François Piette

27 JUN 2014

Opel et le design : De la planche aux modèles de série, les étapes du succès

50 ans. Voici un demi-siècle, quand les constructeurs faisaient encore appel aux artisans italiens pour dessiner leurs nouveaux modèles, Opel inaugurait son nouveau centre de Design, dans le bâtiment N10 de son siège à Rüsselsheim, en Allemagne. Une nouvelle ère se profilait !

Un studio sécurisé comme Alcatraz d’où sortaient des ébauches de ce que l’avenir automobile pouvait nous réserver. Ce centre n’avait pas pour but de relifter les phares et boucliers des modèles en cours, mais bien de dessiner, dans les grandes lignes, la voiture du futur. Un pari osé, risqué et qui nous a valu de beaux projets, comme l’Expiremental GT préfigurant la sportive GT en 1965, l’Opel CD (1969), un coupé très aérodynamique animé par un moteur V8 ; la GT2 avec portes coulissantes (1975) et le Tech1 des années 80.

Les similitudes

Hier comme aujourd’hui, tout part d’une idée, d’un dessin sur un papier. Mais les techniques ont évolué et les pinceaux et autres feuilles de papier géantes ont fait place à un outil informatique. Pourtant, pour avoir comparé une reconstruction du studio de 1964 avec l’actuel, nous pouvons vous certifier que certains éléments restent… L’ambiance tout d’abord… Feutrés, ces lieux respirent la créativité. Des mains s’agitent, des yeux se plissent sur le support, des esprits cogitent et hésitent, le tout respire l’activité dense mais calme.

Quelles sont les étapes générales, avant la production d’une voiture ?

Tout démarre avec une vision pour répondre à une demande. Une fois l’idée de produit déterminée, l’architecture de la voiture est décidée, à savoir sa taille, ses proportions… Ensuite, arrive la phase de développement, la plus longue et la plus ardue. C’est durant cette phase que les impératifs légaux et autres sont pris en compte. C’est ici que tout se joue, que le cœur de la voiture commence à battre. Suivent logiquement, la mise en production et le lancement du véhicule.

Aujourd’hui, le design en étapes

Qui a besoin de quoi ? Voilà la question clé. Tout part de là. Depuis un dessin, des designers se chargent de dessiner un modèle en trois dimensions sur ordinateur. A ce titre, Photoshop permet de réduire considérablement le nombre d’étapes : il y a 50 ans, tout se faisait à la main sur des feuilles géantes permettant de reproduire le modèle à l’échelle 1:1.

Puis, il y a les détails : toujours sur ordinateur, des esprits collaborent avec des puces électroniques pour tenter de relever d’éventuels problèmes, comme une garde au toit trop réduite, ou un espace aux jambes mal dessiné. Une fois le produit retravaillé, il est placé, toujours virtuellement, dans un contexte, sur une plage ou dans la rue, ce qui permet de dégager les couleurs qui le mettent le plus en valeur et épingler d’éventuelles fausses notes.

Miniature

Puis vient la phase de réalisation. Non pas d’un prototype réel, mais plutôt d’un concept à une échelle réduite. Aujourd’hui, l’impression en 3 dimensions permet bien des miracles. Reste alors à déterminer quels matériaux, voire quels motifs seront choisis pour l’habitacle et les gimmicks extérieur : pour ce faire, l’inspiration vient souvent de la mode vestimentaire, des dernières tendances.

La maquette

Notre projet prend forme, on peut cette fois en bâtir une ossature très rudimentaire, mais respectant les cotes. Ce qui permet d’y prendre place et d’en déterminer les éventuels points critiques, notamment quant à l’ergonomie voire l’habitabilité. Puis, le présent rejoint le passé car une maquette en argile est sculptée. Mais si hier tout se faisait à la main, aujourd’hui, des machines permettent de gagner du temps en travaillant de jour comme de nuit à une allure surréaliste pour une main humaine. Celle-ci n’est pas occultée, car les fins détails, comme les idées de conception, seront toujours confiés à des hommes.

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