Jean-Francois Christiaens

21 JUN 2022

Reportage : V2L, pratique, l’électricité nomade ?

En théorie, une voiture électrique compatible avec la fonction V2L peut s’avérer pratique. Mais concrètement, à l’usage, est-ce que cela fonctionne vraiment ?

L’avènement de la voiture électrique nous donne l’occasion de réaliser différents types de reportage. Tester la recharge rapide pour des longues distances vers l’Allemagne ou l’Angleterre ; tenter de couvrir la plus grande distance avec une seule charge, charger sur le réseau Tesla avec des modèles concurrents, comparer l’expérience de recharge rapide sur différentes infrastructures, etc. Cette fois, c’est une particularité appelée à se répandre sur les modèles électriques que l’on a voulu mettre à l’épreuve : la fonction V2L. Soit la possibilité d’alimenter un appareil électrique externe à partir de la batterie du véhicule.

Vehicle-to-load

C’est avec le premier break électrique grand public que nous avons tenté l’expérience : la MG 5. Dans ce cas-ci, le modèle est compatible en série avec la fonction V2L, mais ce n’est pas toujours le cas. Sur la nouvelle Kia e-Niro, par exemple, il faut régler un supplément de 1.500 € sur les versions d’accès.



Pour utiliser cette fonction, on dispose parfois d’une prise 220 volts directement à bord du véhicule. Mais il faut aussi souvent brancher un dispositif directement sur le port de charge externe du véhicule. C’est le cas chez MG : on branche un accessoire, fourni dans une valisette, dont l’extrémité prend simplement la forme d’un bloc multiprises.

Puissance « limitée »

En fonction du véhicule, la puissance de sortie autorisée varie. Sur les Kia EV6 et Hyundai Ioniq 5, par exemple, on peut tirer jusqu’à 3.600 W. Dans le cas de notre MG5, il faudra se contenter de 2.200 W. Ce qui, quand on a besoin d’électricité au milieu de nulle part, peut toutefois déjà s’avérer plutôt pratique…

Test numéro 1 : l’ordinateur portable

Cela permet, par exemple, de recharger la batterie de son appareil photo en vacances ou d’alimenter son ordinateur portable lors d’un déplacement professionnel. Concrètement, on branche l’accessoire V2L dans le port de charge du véhicule, on insère la fiche d’alimentation de l’ordinateur dans le multiprises et puis on valide la « décharge » de la batterie via l’écran tactile du véhicule. L’alimentation de l’ordinateur annonçant une puissance de seulement 65 W, cela fonctionne évidemment sans problème…

Notez qu’on peut, par sécurité, fixer une limite pour la décharge de la batterie. Histoire d’avoir encore assez de jus dans sa voiture pour repartir… Mais il y a de la marge de toute façon. Avec une batterie pleine à 83 % et une limite de décharge fixée à 50 %, notre MG5 « Longue Autonomie » (61,1 kWh) nous annonçait encore la possibilité de laisser notre ordinateur se recharger pendant 17 h.

Côté pratique, pour ce genre d’utilisation, on aurait tout de même aimé pouvoir disposer d’une prise 220 volts directement dans l’habitacle (comme c’est le cas dans la Hyundai Ioniq 5 par exemple). Par chance, le soleil était radieux pendant notre petite expérience. Mais on se voit mal laisser le bloc multiprises dehors sous la pluie, avec le câble de notre ordinateur passant par une fenêtre entrouverte…

Test numéro 2 : la perceuse à percussion

Ce problème est moins de mise pour l’usage d’un outil portatif si l’on envisage des travaux à l’extérieur… La fiche signalétique de notre perceuse à percussion annonce une puissance de 750 W. Et dans ce cas-ci aussi, l’alimentation a fonctionné sans le moindre problème même après plusieurs essais intensifs.

Test numéro 3 : la bouilloire

La MG5 étant équipée de barres de toit, on aurait pu renouveler notre expérience du camping nomade, avec une tente de toit. La fonction V2L aurait alors été très pratique pour se préparer un café ou un thé de grand matin ! Notez qu’avec ce genre d’appareil, on se rapproche toutefois de la limite autorisée par la MG5, puisque notre bouilloire annonce une fourchette de puissance comprise entre 1.850 et 2.200 W.

Le test s’est toutefois avéré tout aussi concluant : l’eau a chauffé en quelques minutes. Seule différence avec nos plus faibles consommateurs : le temps d’utilisation estimé par la voiture avec le même seuil de limite d’utilisation a chuté à un peu moins de 8h. Ce qui laisse tout de même encore le temps de se faire chauffer beaucoup de litres d’eau…


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