À chaque lancement d’un nouveau SUV, c’est la même ritournelle. On nous martèle que cette silhouette de carrosserie est celle qui a le plus progressé ces dernières années et que c’est aussi elle qui représentera la plus grande progression dans les années à venir. Pour la catégorie des SUV de taille moyenne à laquelle s’attaque Opel avec son nouveau Grandland X, cela nous donne une part de marché en Europe passée de 7% des ventes en 2010 à plus de 20% aujourd’hui. Bref, il était temps qu’Opel s’y lance à son tour.
Après le CrossLand X, élaboré sur base des Peugeot 2008/Citroën C3 Aircross, le Grandland X est le deuxième modèle construit en partenariat avec PSA. Une collaboration entamée bien avant que le groupe français ne mette finalement la main sur Opel. Plus long d’une vingtaine de centimètres que ses petits frères Mokka X et Crossland X, le Grandland X reprend ici à son compte la plateforme modulaire EMP2 et (une partie des) les mécanique du Peugeot 3008. La clé du succès ?
Opel, assurément
Pas question, toutefois, de se contenter d’apposer le blitz Opel sur la calandre du charismatique SUV signé Peugeot. Le Grandland X possède une véritable personnalité esthétique et reprend à son compte les derniers « gimmicks » stylistiques d’Opel. Notamment les phares avant LED affichant une signature lumineuse à double vague, une « moustache » chromée sur la calandre et un pavillon flottant. Bref, une alternative affichant une robe plus classique que celle du 3008 au style plus « clivant ». On pourra tout de même commander une peinture contrastée pour le pavillon si l’on souhaite légèrement se démarquer.
Confort soigné
À bord, aussi, on découvre une ambiance typiquement Opel. On retrouve notamment les sièges ergonomiques certifiés AGR et l’écran du système d’info-divertissement IntelliLink Navi 5.0, dont la taille peut aller jusqu’à 8 pouces, avec sa connectivité évoluée (Android Auto, Apple CarPlay, etc.). Sur le sommet du pare-brise, on remarque également la présence du bouton d’appel du système « On Star », accessible 7/7 jours et 24/24h et qui comprend dorénavant aussi la réservation en ligne de chambres d’hôtel ou la recherche d’une place de parking.
Globalement, au volant du Grandland X, l’impression d’espace domine grâce à la large console centrale à horizontale. On se sent moins confiné dans un cockpit, ou plutôt un « i-Cockpit » qu’à bord du Peugeot 3008 à la console centrale plus massive. Avis aux conducteurs-claustrophobes ! L’habitabilité est excellente aux places arrière et le volume de coffre généreux pour le segment (514l voire 1.652l en rabattant, très facilement, les sièges arrière).
4X2 « + »
Contrairement au petit-frère Mokka X, élaboré en partenariat avec Chevrolet durant l’ère General Motors, le Grandland X ne peut jamais compter sur ses roues postérieures pour se sortir d’un mauvais pas. La plateforme française n’est pas prévue pour accueillir une transmission intégrale. Du moins sous sa forme classique, avec une liaison mécanique entre les trains puisqu’une version hybride rechargeable équipée d’un moteur électrique pour animer également les roues arrière devrait arriver à moyen terme.
En attendant, Opel reprend à son compte le système d’anti-patinage évolué du groupe PSA. Rebaptisé IntelliGrip chez Opel, il permet au conducteur de sélectionner l’un des cinq modes de conduite (normal/neige/boue/sable/ESP Off) qu’il souhaite via à la molette placée à côté du changement de vitesses. Bien aidé par une monte pneumatique M+S, le Grandland X se montrera du coup plus à même de se sortir d’une situation délicate en cas de besoin.
Diesel ou essence ?
Pas trop de migraine en prévision au moment de commander son Grandland X. Pour l’animer, Opel n’a retenu lors de sa visite au marché PSA qu’un moteur à essence et un bloc diesel. En l’occurrence le 1.2 turbo essence de 130 ch d’un côté et le 1.6l BlueHDI de 120 ch de l’autre. Par contre, dans les deux cas, les clients pourront opter soit pour la boîte manuelle (6 rapports) soit pour la boîte automatique (6 rapports) moyennant 1.400€ supplémentaires.
Si l’on souhaite un peu plus de muscle, il faudra attendre encore un peu. Mais Opel annonce déjà l’arrivée « d’ici la fin 2018 » du bloc 2.0l diesel de 180 ch couplé à la boîte automatique à 8 rapports que Peugeot vient d’ajouter à sa gamme. Sans donner davantage de précision, Opel a également annoncé que le Grandland X sera le premier modèle hybride rechargeable de son histoire. Mais il ne faut certainement pas s’attendre à voir cette version débarquer avant 2019…
Efficace
Débutons notre prise en main au volant du 1.2 Turbo Ecotec de 130 ch. Sans surprise, on retrouve le côté polymorphe de cet excellent petit moteur. En ville, il se montre rond et relativement discret. Et sur les plus grands axes, il anime vaillamment le Grandland X contrairement à ce que sa faible cylindrée pourrait laisser penser. Il faut dire qu’à l’instar du 3008, le Grandland X est particulièrement léger compte tenu de son gabarit : 1.370 kg.
Bien insonorisé, le trois cylindres ne donne quasiment pas de voix dans l’habitacle en conduite coulée. Il n’y a que sur les grosses relances que sa signature sonore, particulière mais pas désagréable, vient égayer l’habitacle. Seul bémol : la commande de boîte ne parait pas terriblement bien guidée (surtout quand on doit/veut rentrer la trois) et ses verrouillages un peu artificiels. Le comportement dynamique est par contre efficace et plaisant.
Sobre
Le 1.6 CDTI essayé dans la foulée se démarque également par son excellente insonorisation. Mais également sa consommation, tant réelle qu’officielle, relativement faible. Le Grandland X 1.6 CDTI 120 est ainsi homologué à partir de seulement 104g de CO2/km avec ses pneus éco (111g/km avec une monte pneumatique traditionnelle). À l’usage, les 300 Nm disponibles dès 1.750 tr/min assurent une conduite souple. Les performances ne sont pas tonitruantes (0 à 100 km/h en 11,8s et 189 km/h en pointe) mais suffiront déjà largement au quotidien. Ceux qui souhaitent mieux attendront, on l’a dit, l’année prochaine pour disposer du 2.0l de 180 ch qui devrait davantage séduire les gros rouleurs.
Equipement généreux
Pour se démarquer de la concurrence, le Grandland X compte sur son équipement moderne. On pointera notamment le régulateur de vitesse adaptatif, l’alerte anticollision avant avec freinage d’urgence automatique et détection des piétons, l’alerte de somnolence, l’aide au stationnement avancée et la visibilité périphérique (système de caméra 360°) mais également l’éclairage LED avec allumage automatique des feux de route. On épinglera également la présence d’une zone de recharge à induction pour smartphone, un pare-brise à dégivrage rapide, un volant chauffant, des sièges avant ventilés, les sièges avant et arrière chauffants, etc.
Trois exécutions
Opel propose son Grandland X à partir de 25.000 € en essence et 26.800 € en diesel. Avec cette version Comfort d’accès, l’équipement de série est déjà généreux mais comprend encore quelques lacunes (comme des jantes en acier de 16 pouces, une climatisation manuelle et l’absence du système multimédia IntelliLink). Il faudra débourser 1.000 € supplémentaires pour commander la variante Edition à l’équipement plus généreux. Reste, en guise de haut de gamme, la ligne Innovation. Ici, on jouit en sus d’attentions tirant vers le premium comme les phares LED ou le Safety pack. Les tarifs montent alors à 28.600 € en essence et 30.400 € en diesel.
Conclusion
Le Grandland X profite des qualités dynamiques de son cousin germain ainsi que de ses excellentes mécaniques. Pour s’en démarquer, le chef de file des SUV Opel peut néanmoins se baser sur une liste optionnelle un peu mieux fournie ainsi que sur un rapport prix/équipement plus intéressant. L’Opel Grandland X plaira également aux clients préférant rouler dans une voiture à l’allure plus classique ainsi que de profiter d’un habitacle à l’ergonomie plus traditionnelle.