François Piette

11 NOV 2009

Esprit de conquête

Succédant à une Mégane II tricorps à la carrière commerciale timide dans nos contrées, la Fluence a des ambitions intercontinentales : via ce modèle, Renault espère conquérir des marchés allant de la Turquie à l’Europe, en passant par le Moyen-Orient et... l’Australie ! Voulue universelle, la Fluence veut donc se démarquer du restant de la vaste gamme Mégane.

Placée sur un segment sûr !

Si le segment des familiales compactes est l’un des plus importants, la sous-catégorie des véhicules tricorps ne remporte pas un vif succès... en Belgique du moins ! Car les pays du bassin Méditerranéen et du Moyen-Orient sont nettement plus friands de cette formule plus statutaire ! Toujours est-il que cela représente un gros volume de ventes, ce que Renault ne pouvait ignorer.

Ne vous contentez pas des photos...

Certes, on vous l’accorde, les premiers clichés révélés de la Fluence ne l’ont pas immédiatement cataloguée au rang des canons de beauté. Contraction des mots « Fluide » et « Elégance », la Fluence se place malgré tout comme une berline à l’aspect statutaire. Vue « pour de vrai », le constat est – un peu – plus flatteur. Nettement plus réussi, en tout cas, que les Mégane I et II à trois volumes ! Après, à chacun de juger selon ses goûts.

Un joyeux milk-shake

Basée sur la plateforme de la Mégane III, la Fluence réemprunte le berceau avant de la Mégane II et le train arrière d’une Nissan uniquement vendue en Corée. Bref, la sauce est cosmopolite mais retient tous les ingrédients caractéristiques des Renault actuelles. Ainsi, la planche de bord est reprise des Mégane III, en oubliant toutefois l’énorme compteur numérique pour un élément plus traditionnel. La qualité de finition et des matériaux est tout à fait honorable et digne de la concurrence.

Equipée comme il faut

L’équipement de bord peut être vaste et comporter une sono développée par Arkamys, le fameux GPS TomTom à moins de 500 €, une prise USB, la connexion Bluetooth, la sellerie cuir, la climatisation bizone à trois niveaux de ventilation,... Et si les prix ne sont pas encore connus pour la Belgique, ils devraient néanmoins se situer à un niveau plutôt favorable.

A bord

Longue de 4,62 m, haute de 1,48 m et large de 1,81 m, la Fluence a le gabarit assez imposant ! Et cela profite un peu à l’habitabilité, largement suffisante pour 4, mais surtout au coffre, qui offre pas moins de 530 litres ! Dommage toutefois que la surface de chargement, une fois la banquette rabattue (1/3 – 2/3), ne soit pas parfaitement plane ! Bon, allons-y pour un reproche, pour le moins curieux : le dossier du passager arrière droit semble trop mince et directement posé sur une tôle trop fine. Résultat : on s’y enfonce, avec un curieux « clonk » au passage ! Etrange et déplaisant, mais ce défaut disparaît avec la sellerie cuir ! Pour le reste, rien à signaler, si ce n’est une position de conduite correcte, hélas infligée de sièges manquant cruellement de maintien ! En virage, autant s’accrocher fermement à la poignée ou au volant !

En route !

Construite en Corée et en Turquie, la Fluence sera appelée à traverser des contrées pas forcément hospitalières. C’est d’ailleurs à Izmir, cité turque, que nous l’avons testée pour vous. Comprenez que la garde au sol est particulièrement généreuse et que la suspension affiche une étonnante souplesse. Plutôt confortable, mieux vaut oublier toute idée de conduite dynamique, ce qui se soldera par de curieuses réactions rebondissantes et pas franchement précises ! D’autant que la direction, à assistance électrique, ne met pas en confiance. Clairement, ce n’est pas en attaquant comme un sourd sur de petites routes que la Fluence se fera appréciée, mais plutôt en « cruisant » calmement, où elle affichera dès lors un très honorable confort, même sur les routes les plus défoncées.

Deux moteurs, plutôt calmes

Seuls deux moteurs seront proposés en Belgique : un 1.6 l essence de 110 chevaux ainsi qu’un 1.5 dCi de 105 chevaux affichant des émissions de 119 g/km. C’est clairement ce dernier que nous vous recommandons ! Quoiqu’il nous semble assez sensiblement moins vif ici que sur les autres modèles de la marque. Creux sous les 2.000 tr/min, il requiert un vif engagement avec la boîte 6 manuelle ! Le moteur essence, pour sa part, s’en remet à une boîte 5. Assez silencieux aux allures courantes, il manque toutefois de couple et demande à être poussé au-delà de 3.500 tr/min pour afficher des relances correctes. Sur autoroute, son régime de croisière est assez élevé (3.500-3.700 tr/min) et entraîne une désagréable résonance dans l’habitacle.
 

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