BYD n'est peut-être pas connue en Europe, mais la marque chinoise (BYD pour "Build Your Dreams") est une puissance mondiale. Fondée en 1995, elle est aujourd'hui un mastodonte qui compte 290.000 employés et plus de 30 usines dans le monde. BYD a commencé par produire des batteries (tant pour l'électronique que pour des applications domestiques), puis des voitures, avec ses propres modèles depuis 2005 et la première hybride rechargeable au monde en 2008. Aujourd'hui, BYD ne construit que des voitures électriques et contrôle l'ensemble du processus de production : de la batterie aux composants électroniques, en passant par tout le reste de la voiture. Elle est également active dans le domaine des énergies nouvelles, avec des panneaux photovoltaïques et des batteries domestiques. En outre, la marque construit des bus, des camions et des chariots élévateurs électriques. Enfin, sachez qu’elle collabore avec Daimler et Toyota. Un sacré CV !
Essai en avant-première, avant même le lancement officiel à Paris
Chez VROOM.be, nous nous concentrons naturellement sur les voitures. En ce début d'année, BYD avait créé la surprise en devançant Tesla dans les statistiques de vente des voitures rechargeables les plus vendues dans le monde (au premier semestre). Notez toutefois que ces statistiques incluent toujours les hybrides rechargeables… Si ces chiffres de vente sont principalement réalisés en Chine, BYD a commencé à vendre des voitures en Europe il y a un an environ, et plus précisément en Norvège, où la demande en voitures électriques est importante. Le Tang, un puissant et luxueux SUV 7 places, s'y vend comme des petits pains ! Un test réussi, donc, qui explique pourquoi BYD a décidé de commercialiser ses modèles dans le reste de l'Europe, en ce compris la Belgique ! Notre pays ne compte toutefois pas de distributeur officiel. Toutefois, si, lors de la première réunion et en dépit des rumeurs, rien n’a été annoncé à ce sujet, nous devrions en savoir plus dans les semaines à venir, une fois les discussions finalisées et le contrat signé.
Si les contrats officiels ne sont pas encore signés, nous avons déjà pu visiter l'organisation européenne de BYD pour faire connaissance avec les trois modèles que la marque veut commercialiser en Europe. Cette première initiation s’est tenue sur une piste fermée, avec un nombre limité mais suffisant de tours pour faire connaissance. La présentation officielle n'est pas prévue avant la fin de l'année et elle se tiendra au Salon de Paris. Avant cela, en octobre, BYD annoncera les spécifications européennes complètes, ainsi que les prix : en effet, jusqu'à présent, ceux-ci n'ont pas été finalisés et nous n’avons reçu aucune estimation. Selon BYD, le prix ne doit pas être le seul argument pour convaincre les clients : inutile donc de s’attendre à des tarifs rabotés… Le rapport prix/équipement devrait toutefois être concurrentiel !
Tang
Le BYD Tang est déjà disponible en Norvège où il coûte environ 60.000 €, ce qui est une fameuse somme pour un modèle d'une marque inconnue ! La bonne nouvelle, c’est que la voiture en offre beaucoup pour votre argent : ce spacieux SUV compte 7 places et dispose d’un équipement très complet.
Sous le plancher, nous retrouvons une batterie BYD LFP, que la marque nomme "Blade" en raison de sa robustesse, de ses dimensions compactes et de sa légèreté. Cela ne l’empêche toutefois pas de disposer d’une capacité de 86,4 kWh, ce qui devrait être suffisant pour une autonomie WLTP d'environ 400 km. En outre, les tests effectués en Norvège démontrent que le Tang obtient l'un des meilleurs résultats du marché en ce qui concerne le rapport entre l'autonomie WLTP et l'autonomie réelle (avec un écart de -11%). Nous ne savons toutefois pas dans quelles conditions ces tests furent réalisés… Notez qu’au niveau de la recharge, ce Tang est limité à 110 kW lors de la recharge rapide en courant continu. La puissance combinée des moteurs électriques est annoncée à 380 kW (517 ch) et elle se voit répartie sur les 4 roues. Face au chrono, cela donne une vitesse de pointe de 180 km/h et un 0 à 100 km/h en 4,6 secondes !
Le freinage, quant à lui, est tout aussi impressionnant : BYD a collaboré avec Brembo et Bosch pour le système de freinage et le logiciel qui va avec. Enfin, relevons une direction trop peu directe et un confort décent en dépit des jantes de 22 pouces ! Temporisons toutefois en rappelant que vitesse était limitée et la route en bon état. Enfin, si vous vous posez des questions au sujet de l’origine du nom Tang, sachez qu’il s'agit d'une dynastie chinoise.
Han
La Han, une berline de luxe aux dimensions comparables à celles d'une BMW Série 5, tire elle aussi son nom d'une dynastie chinoise. Elle devrait offrir une expérience de conduite royale, avec des passagers arrière particulièrement choyés, comme en témoigne la possibilité pour ces derniers de régler le… siège du passager avant !
À l'avant, comme sur le Tang, la Han reçoit un grand écran d'infodivertissement qui peut pivoter en mode paysage (par exemple pour regarder un film sur Netflix pendant la recharge) ou en mode portrait, ce qui optimise la lecture du système de navigation. L'écran semble réactif et clair, bien que nous ne nous soyons pas trop concentrés sur ce point étant donné les spécifications pas encore tout à fait européennes. Les caractéristiques techniques du modèle sont similaires à celles de la Tang, avec une puissance de recharge légèrement supérieure (120 kW DC), un 0 à 100 km/h qui tombe en 3,9 secondes et une autonomie WLTP (l'homologation est encore en cours) de 521 km. Ces meilleurs résultats sont le résultat d’une carrosserie plus aérodynamique et d’une masse inférieure… Qui reste toutefois encore inconnue en Europe : les modèles d'essai étaient des exemplaires destinés au marché chinois.
L'Atto 3 comme fer de lance européen
Ces modèles sont aguichants, mais BYD se rend compte qu'il ne conquerra pas le marché avec un grand SUV et encore moins avec un modèle 4 portes comme la Hang. C'est pourquoi la marque place de grands espoirs dans l'Atto 3, un SUV de près de 4,5 mètres de long et qui vise les très populaires SUV du segment C. Non, Atto n'était pas un empereur chinois : il s’agit de la plus petite subdivision d’une seconde, que les scientifiques n'ont pas encore pu mesurer… Voilà qui représente la perpétuelle quête de BYD qui entend toujours faire mieux !
Plus que par son nom, l'Atto nous a impressionnés par son design contemporain aux détails originaux et ce, tant à l'intérieur qu’à l'extérieur. Certes, les goûts et les couleurs ne se discutent pas… Plus objectivement, l’habitabilité est réelle et le coffre plutôt spacieux. Il faut pour cela remercier l’empattement long et l'impact limité de la batterie.
L'Atto 3 repose sur une plateforme entièrement nouvelle, la "e-Platform 3.0". Celle-ci est construite autour de la batterie Blade, ici d'une capacité d'un peu plus de 60 kWh. Voilà qui devrait permettre une autonomie (WLTP) d’environ 420 km. Contrairement aux Tang et Han, l'Atto 3 est une traction avant qui réunit tous les éléments du groupe motopropulseur et de recharge en une seule unité, en ce compris la pompe à chaleur. A ce sujet, nous avons une bonne nouvelle : à l’instar des Tang et Han, celle-ci est livrée de série ! Le moteur électrique délivre 150 kW (204 ch) et permet d'atteindre les 100 km/h en 7,3 secondes. Lors de ce court essai, le volant fut quelques fois tiraillé par l’arrivée du couple sur le train avant lors des fortes accélérations, mais autrement, il n'y a pas de quoi se plaindre ! Rappelons toutefois qu’il s’agissait ici d’un bref essai sur une piste fermée. Pour des essais plus approfondis, il faudra attendre le Salon de Paris en octobre. BYD dévoilera alors les spécifications complètes.
Notre verdict
Bien que ces premiers essais furent brefs, les Tang, Han et Atto 3 nous ont laissé une impression positive. La technologie embarquée est de haut niveau, la finition est bonne et BYD assemble des pièces de qualité. Pour le comportement routier, BYD rassure en faisant appel à des noms reconnus (Brembo et Bosch, ainsi que des manufacturiers de pneus haut de gamme, ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs). Les constructeurs européens devraient donc garder un œil sur BYD, car si la marque peut livrer rapidement (étant donné sa propre gestion de l'ensemble de la chaîne) et si les prix et la perception des acheteurs sont bons, elle pourrait bien marquer des points, même dans notre pays (dès qu'il y aura un distributeur) !