Il faudra un œil très averti pour distinguer l'HYbrid4 de sa sœur conventionnelle apparue en 2009. à l'extérieur, seuls quelques discrets logos, des touches de chrome et un becquet au sommet du hayon différencient l'HYbrid4, et guère plus à l'intérieur: le levier de vitesse et c'est à peu près tout. Mécaniquement, ça devient plus intéressant, avec le choix du 2.0HDi FAP de 163 ch très classiquement disposé sur le train avant, alors que le moteur électrique de 37 ch et ses périphériques (dont les batteries) sont situés sur le train arrière.

Cette originale implantation permet la motricité des quatre roues, avec de nombreux avantages. Sans liaison mécanique, l'habitabilité est préservée, le plancher n'étant pas envahi par un arbre de transmission. Mais c'est encore plus attractif d'un point de vue économique, puisque le procédé permet d'utiliser indifféremment n'importe quel bloc thermique, et de monter l'ensemble arrière sur différentes plateformes (cf. Citroën DS5). Ils ne sont pas sots, chez Peugeot!

Boîte décevante

Le bloc diesel est accolé à une boîte de vitesses pilotée à six rapports, bien décevante en comparaison avec les boîtes à double embrayage, puisqu'on ressent à chaque passage de rapport la coupure de charge. Peugeot a tenté de remédier au problème sur l'HYbrid4 en "boostant" la relance avec le moteur électrique dont le coupe s'additionne à celui du moteur thermique, mais nous sommes encore loin du compte, hélas.

L'interaction entre les deux motorisations se gère de manière plus ou moins transparente, parfois surprenante. Le levier de vitesse à quatre positions (Reverse, Neutre, Automatique ou Sport) est dur à mouvoir, sans verrouillage précis et avec seule l'indication de la position au tableau de bord. Lorsqu'on met le contact, le moteur thermique ne se met à priori pas en marche et on a facilement tendance à penser que la voiture n'est pas prête à démarrer.

Convaincant?

Le frein à main automatique "résiste" une fraction de seconde avant de débloquer les roues, bref, il faut prendre ses repères au début. Le démarrage se fait en général sur l'électrique, mais pas en toutes circonstances. La mise en route du moteur thermique et l'action du Start/Stop se font plutôt discrètes, mais les réactions de la boîte pilotée déconcertent souvent.

On effleure la pédale de gaz et soudain le HDi se met à rugir, ses claquements envahissent l'habitacle, sans que l'on comprenne vraiment la logique de gestion… L'apport électrique intervient au passage des vitesses, à l'accélération (mais pas au-delà de 120km/h) ou lors de problèmes d'adhérence (nous avons pu le vérifier ce jour de printemps particulièrement neigeux dans le Hainaut!). En usage courant (le nôtre en tous cas), qui mêle un peu de ville à beaucoup d'autoroute, il faut bien admettre que cette technologie sophistiquée ne se montre guère convaincante sur le plan du rendement.

200 ch?

En usage strictement urbain, la technologie hybride devrait baisser sensiblement la consommation, mais nous en sommes à sept litres au cent, pas de quoi hurler au génie. On pourrait rétorquer que pour un crossover de 200 ch, c'est relativement correct. Tordons le cou à un canard boîteux, le 3008 n'est rien d'autre qu'un break haut sur patte, et nous cherchons encore les 200 ch annoncés. À croire qu'ils font les trois huit et ne sont jamais réunis!

Il fut un temps ou le chiffre de 200 ch faisait rêver, ce n'est plus le cas, ne rêvons plus… Ceci dit, l'agrément du 3008 est réel, et avec l'habitude on apprend à apprécier l'énorme frein moteur induit par la récupération d'énergie qui recharge la batterie, et on roule "coulé" pour atténuer les désagréments des passages de rapports. Confortablement installés dans d'excellents sièges, on se perd en conjectures sur l'ergonomie du tableau de bord particulièrement mal pensée, avec de nombreuses commandes mal disposées. La finition, correcte, n'empêche pas les bruits de mobilier.

Convaincant, le 3008 HYbrid4? A vous de voir, en fonction de votre fibre écologique, et de l'usage que vous en attendez, mais sachez que votre choix pèsera lourd sur le montant de la facture d'achat.