Zoé, c’est quoi au juste ?

Zoé, c’est la citadine ultime ! Sur papier, elle se profile en effet, comme le véhicule urbain idéal : compact, pratique et électrique ! Cela n’a l’air de rien, mais Renault a réussi à loger 4 à 5 personnes, 338 litres de bagages, un moteur électrique et un impressionnant pack de batteries en seulement 4,084 mètres de long. Plus fort encore, le tout a décroché les cinq étoiles au crash-test de l’Euro NCAP, ce qui est une vraie performance pour un véhicule de ce type !

Une autonomie enfin confortable !

Quand l’immense majorité des véhicules électriques annonce une autonomie de 150 km, Zoé pulvérise les records en promettant 210 km ! Enfin, du moins, selon les normes européennes. Dans la vie réelle, cela donne plutôt de 100 à 150 km, ce qui reste toutefois très largement supérieur à ce que proposent les rares véhicules électriques actuellement sur le marché !

Et c’est vrai : parcourir 140 km ne demande même pas d’effort particulier, juste une conduite souple. Pour vous aider dans votre conduite, Renault propose un mode éco qui bride le moteur (90 km/h maxi au lieu de 135 km/h) et le confort thermique.

Des batteries dans les soubassements

Afin de garantir un tel rayon d’action, Renault a bien entendu travaillé sur les aspects classiques : récupération de l’énergie cinétique lors des ralentissements, pneus Michelin spécifiques à faible résistance au roulement, pompe à chaleur en guise de chauffage et des batteries Lithium-Ion maousse costaudes ! Au sujet de ces dernières, précisons qu’elles se logent dans les soubassements pour un centre de gravité au plus bas, affichent une tension de 400 Volts et accusent près de 300 kg sur la balance.

Des kilos et des chevaux

Si Zoé affiche une frimousse toute mignonne, elle accuse tout de même un solide embonpoint : près de 1,5 tonne ! Pour déplacer le tout, Renault a opté pour un moteur électrique de 88 chevaux et, surtout, de 220 Nm de couple. Pas de boîte de vitesses, mais un simple réducteur. Comprenez : appuyez et ça répondra sans temps de réponse et avec toute l’énergie nécessaire.

Première rencontre…

Voiture d’avenir, la Zoé ne transporte cependant pas ses passagers dans un décor de vaisseau spatial. Au contraire, l’ambiance de bord est plutôt terne : plastiques durs, finition très moyenne, banquette arrière plate comme Paris Hilton, du gris à tous les étages ; on ne la désignera pas comme la citadine sexy de l’année !

Du côté des commandes, rien de très déroutant non plus : un combiné (numérique, certes) sous les yeux, une tablette multimédia au centre, deux pédales, un sélecteur marche avant/arrière, un frein à main et roule ma poule ! Mais la bonne nouvelle, c’est que cet univers désuet sera malgré tout à bonne température, grâce à un bouton sur la télécommande permettant de préchauffer son véhicule à distance !

Silence, elle tourne !

Une pression sur le bouton de démarrage et les cadrans s’illuminent sur un fond de jingle d’accueil. Il n’y a dès lors plus qu’à reculer le levier sur « D », lâcher les freins et c’est parti pour un petit tour en ville ! Et là, Zoé révèle toute sa magie : sans bruit, elle se faufile avec douceur et confort dans la circulation.

A l’aise sur autoroute

Afin d’éviter de collectionner les piétons distraits sur son capot, Renault a développé trois sons différents et émis vers l’avant de la voiture entre 1 et 30 km/h. Sympa, mais il faut avoir l’oreille tendue ! Une manœuvre d’évitement ? Pressez l’accélérateur et une main invisible emporte fermement la Zoé, mais toujours en parfaite quiétude. Mieux : les échappées sur voies rapides ne sont même pas une tare : elle tient son 120 km/h avec aise et seuls quelques bruits de vent finiront par perturber le silence qui règne à bord.

Quant à la recharge…

Chez Renault, on qualifie le système de recharge « Caméléon » de révolutionnaire ! Et en effet, il permet de charger les batteries indifféremment sur des bornes allant de 3 à 43 KW. Soit, en plus clair, des temps de recharge compris entre 30 minutes (43 kW pour 80% de recharge) et 9 heures (3 kW, recharge complète).

Oups

Mais il y a un hic : Renault impose la « Wall-Box » pour une recharge sûre et sans risque. Comprenez qu’il vous sera impossible de charger via une prise domestique : vous qui comptiez aller chez belle-maman qui habite à 80 km, recharger l’engin sur place et revenir, c’est loupé ! A moins de convaincre belle-maman d’investir dans la dite « Wall-Box »… Pari osé car la chose coûte minimum 950 € !

Tarifs

C’est ici que l’on sort les calculettes ! Zoé est proposée à partir de 21.550 € en finition Life et jusqu’à 23.350 € pour les exécutions Intens et Zen. Dans tous les cas, la dotation de base comprendra le « R-Link », le système multimédia évolué qui, outre ses nombreuses applications, sa connexion Internet et sa faculté à lire la météo et vos e-mails, est capable d’évaluer et de conseiller votre conduite.

Première mauvaise nouvelle : à ce prix, il s’agira d’ajouter les 950 € minimum pour la prise « Wall-Box » obligatoire pour recharger la cocotte à la maison. Ensuite, comme toutes les Renault électriques, Zoé est vendu sans batterie. Cette dernière est proposée à la location à partir de 79 € par mois, si vous roulez 12.500 km par an. A ce kilométrage annuel, vu le prix de l’électricité, Zoé vous reviendra (peu ou prou) au même prix qu’une Clio thermique.

Belgique, terre d’accueil… Vraiment ?

Reste que le Royaume de Belgique n’est toujours pas orienté vers les véhicules électriques. Bornes publiques rares, aucun incitant fiscal (sauf en Wallonie, avec une prime de 2.500 €), pas de parking gratuit, pas de zone à zéro émission dans les centres urbains : nos voisins ont de belles longueurs d’avance !

Alors, pour qui ?

Quand Renault parle d’une mobilité électrique accessible à tous, nous serons plus nuancés. Le client de Zoé habitera de préférence en ville, voire en périphérie, le terrain de jeu idéal de la petite puce. Ensuite, il disposera d’un garage avec courant et sera sensible au côté « éco », quitte à en payer le prix. Et bien entendu, il considérera Zoé comme son second véhicule. Vous remplissez ces conditions ? Zoé est alors la proposition électrique la plus aboutie du moment.

Conclusion

Mais que fait la Belgique ? Quand les Pays-Bas, la France et même le Luxembourg accueillent avec enthousiasme ces véhicules sous une kyrielle d’avantages, la Belgique stagne et semble les ignorer. Dommage, car Zoé prouve que le concept de véhicule électrique est enfin abouti. Certes, elle ne s’adresse pas à tout le monde, reste imparfaite, mais globalement, la petite citadine de Renault se profile comme une alternative tout à fait crédible.