Fabriquée dans la mythique usine de Dieppe, là où naissaient les fabuleuses Berlinettes Alpine des années 60-70, la Clio Sport possède du sang bleu dans ses veines. Il faut dire que la firme au losange s’est toujours efforcée de développer des versions vitaminées de ses modèles. Les années 60 et 70 ont vu les R8 et R12 Gordini, ainsi que les méchantes R5 Turbo I et II. Plus tard, avec l’arrivée de la Clio, la 16V a connu un succès commercial considérable. Aussi agile sur route que sur circuit, celle-ci a vu sa puissance monter jusqu’à 150 ch sur la Clio Williams, véritable collector aujourd’hui. Avec l’évolution du modèle, la bombinette est devenue RS, puis sport pour atteindre 182 ch. Séance de body-building Plus longue, plus haute et plus large que l’ancien modèle, la Clio nouvelle génération a des dimensions très généreuses pour sa catégorie. La version Sport se devait donc de faire encore mieux avec des ailes et des boucliers surdimensionnés. Le résultat final est plutôt impressionnant avec ses panneaux de carrosserie qui lui sont spécifiques et ses grandes roues de 17 pouces. Plus intéressant encore, le pare-chocs arrière comprend un large diffuseur d’air destiné à améliorer l’appui aérodynamique : du jamais vu sur une voiture de ce segment ! Hausse de performance décevante Outre des trains roulants revus et optimisés, la Clio possède en outre des étriers de freins Brembo, à l’instar de sa sœur la Mégane Sport. Car, sous son capot, se cache un quatre cylindres 2 litres 16 soupapes développant 200 ch. Commandé par une boite de vitesses à 6 rapports, ce dernier aime prendre des tours car se potentiel se situe à 7250 tr/min ! Avec un couple de 215 Nm perché à 5550 tr/min, ce moteur ne voit sa puissance que peu évoluer par rapport au modèle précédent. Cependant, le poids lui est en nette hausse : près de 1315 kg à vide ! Intérieur sport Lorsqu’on s’installe à son volant, on se sent vite à l’aise grâce aux sièges baquets au maintien excellent. Si l’habitacle n’évolue presque pas par rapport à une Clio de série, certains détails ne trompent cependant pas. Spécifique au modèle, le compte tours possède des chiffres de plus en plus gros au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de la zone rouge. En outre, une petite diode lumineuse averti le conducteur lorsqu’il est temps de passer un rapport. Avec un pédalier en aluminium à « trous trous » et un volant en cuir surpiqué avec une ligne rouge rappelant le point neutre, la Sport ne manque pas de charme. Grande nouveauté, elle peut même recevoir de très jolis et efficaces sièges Recaro, plus destinés à l’attaque qu’à un usage quotidien de la voiture. Châssis excellent Lorsque le moteur s’ébroue, on est vite déçu de la sonorité du moteur. Pas flatteuse au ralenti et à bas régimes, elle s’améliore après 4000 tr/min. Très linéaire, l’accélération de la Clio Sport n’est à vrai dire pas très impressionnante. Si les vitesses atteintes le sont, ce n’est pas la franche poussée. Par contre, son équilibre est excellent grâce à des suspensions bien travaillées qui lui évitent le roulis. A l’aise partout, elle fait merveille sur les petites routes portugaises de notre essai ou son comportement sain se révèle pleinement. Affichée à 21 900 €, la petite sportive risque malheureusement d’être plutôt rare sur nos routes car sa taxe de mise en circulation de 5000 € risque d’en refroidir plus d’un.