Faut-il rappeler l'histoire? Renault présente la Floride en 1950, un élégant cabriolet dessiné par l'italien Pietro Frua, basé sur la plate-forme de la Dauphine. Bon d'accord, la plate-forme de la Dauphine, ce n'était peut-être pas la meilleure idée, mais avouez que la ligne dessinée par Pietro Frua avait plutôt fière allure, non? D'ailleurs Brigitte Bardot ne s'y était pas trompée, la Floride était presqu'aussi belle qu'elle, vous ne trouvez pas? Est-ce la faute à Brigitte? Est-ce la faute aux piètres performances routières de la Floride? Toujours est-il qu'elle fut vite cataloguée comme voiture pour femme, et continuera ainsi sa carrière jusqu'en 1968, aussi sous le nom de "Caravelle", tant en cabriolet qu'en coupé.

Brigitte Bardot

Renault décida l'an dernier de proposer une série limitée "Floride" aux amateurs, mais celle-ci ne reprit du passé que le patronyme "Floride" et une harmonie de couleur plutôt rétro, avec sa carrosserie ivoire et son intérieur mêlant à l'ivoire un magnifique rouge tirant sur le "brique". Le toit ouvrant de ce coupé-cabriolet a délaissé la toile de la Floride d'antan pour un complexe mécanisme qui escamote le toit vitré et la lunette arrière sous le capot du coffre arrière, au détriment de l'espace dévolu aux bagages. Cheveux au vent et sac léger, ou toit rigide et grosse valise, il faudra choisir avant de partir! Notons par la même occasion que pour se découvrir, la Mégane réclame un minimum d'espace: le coffre arrière se déploie en arrière de la voiture, mieux vaut prévoir un peu d'espace entre celle-ci et la voiture (ou le mur) situé derrière elle!

Cheveux au vent

Nous décidons de voyager léger (l'habitude de la moto, sans doute!) et décapotons, pardon, replions! Une bonne vingtaine de secondes et l'affaire est pliée. En gardant encore le doigt à la manœuvre, les quatre vitres descendent dans la foulée. Nous en profitons pour admirer ce cockpit aux antipodes de l'éternel noir dont nous abreuvent la majorité des constructeurs! Enfin, du noir, il en reste, bizarrement, sur la partie inférieure de la planche de bord, et on se demande bien pourquoi, vu qu'on n'en retrouve guère ailleurs! Amateurs de voitures anciennes, nous n'aimons rien tant que la tôle laquée couleur carrosserie à l'intérieur et Renault a certainement voulu nous faire plaisir sur ce plan là. Raté! Les incrustations sur le tableau de bord, la console et les contre-portes font épouvantablement plastoc ! Dommage… Flânerie

La Mégane Floride se montre prévenante envers ses occupants avant: filet anti-remous, sièges chauffants, rien ne manque pour parcourir en toute sécurité de belles étapes, mais nous n'en dirons pas autant pour les places arrières, certes très jolies dans cette combinaison rouge-ivoire, mais trop étriquées pour envisager plus qu'un petit trajet. Le châssis offre aux occupants un confort de premier ordre, ce qui rend la Mégane particulièrement apte au voyage (à deux!). Le petit bloc dCi 110ch n'invite pas à l'attaque couteau entre les dents, bien sûr, mais suffit à mouvoir sans peine les 1600 kg de notre "Floride". Ce modèle, limité à 1600 exemplaires numérotés (dont 70 pour la Belgique) se veut généreusement équipé.

Tout ce qu'il faut

Il ne bénéficie d'ailleurs d'aucune option, mais ne manque de rien, avec un accès mains libres, une climatisation bizone, les essuie-glaces, phares et frein de parking automatiques, le régulateur et limiteur de vitesses, l'aide au stationnement avant et arrière, la radio cd avec prise MP3, et le kit mains libres Bluetooth, le GPS Carminat TomTom, le cuir spécifique "Floride" bi-ton et surtout la plaquette numérotée. Notons encore que le toit est vitré et que la Mégane cc dispose d'arceaux de sécurité à déclenchement automatique. Très agréable à vivre au quotidien, la Mégane CC ne pêche que par une ligne de caisse trop haute, ce qui "enferme" un peu trop les occupants à notre goût, et n'allège guère la ligne, mais cette maladie atteint à peu près tous les cabrios de notre époque, hélas…