Un style à la page

Une Saab, c’est avant tout une voiture sérieuse mais néanmoins originale. Jadis, elles avaient le hayon pour se démarquer du commun automobile. Aujourd’hui, la 9-3 adopte un profil de 3 volumes mais conserve un aspect statutaire… Et puis, il reste cette calandre spécifique pour la démarquer.

Du Saab dans la suralimentation et dans le carburant


C’est naturellement ici que se situe le clou du spectacle ! Contrairement à ce que l’appellation 1.8t pourrait laisser croire, c’est un 2 litres qui anime cette berline. Tradition Saab oblige, il est aidé dans sa tâche par un turbo à suralimentation douce qui l’aide à développer 175 chevaux ! Une jolie cavalerie, qui peut être portée à 200 sur la version 2.0t. S’il a été développé pour carburer au bio éthanol, il peut toutefois fonctionner à l’essence (avec des performances en baisse cependant), voire avec un mélange des deux.

Sur la route, cette mécanique se distingue par sa linéarité. Très fournie en couple (265 Nm à 2.500 tr/mn), elle reprend avec vigueur dès les régimes les plus bas. Chasser la zone rouge est rigoureusement inutile, cette mécanique respirant à pleins poumons entre 2.500 et 4.000 tr/min. Un vrai diesel, mais avec une finesse de fonctionnement autrement plus agréable… Et une sonorité bien plus feutrée ! Une démonstration du savoir-faire suédois…

Seul grief, sa consommation : avec une moyenne de 11 l/100 km, cette mécanique aura du mal à rivaliser avec les diesels de puissance égale…

En clair, quels sont les avantages du biocarburant ? Tout d’abord, par rapport à une essence classique, il y a des émissions de CO2 nettement inférieures. Non pas seulement lorsque le carburant est brûlé sous le capot, mais également lorsqu’il est produit ! Ensuite, son indice d’octane supérieur, lui permet d’être injecté dans un moteur avec un fort taux de compression sans pour autant craindre le cliquetis. De plus, sa meilleure combustion permet une progression des valeurs de couple et de puissance.

Mais tout n’est pas rose, car la densité énergétique du bioéthanol est inférieure à celle de l’essence, ce qui engendre une consommation supérieure, pouvant être évaluée entre 10 et 30 % selon les conditions et le type de mécanique. Ensuite, alimenter toutes les voitures au biocarburant semble difficile, tant la demande serait disproportionnée face à l’offre disponible.

La sérénité sur la route


S’il ne s’agit pas de la mécanique la plus survoltée de la gamme, elle autorise néanmoins des performances intéressantes : le 0 à 100 km/h est exécuté en 8,4 secondes et la vitesse maximum est de 210 km/h. Des valeurs qui se traduisent par une belle homogénéité sur la route. Certes, la boîte (mécanique sur notre exemplaire) ne comporte que cinq rapports, mais ce défaut est en partie compensé par les ressources de la mécanique et par le bon étagement.

Le châssis est sain et efficace. On aura connu plus joueur, voire plus amusant mais là n’est pas le but premier de cette berline familiale. Celle-ci préserve d’ailleurs un très bon confort pour les passagers. Le coffre est en revanche, plutôt étriqué avec 421 litres.

Les tarifs de la 9-3 BioPower démarrent à 27.200 € pour la finition Linear, qui promet déjà un bel équipement comme la climatisation automatique, les commandes au volant, une sellerie mixte, le contrôle de stabilité,…

Conclusion

Cette Saab est sans doute le modèle le plus représentatif des véhicules carburant au bioéthanol. En dépit de quelques petits défauts (consommation et production), ce carburant se montre plutôt avantageux face à une essence classique ! Il ne nous reste plus qu’à attendre une décision gouvernementale qui permettrait sa distribution sur le royaume. Nos voisins y arrivent, alors pourquoi pas nous ?