François Piette

15 SEP 2008

Essoreuse berlinisée !

Lors du lancement de sa Laguna, Renault avait déjà insisté sur le potentiel dynamique de sa berline ! Un potentiel encore accentué avec l’apparition de cette Laguna GT, disposant de quatre roues directrices. De quoi transformer une honorable en véritable centrifugeuse sur routes sinueuses !

Présentation

Le concept n’est pas nouveau : dans les années 80, Honda avait déjà présenté une Prélude équipée de quatre roues directrices. Lors de l'arrivée de l'ESP, l’idée fut quelque peu oubliée… Jusqu’à l'avènement de quelques ingénieurs français inspirés, qui décidèrent de ressusciter le système ! En dessous des 60 km/h, les roues arrière tournent dans le sens opposé aux roues avant, avec un angle maximum de 3,5°. Cela permet à la fois un diamètre de braquage réduit, une agilité accrue et une direction plus directe. Au-dessus de 60 km/h, les roues arrière tournent dans le même sens que les roues avant et assurent une stabilité supérieure tout en retardant l’apparition de sous-virage.

Volant en main

La différence est immédiatement perceptible, avec une direction bien plus directe et sensible. On sent réellement le train arrière se positionner pour accroître d’autant l’agilité ! Il n’a suffit que de quelques mètres pour se rendre compte du bien-fondé du système ! C’est véritablement magique et l’on se fait très rapidement à cette direction plus tranchante. En ville, la voiture est donc un régal d’agilité, en se faufilant habilement à travers les petites rues. On n’en oublie complètement ses dimensions, tout de même respectables (4.695 mm de long) !

Sur routes sinueuses, la Laguna GT est tout simplement imbattable… A moins que votre étalon de mesure s’appelle Lotus Elise ! Il suffit de regarder le virage qui se dessine pour que la voiture y plonge littéralement ! Certes, quelques voitures me sont déjà passées entre les mains, mais cette Laguna GT m’a littéralement bluffé ! Non seulement l’agilité est imbattable, mais la stabilité également ! Quant au grip… Vous deviendrez malade sous l’effet de la force centrifuge avant que la voiture ne perde de l’adhérence ! Au sujet de la motricité, disons qu’elle prouve que les ingénieurs français savent concevoir un train avant ! A vouloir la brusquer, il n’est pas impossible de déclencher quelques réactions de survirages, mais qui seront de toutes manières, bien vite endiguées par l’ESP optionnel. Ce dernier a été adapté au nouveau châssis et se montre un peu plus permissif. En revanche, il reste toujours non déconnectable au dessus des 50 km/h. Enfin, cerise sur le gâteau, le système de freinage se révèle des plus performants !

Deux moteurs

Evidemment, un tel châssis mérite un moteur suffisamment puissant que pour exploiter l’excellence du comportement routier. Deux motorisations sont prévues, le bien connu 2.0 dCi, et poussé à 180 chevaux et, surtout, 400 Nm dès 2.000 tr/min. Il s’agit sans aucun doute du moteur à conseiller, son couple disponible permettant de reprendre souplement à bas régimes… Et en silence ! Le moteur essence, cubant lui aussi 2 litres, mais fournissant 205 chevaux à 5.000 tr/min et 300 Nm à 3.000 tr/min, se montre moins convaincant. Nettement moins, en tout cas, que son homologue de chez VW, le 2.0 TFSI. Sa sonorité est franchement banale et il manque de réactivité à l’accélérateur. Il n’en reste pas moins très souple, avec une belle aptitude à grimper dans les tours. Les deux moteurs sont accouplés à une boîte 6 manuelle, assez agréable au demeurant. Un indicateur de passage de rapports est monté de série, mais sa logique semble franchement curieuse, en insistant de manière exagérée sur les trop bas régimes…

Question consommation, là encore, le diesel est nettement plus à son avantage, avec une moyenne de 8,5 l/100 km. Le moteur essence, lui, demande carrément trois litres de plus ! Au niveau des émissions de CO2, cela donne respectivement, 172 et 194 gr/km.

Question pratique

Essayée en break et en berline, la Laguna GT conserve tout naturellement les points positifs et négatifs des versions plus traditionnelles. La modularité du break est particulièrement intéressante, avec une banquette rabattable en actionnant simplement une tirette, mais le volume reste assez quelconque. L’habitabilité, en revanche, est des plus correctes. Quant à la visibilité arrière, elle est perturbée par les montants arrière qui gênent la vue de ¾ arrière.

Niveau confort, la GT bénéficie de très beaux sièges mi-cuir, mi-Alcantara, mais dont l’assise aurait pu être perfectionnée. Le confort de suspension est excellent et n’a en rien été altéré par le châssis spécifique. L’insonorisation ne mérite que des éloges, les deux moteurs étant d’un mutisme remarquable.

Prix

La Laguna GT est disponible à partir de 31.500 € en version essence et 32.400 € en diesel. Des tarifs élevés, qui font regretter l’absence de versions plus simplement équipées. Mais au vu de l’équipement fourni, le prix n’a rien d’excessif : de série, la Laguna GT dispose de la peinture métallisée, des antibrouillards, du régulateur-limiteur de vitesse, des capteurs de pluie et de lumière, de la climatisation automatique bizone, du pédaler en aluminium, de la radio mono CD MP3, des jantes alliage de 18 pouces, de la sellerie mi-cuir, mi-Alcantara, des sièges et du volant sport,…

Conclusion

En voilà une qui vous donnera le tournis sur petites routes ! Son véritable atout, c’est sans aucun doute son châssis, incroyable de stabilité et d’agilité. Sur petites routes, l’efficacité atteint des sommets ! Mais il faudra la choisir en diesel, le moteur essence manquant d’agrément.

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