C'est la version RS, au style plus sportif, que nous avons pu prendre en mains. Le RS se démarque par sa bulle sport fumée plus courte, son pot d'échappement plus expressif, ses roues noires, son coloris mat, ici titane, rehaussé d'accents oranges. Sympa, mais on ne m'ôtera pas de la tête que la "bouche" encadrée d'orange lui donne un petit air de Nemo… pas sûr que ce soit le but!

Ceci dit, carton plein pour la finition, vraiment classieuse! Plastiques de qualité et superbement ajustés, tableau de bord flatteur, équipement généreux, le Peugeot se veut valorisant. A l'avant, des signatures LED, dont un élément vertical caractéristique entre les deux roues, deux phares joliment dessinés et une "calandre" donnent au Metropolis une directe filiation avec le monde automobile de Peugeot, et c'est pareil à l'arrière avec le dessin très travaillé des feux arrières à LED eux aussi, un clin d'œil à la récente 208, et le petit hayon d'accès au coffre, une technique justement abandonnée par Piaggio sur son nouveau MP3.

L'espace de rangement est aussi accessible en soulevant la selle. Selle et hayon se déverrouillent via deux commandes électriques situées sur le tablier. La selle dispose pour le conducteur d'un dosseret réglable sur 40 mm, tandis que le pare-brise s'ajuste aisément en hauteur sans outils.

Ambiance auto

Classe et technologie très automobile encore avec l'accès mains libres: la clé électronique (ne la perdez pas: vous n'en recevez qu'une!) glissée dans votre poche est reconnue dans un rayon d'un mètre cinquante, il ne reste plus qu'à actionner l'interrupteur de contact élégamment cerclé d'une lumière bleue pour pouvoir démarrer. Même constat pour le frein de parking électrique, commandé via un interrupteur au centre du guidon, au dessus du bouton de détresse.

Le tableau de bord n'est pas en reste, avec compteur et compte-tours analogiques encadrant un généreux écran à cristaux liquides fourmillant d'informations: jauge à essence, température d'eau et extérieure, alerte de sous-gonflage des pneumatiques, consommations moyenne et instantanée, autonomie restante, horloge et trip.

Aspects pratiques

Terminons en citant les deux vide-poches dans le tablier, dont un se verrouille et l'autre renferme une prise 12V, l'accroche sac disposé à l'avant de la selle, au dessus d'un plancher plat bien pratique et unique parmi les scooters à trois roues, les platines repose-pieds passagers généreuses et complètement intégrées une fois repliées, ou la possibilité de fixer sous la casquette du tableau de bord un support d'accessoire. Bien vu! N'omettons pas de citer le système permettant de bloquer l'inclinaison à l'arrêt, permettant, conjugué au frein de parking, d'abandonner le Metropolis sans le béquiller.

Malgré ce tableau enchanteur, tout n'est pas rose. Si le coffre est éclairé et moquetté, ses formes biscornues n'acceptent pas un casque intégral. Si la bulle sport flatte l'œil, sa protection reste limitée et le casque n'échappe pas à de bruyants remous d'air. Si le plancher plat offre de nombreux attraits, le tablier vertical ne laisse guère de latitude aux pieds pour changer de position: ce sera à plat sur le plancher, point barre! Regrettons encore l'absence de leviers réglables, un "plus" pourtant appréciable.

Volontaire

La mécanique, un monocylindre de 400 cc refroidi par eau, se voit bien sûr dotée de l'injection électronique. Ce moteur développe 37 ch pour 38 Nm de couple. Moderne, ce moteur se montre particulièrement performant, mais hélas aussi bruyant et pas exempt de vibrations, surtout au ralenti. Il suffit en tout cas à mouvoir avec aisance le Metropolis. Le freinage se commande via le levier de droite sur le train avant, mais il est couplé avant-arrière lorsque le levier gauche ou la pédale au pied sont actionnés. Pas question d'ABS ici, ce qui n'est pas trop gênant grâce aux trois roues et au freinage couplé, mais l'effort à déployer est important et l'amorce manque de mordant. Rien à dire sur le confort, avec une bonne position de conduite, une selle confortable et un amortissement correct, on se sent prêt à bouffer du kilomètre.

Train avant perfectible

Le comportement, s'il rassure par la présence des deux roues avant, déçoit par sa lourdeur, bien éloignée de ce que nous connaissons au guidon d'un scooter classique, ou même du Piaggio MP3, plus alerte. Ce train avant trop lourd pêche aussi par de désagréables réactions en courbe lorsque le revêtement se dégrade subitement, un cas de figure plutôt fréquent sur nos routes. Pas de problème à grande vitesse, hormis parfois un léger roulis qui se calme de lui-même.

Pour qui n'a pas goûté au plaisir de conduite d'un deux roues classique, la lourdeur du train avant et le relatif encombrement d'un trois roues ne devrait pas trop compter, d'autant que ce genre de machine se conduit avec le permis B, une aubaine pour celui qui veut échapper aux embouteillages mais ne peut se contenter des performances modestes d'un 125 cc. Le Metropolis tire son épingle du jeu par sa finition irréprochable et un style très "automobile" qui devrait plaire à la cible désignée: les automobilistes en mal de mobilité. Tant que le législateur ne change pas les règles du jeu…