Quelque 1200 automobilistes ont payé pendant deux mois un montant proportionnel aux kilomètres parcourus en voiture, dans et autour de Bruxelles. Cette enquête devait contrôler si les automobilistes concernés par cette taxation, laissaient bel et bien leur véhicule sur les parkings aux abords des autoroutes. Seul un quart des participants est convaincu, selon le journal « Het Nieuwsblad » qui a pu parcourir le rapport définitif.
Les résultats ne sont pas transcendants : le trafic ne baisse que de 5,5 % et jusqu’à 8 % en ville (où la taxation est plus forte). L’ensemble des trajets effectués durant les heures de pointe ne diminue que de 2 %. Dans les zones non concernées par la taxe (20 km autour de Bruxelles), les participants parcouraient même plus de kilomètres en empruntaient plus souvent les autoroutes.
« On ne va pas cracher dans la soupe »
La Fédération Belge de l’Automobile et du Cycle, la Febiac, n’est pas étonnée des résultats du projet pilote et se veut partisane d’une taxation intelligente. Luc Bontemps, administrateur délégué de la Febiac, réagit : « Un groupe test de 1.200 participants n’est rien en regard d’un réseau routier qui implique des dizaines de milliers d’autres d’usagers. Les efforts des participants pour rouler de manière plus rationnelle n’ont ainsi été que peu ou prou récompensés. Le groupe test était beaucoup trop petit pour avoir un quelconque impact sur le volume total du trafic ou les problèmes de circulation. Ceci n’est évidemment pas motivant. Si le trafic global avait diminué de 5,5% – et les embouteillages qui en découlent dans une plus grande mesure encore ! – l’effet du péage routier aurait été bien plus visible et l’enthousiasme bien plus grand ».
La Febiac considère qu’il ne pas tout rejeter en vrac et plaide pour plus d’enquêtes et de plus grands projets pilotes pour mieux en connaître les effets et en soutenir la base : « La taxe kilométrique ne peut avoir d'autres ambitions que d'induire chez chaque usager de la route un modeste changement de son comportement individuel qui, conjugué aux milliers d'autres, donnera un résultat collectif de grande ampleur se traduisant par une réduction des embouteillages, une diminution de la pollution environnementale et un abaissement du coût pour la société. Tout le monde en sortira gagnant. »
Luc Bontemps conclut : « Une taxation axée sur l'usage de la mobilité représente un maillon essentiel de la chaîne des mesures à prendre. Nous comptons sur nos nouveaux gouvernements pour intégrer ceci dans leurs politiques de mobilité dans cette nouvelle législature. »