Qui aurait pu croire que le concept LRX présenté au salon de Détroit, en 2008, enfanterait d’un Range Rover Evoque fidèle, en tous points, à ses lignes futuristes ? Avec sa face avant agressive, sa ligne de toit fuyante, sa ceinture de caisse ascendante et ses coloris étincelants, l’Evoque détonne dans nos villes.

Une formule que Mini a décidé de suivre avec son concept de Coutryman coupé. La version définitive proposée dans les concessions est d’ailleurs tellement fidèle au concept qu’elle en conserve même le nom : Paceman. Dans les deux cas, les clients à la recherche d’un SUV « fort en gueule » sont vernis. Mais lequel de ces deux aspirants mérite de porter le titre de SUV coupé le plus tendance du marché ?

Question de taille

Première différence de taille : la plus petite des Range Rover reste nettement plus imposante que la plus grosse des Mini. C’est sensible sur le plan de la longueur (4m11 contre 4m35) mais aussi surtout de la largeur (1m79 contre 1m96) et de la hauteur (1m52 contre 1m60). Installé à côté de l’Evoque, le Paceman endosse le rôle de David face à Goliath. Pourra-t-il réécrire l’Histoire ?

Yeux globuleux

Si l’on se fie à l’étude des aspects pratiques, le combat a l’air plutôt mal engagé pour la Mini. Les deux grands phares arrière, qui assurent le look du Paceman, obligent à composer avec une largeur d’accès assez étriquée vers le coffre. Cela dit, au moment d’emporter ses bagages, il faudra se rationner, de toute façon : avec 330l, le coffre n’est pas des plus volumineux.

Sur ce point, l’Evoque n’est toutefois pas exempt non plus de défaut. Son seuil de chargement culmine nettement plus haut et le volume total disponible est à peine meilleur malgré un encombrement sensiblement supérieur.

Claustrophobe ?

Grâce à ses dimensions plus généreuses, l’Evoque libère un habitacle plus spacieux. Pour un court trajet de dépannage, on peut même embarquer trois passagers sur la banquette arrière. Mais si l’on transporte des passagers sujets à la claustrophobie, on n’hésitera pas à opter pour le (gigantesque) toit panoramique vitré. Avec le toit métallique classique, on se sent vite à l’étroit vu la taille réduite des meurtrières latérales !

Conscient de ses limites en largeur aux coudes, le Paceman décide de ne proposer que deux sièges indépendants à l’arrière. Du coup, il libère une habitabilité appréciable au vu de ses dimensions réduites. Par contre l’accès vers les places du fond s’avère vraiment peu pratique. Le Range Rover Evoque coupé s’en sort mieux… Mais, entre nous, l’Evoque conservant quasiment le même sex-appeal en version 5 portes, autant délaisser le coupé si l’on est amené à transporter souvent des passagers !

Rétroviseurs

En conservant des mensurations relativement compactes dans les deux cas, nos deux SUV coupés restent à l’aise dans les centres urbains. Par contre, il faudra se contenter d’une visibilité périphérique assez limitée au moment de se garer.

C’est surtout sensible à bord de l’Evoque (mais un système de parking automatique, voire une vision panoramique autour du véhicule sont proposés en option) : la lunette arrière est très étroite et les rétroviseurs, gigantesques, perturbent la visibilité de ¾ avant. On ne voit d’ailleurs qu’eux dans les ronds-points ! Mais, au moins, on y voit quelque chose !

C’est tout le contraire à bord du Paceman : les rétroviseurs ne gênent pas le moins du monde, mais format rikiki et positionnés beaucoup trop bas, ils ne dégagent quasiment aucune visibilité vers l’arrière !

Petite bombe

Fier de son logo Range Rover, l’Evoque ne brade pas vraiment ses services. Cela dit, comme toute bonne Mini qui se respecte, le Paceman a aussi le chic de gonfler la facture finale grâce à son programme de personnalisation onéreux. Disons que pour un tarif de base sensiblement équivalent (30.500€ pour la Paceman contre 34.800€ pour l’Evoque), on peut disposer du plus petit moteur diesel (2.2l de 150 ch) sur l’Evoque et du plus gros moteur diesel sur le Paceman (2.0l de 143 ch). Vu la différence conséquente de poids entre les deux modèles (205 kg, tout de même !), il n’y a pas photo côté performance : le Paceman Cooper SD assure des prestations bien plus soutenues (0 à 100km/h en 9,2 contre 11,2 s) !

Confort ferme

De toute façon, le Range Rover Evoque préfère miser davantage sur le confort de marche. Conservant un toucher de route plus sportif, le Paceman plaira aux amateurs de conduite couteau entre les dents. Par contre, avec l’abondance du couple du moteur BMW (305 Nm), la motricité du train avant est rapidement mise en défaut sur sol gras. Mieux vaut, si le portefeuille le permet, opter pour la version à quatre roues motrices sur le Paceman. On bénéficiera alors d’une motricité nettement plus convaincante.

Même constat d’ailleurs avec l’Evoque. En fonction de la souplesse de son portefeuille, opter pour la variante à transmission intégrale permettra ici de bénéficier de véritables prouesses en tout-terrain à l’occasion. Inutile d’espérer de suivre avec le Paceman : sa garde au sol nettement plus faible (14 cm contre 22 cm) ne permettra pas de prendre la poudre d’escampette !

Conclusion

Les amateurs de conduite sportive se dirigeront vers le Paceman qui conserve un toucher de route typiquement Mini. Au final, l’Evoque se démarque tout de même grâce à sa plus grande polyvalence. Nettement mieux fini, plus pratique à l’usage et utilisable aussi à l’occasion en dehors des sentiers battus, le petit Range Rover multiplie les qualités. Mais attention dans les deux cas à ne pas se laisser étourdir par la plastique de ces gravures de mode au moment de cocher les options sur le bon de commande ! Les tarifs peuvent vite s’envoler !