Sébastien Vanhouche

7 MAR 2022

Reportage : 1.000 km en BMW i4

À nouveau, nous avons traversé la Manche pour nous rendre à Oxford en voiture électrique. Mais notre expérience fut un peu différente de la précédente…

Comme on dit : « on prend les mêmes, et on recommence », enfin, à une exception près. Ce voyage jusqu’au pays de sa Majesté ne se fera pas en VW ID.4, mais à bord d’une BMW i4. Le constructeur bavarois annonce jusqu’à 590 km d’autonomie grâce à une batterie de 84 kWh. De quoi rejoindre Oxford depuis Bruxelles sans avoir besoin de s’arrêter ! Du moins en théorie, parce qu’en pratique, ce voyage n’a pas démarré sous les meilleurs auspices…







On a connu meilleur départ…

Quelques déplacements nécessaires avant le grand départ et, une fois tout le monde à bord et le coffre plein, l’i4 n’affiche déjà plus que 76% et 344 km d’autonomie. On ne gagnera pas Oxford sans un arrêt. Pas de panique, l’Eurotunnel ne se trouve qu’à 229 km. Comme nous avons déjà pu l’observer, à 120 km/h, les kilomètres défilent plus vite sur le tableau de bord que sur le GPS. À Calais, l’i4 n’affiche plus que 20% et 85 km restants. Heureusement, il y a des bornes sur place.





Ascenseur émotionnel

4 places sont dédiées aux véhicules électriques, mais elles ne disposent que de 2 connecteurs CCS. Pas terrible. Encore pire, aucun d’eux ne fonctionnent ! Par chance, la première borne anglaise est une Ionity. Et une fois branché, le fournisseur démontre son efficacité. L’i4 atteint immédiatement une puissance de charge de 160 kW ! La charge ne se maintient pas continuellement un tel niveau, mais elle reste constamment au-delà des 100 kW. Après un passage par la supérette, l’Allemande a fait grimper sa batterie de 15 à 61% !





Le plein à la vitesse grand V ! 

Arrive alors le traditionnel arrêt sur l’aire d’autoroute de Cobham au sud de Londres. Au moment de brancher la voiture sur une autre station Ionity, le tableau de bord affiche 38%. Encore une fois, l’i4 emmagasine les ions à la vitesse grand V, et ce bien que tous les connecteurs soient occupés en même temps ! Départ canon à 170 kW avant de stabiliser à 100 kW pour finir par chuter à 50 kW au-delà des 80%. Malgré une pause assez rapide, la Bavaroise a quitté la station en affichant 93% de charge.





Le reste du trajet s’est déroulé sans encombre. Après 6h15 et 500 km de route, la BMW affiche 19,6 kWh/100 km de moyenne, 72% et 351 km restants. Si cette première partie fut déjà remarquable, c’est véritablement sur le retour que l’i4 a impressionné !





Retour express

Chargée à bloc avant le départ, le tableau de bord n’affiche que 419 km d’autonomie… C’est toujours plus que ce qu’il ne faut pour rejoindre Folkestone. Comme nous avions déjà pu le constater, les limitations ont du bon. Arrivé à l’Eurotunnel 227 km plus loin et sans faire d’arrêt, l’i4 affiche 47% et 211 km d’autonomie. Bravo ! Encore une fois, l’arrêt est express, un rapide passage par la douane et aux toilettes permet d’atteindre 63%.





En France, pas de chichi, on demande au GPS de la voiture de rentrer directement à la maison à 220 km de notre position. Et là, surprise ! Un message apparaît : « autonomie insuffisante pour le trajet restant. Voulez-vous recharger ? » Bizarre, l’i4 annonce pourtant 287 km restants. Mais on te fait confiance BMW !

       

Notre Allemande demande un arrêt d’à peine 5 minutes à la station Ionity (oui, encore) de l’aire de Froyennes-sud à la frontière belge. On obéit et effectivement, grâce à un débit une nouvelle fois impressionnant de 208 kW, il faut peu de temps pour que l’autonomie soit suffisante pour rentrer. À l’arrivée, il reste moins de 20% de batterie et la consommation moyenne dépasse légèrement les 20kWh/100 km.





Combien ça coute ? 

Les tarifs n’ont pas changé depuis notre dernière traversée : charger à l’Eurotunnel est gratuit alors qu’Ionity réclame 0,83 €/ kWh et 0,42 €/ kWh avec abonnement en Angleterre contre 0,69 €/ kWh et 0,35 €/ kWh avec abonnement en Belgique. Ne pouvant profiter de la recharge gratuite à l’Eurotunnel à l’aller, ce voyage nous aura couté davantage que celui en ID4 ou en Mustang Mach E. Mais l’on reste sur des tarifs raisonnables.

« Le temps, c’est de l’argent », et de côté-là, ce trajet nous a peu couté ! Au total, il a fallu 50 minutes d’arrêt à l’aller et seulement 20 minutes au retour ! Et ce en comptant les quelques minutes pour passer la douane de Folkestone, voiture électrique ou non. Au total, on avoisine une heure de pause pour un trajet d’un demi-tour d’horloge ! Un ratio plutôt impressionnant !






Un seul petit bémol…

Il n’y a plus grand-chose qui empêche d’envisager un long voyage en électrique. Si ce n’est les bornes hors tensions comme ce fut le cas côté Français du tunnel sous la Manche … Et puis il ne faudrait pas non plus que tout le monde s’y mette en même temps. Nous n’avons pas dû attendre de place à la station Ionity de Cobham, mais nous avons pris le dernier connecteur ! Au moment de reprendre la route, des voitures attendaient notre départ pour se brancher. On ne dirait donc pas non à quelques bornes supplémentaires, à moins que Tesla ne continue d’ouvrir son réseau à la concurrence ?


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