'est qu'en 2007 que Kenth Öhlin racheta la majorité des parts, Yamaha conservant 5% du capital. Öhlins s'est aussi impliqué dans l'automobile, avec le championnat CART gagné par Mansell en 1993, le développement de la technologie CES (Continuously controlled Electronic System) dont la Volvo S60R sera la première voiture de série à en bénéficier dès 2003.

Essai longue durée

Nous avons profité de notre essai longue durée du Yamaha Tmax pour faire monter par EMC37, l'officine de référence en matière de suspension dans le royaume, tenue par Steven Casaer. Celui-ci nous en dit un peu plus sur la marque suédoise et sa façon de travailler. Leur principe est de tout essayer et développer. Öhlins ne sortira donc que des modèles qui leur semblent assez populaires pour justifier les importants frais d'études et d'essais, d'où une gamme relativement réduite. Quand un modèle est mis au point, il est produit en séries successives de 25 ou 50 unités. Un importateur Öhlins dispose de la faculté de "piocher" dans le "System Kit", stock d'éléments constitutifs de suspensions, de quoi construire par lui même des ensembles adaptés à d'autres modèles non développés par la maison mère. Öhlins vend chaque élément constitutif par dix pièces, l'importateur produira donc des petites séries de dix ensembles.

Une question de tolérances

Il faut savoir que les budgets alloués par les constructeurs aux éléments de suspension restent dérisoires par rapport à du matériel de qualité. Même les motos montées d'origine en Öhlins n'offrent pas toujours le même niveau de qualité: les constructeurs définissent un budget et öhlins doit s'y tenir. Résultat: des pièces moulées plutôt que tournées, des tolérances plus grandes, une finition moins soignées suffisent à faire la différence entre le haut de gamme et le reste.

L'Italie

Pas de surprise pour le Tmax, c'est l'importateur italien Andreani qui a développé les kits de suspension pour le maxi scooter. Développement très complet, puisque nous avons non seulement un kit de suspension arrière avec cartouche séparée, mais aussi un intérieur de fourche. Autant l'amortisseur arrière se monte aisément, après dépose de l'échappement, autant la fourche nécessite un travail plus conséquent, puisqu'il faut modifier de manière irréversible certains éléments de la fourche d'origine, sans parler du travail de démontage pour accéder à la dite fourche! Premier constat, nous avons affaire à du beau matos! La comparaison avec l'amortisseur d'origine est édifiante, avec des pièces fraisées et tournées, des finitions anodisées irréprochables: ça respire la qualité, avec un look "High-tech" du meilleur effet. Le montage de l'amortisseur ne pose aucun problème, tout est "plié" en moins de deux heures! Nous avons provisoirement postposé l'installation des cartouches de fourche, nous y reviendrons sans doute ultérieurement.

Une question de moyens

Les suspensions d'origine du Tmax ne prêtent guère le flanc à la critique, proposant un honnête compromis entre un réel confort et un comportement à la fois vif et précis. Nous étions curieux d'en reprendre le guidon nanti d'un amortisseur arrière Öhlins. Nous ne nous sommes pas pris la tête côté réglages, en reprenant scrupuleusement ceux préconisés par Andreani. L'évolution s'est ressentie dès les premiers tours de roues, sur les raccords des plaques de béton formant le revêtement des petites routes de Flandre. La réaction est plus nette, plus précise, on sent les mouvements mieux contrôlés qu'à l'origine. Plus ferme, l'amortissement ne grève pas réellement un confort malgré tout préservé, mais rend le comportement du Tmax encore plus précis et efficace, hélas à un prix qui pourrait faire reculer plus d'un amateur: environ 1100 €, le prix de l'excellence pour les plus exigeants…

 

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